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Dallas Buyers Club

Aussi cru que remarquable

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
06.11.2013
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  • Dre Eve Saks (Jennifer Garner, à droite) apprend progressivement à connaître Ron Woodroof (Matthew McConaughey, à gauche) qui a déjà été son patient. (Remstar Films)

De plus en plus reconnu à l’étranger et toujours en demande chez lui (bien qu’il ait peu de temps à investir pour le cinéma d’ici), le réalisateur québécois Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y., Café de Flore, The Young Victoria) lance son dernier film Dallas Buyers Club. Il y a de ces films qui ont beaucoup plus à offrir devant que derrière la caméra ou vice-versa. Dans ce cas, le talent se fait sentir de partout. Il faut seulement avoir le cœur bien accroché pour apprécier la direction dans laquelle tout ce potentiel est orienté. Il s’agit d’une histoire vraie, un David contre Goliath, dans la lignée de Erin Brockovich, Milk et Schindler’s List. On y suit un décapant personnage principal dans son ascension face à la vie et dans le déclin de sa santé. En outre, les critères de l’exploit ont été dépassés : Dallas Buyers Club a été réalisé dans un temps record de 25 jours avec un mince budget de 4,5 millions de dollars.

Un électricien texan, Ron Woodroof (Matthew McConaughey) part en croisade contre l’empire des compagnies pharmaceutiques et le gouvernement américain. Après avoir été diagnostiqué séropositif, il cherche des traitements alternatifs pour lui et bien d’autres gens atteints du sida.

D’abord, il faut aimer le «cru» pour tenir le coup avec Dallas Buyers Club, choix assumé par le réalisateur, mais aussi l’acteur principal, Matthew McConaughey, très intéressé et investi dans toutes les étapes de création du long métrage. Il leur tenait à cœur que l’histoire, tout comme le personnage de Ron Woodroof, demeure telle qu’elle était. Le fait que Jean-Marc Vallée ait filmé sans aucune lumière artificielle est l’une des confirmations de l’hyperréalisme recherché. On retrouve la mention «inspirée d’une histoire vraie» sur l’affiche et la bande-annonce du film mais, au final, le travail de l’équipe de Vallée assure qu’on traverse le miroir pour vivre sans ménagement ce qu’était Ron et son impact laissé dans l’histoire collective.

En découvrant Ron, on y retrouve une évolution humaine digne d’intérêt, mais le tout est enchaîné à une trame de langage ordurier constante, ponctuée de nudité et de scènes sexuelles intenses, tout en étant témoin fréquemment d’utilisation de drogues. Une certaine maturité est nécessaire pour dissocier les deux matières.

Au Québec, on doit être âgé de 13 ans et plus pour voir Dallas Buyers Club et consentir à aller voir un film avec érotisme et langage vulgaire… Ça semble un âge très bas pour être confronté au contenu du film de Vallée sans compter que les cinémas n’ont généralement pas de rigueur par rapport aux indications de l’âge minimum.

Les deux producteurs, Robbie Brenner et Rachel Winter, ont fait appel au cinéma poétique et interprétatif du réalisateur Jean-Marc Vallée : «N’importe quel réalisateur qui peut faire un film hors standard comme C.R.A.Z.Y. et qui part réaliser The Young Victoria qui est une histoire d’amour classique et historique épique en fait une personne fantastique!»

«La première chose que je fais comme acteur est de devenir humble en face du texte», explique Matthew McConaughey (Mud, The Lincoln Lawyer). L’acteur originaire du Texas (tout comme Jennifer Garner) ne s’est pas seulement donné physiquement avec un régime (comme l’a fait notamment Christian Bale pour The Machinist) pour le rôle le plus saisissant de sa carrière jusqu’à présent. «Pour avoir étudié les enregistrements d’entrevues, des notes et citations de Ron, Matthew est très près de l’original. Depuis le temps qu’on travaille ensemble sur ce film jusqu’à sa concrétisation, il est devenu quelqu’un d’autre», raconte Jean-Marc Vallée.

 

Le réalisateur était plus qu’impressionné par le dévouement de McConaughey : «C’est un professionnel qui travaille très fort. J’ai rarement vu une préparation et un travail d’acteur comme le sien», affirme le réalisateur du Québec. L’actrice Jennifer Garner a souligné que Matthew McConaughey avait «un besoin intense de vérité» dans son travail. Vallée et McConaughey ont fait le souhait de travailler ensemble à nouveau dans le futur comme ils étaient littéralement sur la même longueur d’onde de la vision qu’ils avaient de Dallas Buyers Club. L’acteur qui approche 44 ans a confié que dès le moment où Jean-Marc et lui se sont rencontrés, il a trouvé qu’il était une personne d’une grande écoute. «Je pense qu’il ne m’a pas interrompu une seule fois et je peux parler longtemps», partage McConaughey.

  • Transcendant son homophobie, Ron Woodroof (Matthew McConaughey, à droite) développe un lien d’amitié sincère avec Rayon (Jared Leto, à gauche) qui est transsexuel. (Remstar Films)

Jared Leto (Mr. Nobody, Requiem for a Dream) est méconnaissable et extraordinaire dans Dallas Buyers Club. Tout comme on ne reconnaît pas McConaughey derrière le personnage de Ron Woodroof, le dévouement de Leto est tout aussi important. La différence du travail entre Leto et McConaughey réside dans le fait que Leto ne redevenait pas Leto entre les prises, mais continuait à être Rayon, son personnage de transsexuel. «Je n’ai jamais rencontré Jared Leto. J’ai rencontré Rayon; je ne connais pas Leto. Jared ne m’a jamais montré Jared. Durant notre première rencontre, il a tenté de me séduire. Il était tellement dans son rôle et il était habillé comme Rayon», rapporte M. Vallée.

Comme Leto était très occupé comme scénariste, réalisateur, musicien et chanteur pour près de cinq ans, il n’envisageait pas de retourner devant la caméra. Mais «avec ce rôle, ce scénario, ce réalisateur, Matthew en tant que Ron, c’était impossible à refuser», a déclaré Leto.

Quant à la performance de Jennifer Garner (The Odd Life of Timothy Green, Alias), on la retrouve dans un rôle de modeste médecin, Dre Eve Saks, avec très peu de maquillage, un maquillage faisant paraître un naturel presque sidérant. Elle démontre une empathie du début à la fin, ce qui en fait un personnage fascinant.

Le film est distribué en anglais et avec sous-titres français dans les cinémas où la programmation contient des titres en français.

 

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