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Écoute électronique: la colère de l'Europe est-elle authentique?

Un expert estime que non, alors que l'espionnage mutuel est chose courante

Écrit par Aron Lamm et Joshua Philipp, Epoch Times
05.11.2013
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  • Le directeur de la National Security Agency (NSA), le général Keith Alexander (centre), a témoigné devant le Comité de la Chambre sur le renseignement le 29 octobre 2013. (Alex Wong/Getty Images)

Les dernières révélations sur le programme d'écoute électronique de la National Security Agency (NSA) ont mis en furie les dirigeants européens mais, selon un expert du renseignement, leur colère vise plutôt à satisfaire leurs citoyens. En réalité, tout le monde espionne et il y a de très bonnes raisons d'espionner ses amis, estime l'expert.

L'Allemagne a fait beaucoup de bruit, particulièrement après les révélations sur l'écoute du téléphone portable de la chancelière Angela Merkel. Plusieurs mois après le départ vers la Chine puis l'exil en Russie de l'ex-employé de la NSA à l'origine des fuites, Edward Snowden, l'information qu'il a dévoilée continue de semer la pagaille sur la scène internationale.

L'Allemagne et la France ont dirigé les efforts pour convaincre les États-Unis de se plier à de nouvelles règles transatlantiques au sujet de la cueillette de renseignements. L'Allemagne, encore, et le Brésil ont aussi présenté une ébauche de résolution à l'ONU pour contrer la surveillance électronique excessive.

«Les États-Unis et l'Europe font face à des défis communs. Nous sommes des alliés, mais une telle alliance se bâtit seulement dans la confiance», a déclaré Mme Merkel lors du sommet de l'Union européenne dernièrement.

Cependant, selon l'expert du renseignement Paul Williams, beaucoup de cette rhétorique n'est qu'une facette habituelle des relations étrangères.

M. Williams est l'architecte en chef chez BlackOps Partners, une firme spécialisée dans le contre-espionnage et la protection de la propriété intellectuelle, ayant pour clients des entreprises dites Fortune 500. «Pourquoi est-ce que nous espionnons nos amis? Parce que c'est comme ça que des amis restent des amis», affirme-t-il.

«Tu sais que je vais garder parole et je sais que tu vas garder parole, parce que nous avons tous deux fait l'effort de nous vérifier l'un l'autre. C'est une confiance mutuelle basée sur la vérification plutôt que seulement sur l'espoir et les bons sentiments», estime-t-il.

Le directeur de la NSA, le général Keith Alexander, et le directeur national du renseignement américain, James Clapper, ont récemment admis que la surveillance des dirigeants étrangers pouvait survenir. «C'est une évidence fondamentale dans le domaine du renseignement», a déclaré M. Clapper.

Les deux hommes ont aussi affirmé que les alliés des États-Unis espionnent aussi les dirigeants américains et ceux des autres pays. Les alliés s'espionnent entre eux pour déterminer si l'autre dit la vérité, a indiqué M. Clapper.

Consentement mutuel

Il existe une relation complexe entre les agences de renseignements européennes et américaines, affirme M. Williams.

Lorsque certains gouvernements n'ont pas les lois, les règlements, l'appui populaire, les effectifs, l'entraînement ou la capacité de faire le travail et qu'ils font appel à la CIA pour faire la «sale besogne», la pression populaire les incitera à blâmer les Américains si l'affaire éclate au grand jour.

Dans la lutte au terrorisme, l'Europe dépend beaucoup des renseignements américains et vice-versa, a indiqué le général Alexander dans son témoignage devant le Comité de la Chambre sur le renseignement le 29 octobre.

Concernant les attaques terroristes que la NSA a réussi à déjouer, le général Alexander a déclaré : «Rappelez-vous que 13 étaient aux États-Unis et 25 en Europe. Ils sont plus près de la menace. C'est plus facile d'accéder à l'Europe.» Il a dit qu'il s'agissait d'un «honneur et d'un privilège» que d'aider à empêcher ces incidents.

Explication de la NSA

Durant l'audience du 29 octobre devant le Comité de la Chambre sur le renseignement, les dirigeants des agences de renseignements américaines ont expliqué pendant plus de trois heures leurs opérations, les activités des autres pays et les programmes de partage d'informations entre les alliés américains.

Le général Alexander a dit que les rumeurs à l'effet que la NSA espionne les citoyens européens étaient générées par une mauvaise interprétation des captures d'écran révélées par Snowden. «Eux, et la personne qui a volé l'information classifiée, ne comprenaient pas ce qu'ils regardaient.»

Alexander a ajouté que les captures d'écran provenaient d'un outil web qui compile des métadonnées à travers le monde et qui indique les totaux. «Pour être parfaitement clair, ce n'est pas de l'information que nous avons recueillie sur des citoyens européens, c'est de l'information que nous et nos alliés de l'OTAN avons recueillie pour défendre nos pays et soutenir des opérations militaires.»

Collecte sur les espions

Le républicain Mike Rogers, président du Comité, a échangé avec le général Alexander sur la raison d'être du programme, affirmant que la surveillance n'était pas déployée seulement contre des citoyens européens. M. Rogers a aussi suggéré que le programme visait à surveiller les espions étrangers, notamment russes et chinois.

«Est-il possible pour les services de renseignements chinois, militaires ou autres d'utiliser les réseaux présents dans n'importe quel pays de l'Union européenne», a demandé M. Rogers, ce à quoi Alexander a répondu : «Absolument.»

Il a posé la même question au sujet des espions russes et des terroristes d'Al-Qaïda, que le général Alexander a également identifiés comme des menaces en Europe. Alexander a affirmé que l'information au sujet de telles menaces est «le genre de chose que nous partageons avec nos alliés».

Version originale : European Anger Over Phone-Tapping All Part of the Game, Expert Says

 

 

 

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