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Le Bitcoin, une monnaie virtuelle à hauts risques

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
10.12.2013
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  • Le Bitcoin ne bénéficie d’aucune garantie de convertibilité en devises, car il n’est pas reconnu en tant que devise officielle par les banques centrales. (George Frey/AFP/Getty Images)

Avec l’annonce de Virgin Atlantic ce 22 novembre, qui accepte désormais le Bitcoin comme moyen de paiement pour ses vols de tourisme spatial, cette monnaie électronique créée en 2009 par un jeune Japonais est rapidement passée du rang de curiosité informatique à celui de monnaie à part entière pour leurs utilisateurs. L’engouement qu’elle suscite fait exploser son cours sur Internet, mais de nombreuses inquiétudes apparaissent, au point que la Banque de France a récemment émis une circulaire de mise en garde quant à son utilisation.

Une monnaie électronique échappant aux contrôles des banques centrales

Le Bitcoin est une «monnaie électronique distribuée», matérialisée par une suite de chiffres et de lettres. Son architecture est basée sur un fonctionnement en réseau décentralisé (peer-to-peer), avec des ordinateurs hébergeant un logiciel spécifique et un protocole d’échange pour effectuer des transactions sécurisées (cryptées). Les codes sources des logiciels, protocoles et algorithmes sont entièrement publics. Ce mode de fonctionnement permet de se passer de la supervision d’une autorité centrale et de s’autoréguler. Le logiciel qui gère les Bitcoins est cependant conçu pour émettre un volume maximal de 22 millions de Bitcoins par machine.

Les Bitcoins sont conçus pour être utilisés comme moyen de paiement et réserve de valeur. On peut en acquérir de plusieurs manières: soit en participant avec son ordinateur aux opérations de contrôle collectif de la monnaie – le «minage» –, soit en effectuant une transaction avec un possesseur de Bitcoins, soit en en achetant avec des devises sur une plateforme de change, via un virement bancaire. Le Bitcoin ne bénéficie cependant d’aucune garantie de convertibilité en devises, car il n’est pas reconnu en tant que devise officielle par les banques centrales. On ne peut donc récupérer ses fonds en devises que si d’autres utilisateurs désirent acquérir des Bitcoins.

Un anonymat garanti très profitable aux trafiquants et aux terroristes

L’utilisateur de Bitcoins peut, quant à lui, rester entièrement anonyme et posséder autant de comptes qu’il le désire. Cette particularité n’a pas échappé aux mafias, trafiquants en tous genres, en particulier pour vendre de la drogue en ligne ou faire du blanchiment d’argent, ni aux terroristes pour financer leurs opérations.

Les plateformes d’échange, qui sont un point névralgique du système, deviennent donc une cible à surveiller pour les services secrets et financiers nationaux. Ainsi, le département FinCEN (Financial Crimes Enforcement Network) américain a publié le 18 mars 2013 des recommandations pour encadrer les plateformes d’échange, parmi lesquelles l’obligation d’obtenir une autorisation pour «activité de transfert de fonds», afin de les intégrer dans le dispositif de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

  • Cahier Focus 10 – Stabilité financière. (Graphique Source: Banque de France)

De même en France, où la Banque de France a publié la semaine dernière une circulaire rappelant la nécessité d’agrément pour exercer cette activité de transfert. La Banque de France souligne cependant que son action de supervision ne permet pas de réglementer l’utilisation du Bitcoin entre les agents économiques acceptant cette monnaie virtuelle, et que seules les forces de l’ordre sont habilitées à faire cesser les activités illicites gérées au travers de l’échange de Bitcoin.

Un cours fortement volatile sans garantie de convertibilité en devises

Comme le volume de Bitcoins est limité et connu, et que son usage économique varie, on peut donc en déterminer le cours. Cependant, du fait de sa non-convertibilité officielle en devise, le système n’est pas stable et le cours du Bitcoin peut s’envoler comme s’effondrer à tout moment, selon qu’il existe ou non des acheteurs.

Le cours du Bitcoin, qui n’avait quasiment aucune valeur entre sa création en 2009 et juin 2011, s’est élevé une première fois à 9,57 dollars lorsque le site d’informations Wikileaks, poursuivi par les États-Unis et menacé de blocus financier après la publication d’informations sensibles, a accepté les donations en Bitcoins pour se défendre et reconstituer sa trésorerie. Il a ensuite servi de monnaie refuge en mars 2013 lors de la crise financière chypriote et atteint les 230 dollars, avant de chuter à 76 dollars suite à une attaque informatique d’un site de trading, puis de remonter à 160 dollars. En juillet 2013, la fermeture sur site de commerce en ligne Silk Road par le FBI n’a provoqué qu’une baisse temporaire. En effet, avec la publicité croissante dont il a bénéficié après son acceptation officielle comme moyen de paiement par plusieurs entreprises, dont le premier moteur de recherche chinois et Virgin Atlantic, la spéculation a repris de plus belle à l’automne pour atteindre 978 dollars la semaine dernière.

L’odeur de l’argent attirant toujours les voleurs, les plateformes d’échanges commencent à être victimes d’attaques et de piratages informatiques pour récupérer les Bitcoins qui y sont stockés. Ainsi, le BIPS (Bitcoin Internet Payment Service), un important service danois d’échange de Bitcoins, a été victime de plusieurs attaques informatiques en novembre dernier aboutissant au vol de 1.295 Bitcoins pour plus d’un million d’euros. Idem avec le site Input.io qui a fermé après un vol de 4.100 Bitcoins pour 4,4 millions dollars et le site Sheep Marketplace qui s’était spécialisé dans la vente de drogue sur internet et où un vendeur lui a subtilisé 5 400 bitcoins pour 4,3 millions d’euros.

S’ils ne souhaitent pas voir leurs rêves de vols spatiaux se transformer en fumée, Virgin Atlantic et ses futurs usagés seraient bien inspirés de revenir à des moyens de paiement plus conventionnels.

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