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Amélioration de la santé maternelle et infantile dans le nord du Nigeria

Écrit par Dr César Chelala
07.11.2013
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  • Une clinique à Jigawa, dans le nord du Nigeria (autorisation de Okikiola Akinkugbe)

Chaque jour, 2300 enfants de moins de 5 ans et 145 femmes en âge de procréer meurent au Nigeria, ce qui fait de ce pays le deuxième au classement UNICEF sur le taux de mortalité maternelle et des enfants de moins de 5 ans dans le monde. Cette situation est particulièrement déchirante, car la plupart de ces décès auraient pu être évités grâce à des interventions simples et peu coûteuses.

Bien que les tendances récentes montrent que le pays a progressé dans la réduction du taux de mortalité infantile et des moins de 5 ans, il sera toujours incapable d'atteindre l'Objectif du millénaire pour le développement, consistant à réduire la mortalité infantile de deux tiers d'ici 2015. En même temps, les décès de nouveau-nés – dont la plupart surviennent dans la première semaine de vie – représentent 25 % des décès totaux des enfants de moins de 5 ans dans le pays.

Bien qu'il existe de fortes disparités régionales dans les indicateurs de santé des enfants, les zones nord-est et nord-ouest du pays ont les taux de mortalité infantile et maternelle les pires du pays. Le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et la rougeole sont parmi les maladies infectieuses évitables ou traitables. Elles sont la cause de plus de 70 % des décès des moins de 5 ans au Nigeria.

Le risque de mourir d'une grossesse et d'un accouchement pour une femme au Nigeria est d'environ un sur treize, un chiffre extrêmement élevé et parmi les plus élevés au monde. En ce qui concerne la mortalité maternelle, il est bien connu que les femmes qui ont de bons soins prénatals ont de bien meilleures chances d'accoucher en toute sécurité.

Malgré les efforts du gouvernement, la couverture et la qualité des services de soins de santé pour les femmes et les enfants continuent d'être faibles au Nigeria. En plus du gouvernement, plusieurs agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales nationales et internationales (ONG) tentent d'améliorer la situation, en particulier dans les régions reculées du pays, qui sont loin des grandes villes du Nigeria.

Un programme ciblé

Un programme appelé «Partenariat pour la relance de la vaccination de routine dans le nord du Nigeria, Initiative sur la santé des jeunes mamans et des enfants» (PRRINN - MNCH) est actuellement en cours dans les quatre États du nord (Jigawa, Katsina, Yobe et Zamfara) qui ont leurs indicateurs sur la santé maternelle et infantile particulièrement faibles. Ce programme vise à améliorer la qualité et la disponibilité de tous les services de santé: pour les mamans, les nouveau-nés et les enfants dans ces régions.

Ce programme travaille, par exemple, avec le gouvernement fédéral, l'État et les gouvernements locaux, il consulte les communautés pour améliorer la qualité et la disponibilité des services de santé, notamment les soins prénatals et postnatals, pour avoir des accouchements sans danger, de meilleurs soins aux nouveau-nés et aux nourrissons, une meilleure nutrition et une vaccination de routine plus répandue contre les maladies les plus courantes.

En même temps, le programme fonctionne simultanément avec les gouvernements et le personnel local pour renforcer les services de premiers soins (SSP). Dr Ahmad Adbulwahab, gestionnaire du Programme national PRINNN – MNCH, m'a expliqué: «Nous travaillons comme des catalyseurs pour aider le gouvernement à faire du meilleur travail.»

Grâce à ces programmes, de nombreux centres de soins de santé ont été réhabilités. Il y a maintenant une gestion plus active et efficace intégrée des premiers services de soins de santé, du niveau de l'État jusqu'à la base et, par conséquent, une plus grande et une meilleure réactivité aux patients et aux besoins des communautés.

Un aspect important du programme a été la collaboration régulière non seulement avec les partenaires de développement et les organismes gouvernementaux, mais aussi avec les chefs traditionnels et religieux afin de s'assurer que les messages de santé soient largement diffusés et assimilés dans les communautés. Cela facilite également la réalisation d'activités prévues et assure la participation des communautés.

Des résultats mesurables

Un résultat important a été la baisse du taux de mortalité infantile (TMI) dans les communautés où le programme a été mis en vigueur. Une mesure de l'impact des activités sur le TMI, c'est que dans toutes les communautés couvertes par le programme la mortalité infantile a diminué, passant de 70 000 à 48 000 par an. Cette baisse du taux de la mortalité infantile est attribuable notamment à l'amélioration des campagnes de vaccination de routine menées dans le cadre de ce programme.

Dans les pays en développement, les taux élevés de bébés de faible poids à la naissance sont causés par la naissance avant terme et par l'altération de la croissance utérine. Ils contribuent de manière significative à des taux élevés de mortalité néonatale. Puisque les interventions efficaces sont limitées, une technique consistant à laisser les enfants prématurés peau contre peau avec la mère (Kangaroo Mother Care) s'est révélée efficace pour le contrôle thermique, l'allaitement et la liaison avec les nouveau-nés. Cette technique a été de plus en plus utilisée dans ce programme et a probablement aussi contribué à la diminution des taux de mortalité infantile observés.

Le taux de mortalité maternelle, en particulier dans les pays en développement, sont liés à la qualité, l'accessibilité et la couverture des services prénatals et obstétricaux. Dre Fatima Adamu, une sociologue travaillant avec le programme, m'a confié à Abuja : «Il n'y a pas de raison pour qu’une femme perde la vie dans le processus de donner la vie.»

On a utilisé une approche holistique et globale aux problèmes de santé touchant les mères et les enfants dans les régions nord-est et nord-ouest du pays, où les taux de mortalité infantile et maternelle ont diminué et les compétences techniques du personnel médical et paramédical se sont améliorées. On peut ainsi affirmer qu'une base pour un développement stable et cohérent dans le système de soins de santé du pays a été créée.

Dr César Chelala est un consultant international en santé publique et un colauréat du prix Overseas Press Club of America. Il a effectué des missions liées à la santé dans plus de 50 pays, dans le monde entier.

Version originale : Improving Maternal and Child Health in Northern Nigeria

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