Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Une épidémie silencieuse en Chine

Écrit par Dr. César Chelala
09.11.2013
| A-/A+
  • Le 4 septembre 2013, dans un hôpital spécialisé dans le diabète à Pékin, une femme attend de recevoir un traitement alors qu’elle est assise sous un panneau montrant comment éviter le diabète. Près de 12% des adultes en Chine présentaient du diabète en 2010, un taux légèrement supérieur à celui que l’on retrouve aux États-Unis. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

Le diabète, qui a atteint les proportions d’une épidémie en Chine, n’a pas seulement de graves conséquences sur la santé, mais aussi sur l’économie du pays. On estime que près de 92,4 millions de personnes de 20 ans ou plus sont atteintes du diabète, tandis que 148,2 millions sont en phase de prédiabète: un état ou le risque de développer un diabète et/ou une maladie cardiovasculaire est élevé.

Ces chiffres montrent que la Chine a dépassé l’Inde, en devenant le pays qui présente le nombre le plus élevé au monde de personnes atteintes du diabète. Puisqu’un grand nombre de personnes sont touchées par cette maladie, il devient urgent de mettre en œuvre des politiques de santé publique pour traiter efficacement cette situation.

Il y a deux types de diabète: le type 1 et le type 2. Le diabète de type 1 commence souvent au cours de l’enfance, quand le corps ne produit pas assez (ou pas du tout) d’insuline: parce que le système immunitaire a détruit les cellules productrices d’insuline.

La plupart des cas sont de type 2. Ce type provient d’une résistance à l’insuline, quand les cellules ne parviennent pas à utiliser correctement l’insuline. Parfois, le diabète de type 2 est associé à un manque d’insuline.

La cause du diabète de type 1 est encore inconnue, mais des facteurs génétiques, viraux et environnementaux pourraient jouer un rôle important dans le développement de la maladie.

Par contre, le diabète de type 2 qui a aussi une composante génétique, est étroitement associé à un mode de vie déséquilibré, avec notamment de l’obésité. Cependant, il faut préciser que bien que l’obésité constitue un facteur de risque important pour ce type de diabète, une personne obèse ne le développe pas systématiquement, et dans le même ordre d’idée, les diabétiques de type 2 ne sont pas tous forcément obèses.

Le diabète de type 2 représente 90 à 95% des cas de diabètes chez les adultes. Il est important de savoir qu’une majorité de ces cas n’est pas diagnostiqué et traitée. Pourtant, contrairement au diabète de type 1, la plupart des cas de diabète de type 2 peuvent être évités en menant une vie saine et en évitant de devenir obèses.

Les conséquences économiques

L’épidémie de diabète n’est pas seulement un grave problème de santé publique, car il peut aussi avoir de graves répercussions économiques. Une étude de 2007 estimait que le coût de la prise en charge du diabète et de ses complications représentaient 18,2% des dépenses médicales totales en Chine. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu’entre 2006 et 2015, le diabète, les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux auront coûté à la Chine environ 413 milliards d’euros.

Selon les experts, le développement économique rapide de la Chine associé à l’urbanisation accrue, l’inactivité physique, l’alimentation déséquilibrée et l’obésité sont des facteurs importants dans le développement du diabète. Il y a à peine une décennie, le diabète était relativement rare en Chine. Cependant, au cours de la dernière décennie ce problème est devenu beaucoup plus fréquent, suivant ainsi les changements spectaculaires du mode de vie.

Les toxines dans l’environnement pourraient également contribuer à l’augmentation récente du taux de diabète de type 2. C’est l’avis de certains experts, qui ont trouvé une corrélation entre la concentration dans l’urine du bisphénol A, le composant de certains plastiques, et l’incidence du diabète de type 2.

Il a été établi que l’obésité provoquait environ 55% des diabètes de type 2. Une étude sur l’importance des facteurs en lien avec le mode de vie a montré que les personnes qui avaient un niveau élevé d’activité physique, une alimentation saine, qui ne fumaient pas et consommaient l’alcool avec modération, avaient un taux de 82% plus faible de diabète. Si on tient compte du facteur de poids normal, ce chiffre passe à 89%.

On croit que l’augmentation d’obésité infantile entre 1960 et 2000 a contribué à l’augmentation du diabète de type 2 chez les enfants et les adolescents. Selon une enquête nationale menée en 2004, la Chine comptait plus de 60 millions de personnes obèses et plus de 200 millions en surpoids.

Le diabète de type 2 touche environ 8% des adultes aux États-Unis. Parmi les Américains de 60 ans et plus, cette proportion passe à 18,3% selon les statistiques de l’American Diabetes Association. En comparaison, la prévalence mondiale du diabète parmi tous les groupes d’âge a été estimée à 2,8% en 2000, elle passera à 4,4% en 2030. Actuellement, l’augmentation du diabète en Chine est beaucoup plus rapide qu’en Europe ou aux États-Unis.

Le diabète et ses conséquences sont devenus un problème majeur de santé publique non seulement en Chine, mais aussi dans de nombreux pays industrialisés. Pour éviter son augmentation, il est urgent de développer et de mettre en œuvre des stratégies nationales de prévention, de détection et de traitement du diabète pour tous les citoyens. Cependant l’éducation et la prévention continuent d’être le moyen le meilleur et le moins coûteux pour combattre cette maladie.

César Chelala est un consultant international en santé publique.

Version en anglais: China’s Silent Epidemic

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.