Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

À Séoul, les œuvres d’art de l’ancien Vice-Premier ministre chinois assombries par ses crimes

Écrit par Wen Long, Epoch Times
11.12.2013
| A-/A+
  • L’ancien chef du Bureau 610, Li Lanqing, assiste à la clôture du 18e Congrès du Parti communiste au Palais de l’Assemblée du Peuple, le 14 novembre 2012. Li est poursuivi dans plusieurs pays pour crimes contre l’humanité, torture, génocide et pour ses actes lorsqu’il supervisait la persécution de la pratique spirituelle traditionnelle du Falun Gong en Chine. (Goh Chai Hin/AFP/Getty Images)

Un ancien Vice-premier ministre du Conseil d’État chinois a attiré une attention négative, au cours d’une exposition de sa calligraphie et d’autres œuvres d’art au Musée de l’Art de la Calligraphie à Séoul, en Corée du Sud. Le souvenir  de tortures, de crimes contre l’humanité et de génocide a refait surface.

Le Dr Choi Woo-Won, professeur de philosophie à l’Université nationale de Pusan, a tiré la sonnette d’alarme quand il a eu vent de cette exposition, en publiant une déclaration qui affirmait: «Une personne qui a commis des crimes contre l’humanité et qui expose dans le plus beau lieu d’art de Corée du Sud pour présenter ses œuvres dites de calligraphie et de gravure de sceaux: les Sud-Coréens doivent être indignés en apprenant cela!»

«Les crimes de Li Lanqing sont encore plus inhumains que ceux commis par des criminels de guerre jugés dans différents tribunaux internationaux pour crimes de guerre. Qui a organisé une telle ‘exposition d’art’ et dans quel but? C’est ridicule! Nous devrions tous aller au Centre des Arts de Séoul pour condamner cette exposition et l’arrêter!»

L’exposition de calligraphie et travaux de gravure de sceaux de Li Lanqing, jusqu’au 8 décembre, était organisée par l’ambassade de Chine et l’ambassadeur de Chine en Corée du Sud, Zhang Xinsen, a assisté à la cérémonie d’ouverture.

Quant à Li Lanqing il n’était pas présent. Li fait partie du groupe de plus d’une centaine de hauts fonctionnaires chinois qui sont sur les listes internationales de surveillance pour violations des droits de l’homme et crimes contre l’humanité.

Certains d’entre eux ont été poursuivis par des tribunaux étrangers et n’osent pas voyager hors des frontières, par peur d’être l’objet de procédures judiciaires, d’avoir à faire face aux groupes de manifestants ou d’être arrêtés.

Malgré l’absence de Li, l’événement a attiré l’attention des pratiquants locaux de Falun Gong (aussi appelé Falun Dafa) qui ont fait savoir que Li avait beaucoup de sang sur les mains.

«Li est un violateur des droits de l’homme qui a été poursuivi dans plusieurs pays pour ses crimes de torture et de génocide, et le fait qu’il soit la vedette d’une exposition d’art est inapproprié», a déclaré un représentant de l’Association Falun Dafa, en Corée du Sud, lors d’une conférence de presse devant l’ambassade de Chine, le 18 novembre 2013.

Bureau 610

Li est l’ancien chef du Bureau 610 du Parti communiste chinois, un organisme semblable à la Gestapo établi, le 10 juin 1999, par l’ancien Chef suprême, Jiang Zemin, pour superviser la persécution du Falun Gong.

La pratique spirituelle traditionnelle du Falun Gong a été introduite, en Chine, en 1992. Composé d’exercices de méditation et d’enseignements basés sur les principes de Vérité-Compassion-Tolérance, le Falun Gong est devenu immensément populaire. En 1999, entre 70 à 100 millions de personnes avaient adopté cette pratique en Chine, poussant Jiang Zemin à craindre une perte de contrôle sur le peuple chinois.

Li a été le premier chef du Bureau 610, connu aussi comme le Bureau de Contrôle du Falun Gong. De 1999 à 2003, il était en charge de la campagne nationale contre le Falun Gong. Sous la direction de Li, le Bureau 610 a été établi à tous les niveaux du Parti, ainsi que dans les organismes d’État, les universités et les grandes entreprises, selon un rapport de l’Organisation Mondiale pour Enquêter sur la Persécution du Falun Gong (WOIPFG, World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong).

En public, Li Lanqing a produit de nombreux rapports et beaucoup de discours incitant à la haine contre le Falun Gong, selon le Centre d’Information du Falun Dafa.

Dans les coulisses, Li contribuait à mettre la machine de la persécution en mouvement. Lors d’une conférence du Bureau 610, tenue le 30 novembre 1999, Li Lanqing a transmis, oralement, la nouvelle politique de Jiang Zemin concernant les pratiquants de Falun Gong. Li a déclaré que le Bureau 610 devra «diffamer leurs réputations, les ruiner financièrement et les détruire physiquement», selon Minghui.org, un site Web du Falun Gong qui a été le premier à publier des comptes-rendus par des pratiquants de la persécution (ou par des pratiquants persécutés), ainsi que d’autres rapports, ainsi que d’autres rapports.

Le régime a récompensé les fonctionnaires mettant la nouvelle politique en action, comme cela a été documenté dans un rapport de la WOIPFG sur le camp de travail Masanjia.

Des séminaires ont été organisés sur les méthodes de torture jugées particulièrement efficaces pour «transformer» les pratiquants de Falun Gong – pour les obliger à renoncer à leur foi.

Par exemple, d’après le rapport de la WOIPFG, «un document secret publié par le Bureau 610 central et le ministère de la Justice» rapportait qu’«en novembre 2000, 31 groupes, d’un total de 500 personnes venues de 25 provinces, se sont rendus au camp de Masanjia pour des voyages d’études», dans le but d’apprendre des méthodes de torture.

Selon Minghui, le Bureau 610 de Li a également promulgué pour les fonctionnaires une nouvelle politique indiquant que «les décès seraient comptés comme suicide».

Avec une politique garantissant l’immunité des poursuites pour avoir maltraité des pratiquants, une politique invitant les fonctionnaires à «les détruire physiquement»,  leur expliquant comment faire des sessions de manière à provoquer une douleur atroce et les récompensant pour «la transformation» des pratiquants, un régime de torture et de mauvais traitements s’est répandu dans toute la Chine.

Décès

Le résultat de la persécution a affecté des dizaines de millions de pratiquants et leurs familles.

D’après Minghui, 3.733 pratiquants de Falun Gong ont été confirmés comme étant décédés du fait de la persécution. Minghui souligne qu’en raison de la difficulté d’obtenir des informations, hors de Chine, le nombre réel de décès est beaucoup plus élevé.

  • Les membres de l’Association Falun Dafa en Corée du Sud tiennent une conférence de presse devant l’ambassade de Chine à Séoul, le 18 novembre 2013, pour protester contre une exposition d’art mettant en vedette Li Lanqing, l’ancien chef du célèbre Bureau 610 chinois. (Quan Yu/Epoch Times)

Des enquêteurs indépendants ont estimé que des dizaines de milliers de pratiquants avaient été tués dans le but d’avoir leurs organes extraits et vendus dans un trafic lucratif d’organes. L’écrivain et chercheur Ethan Gutmann, dans son ouvrage de 2012 intitulé Organes de l’État, a estimé que près de 65.000 pratiquants de Falun Gong ont été tués pour leurs organes entre 2000 et 2008, sélectionnés parmi environ 1.2 million de ceux qui sont internés dans des camps de travaux forcés en Chine.

L’ancien membre du Parlement canadien, David Kilgour et l’avocat canadien des droits de l’homme, David Matas, parviennent à des conclusions similaires dans leur rapport d’enquête Bloody Harvest, indiquant que 41.500 organes prélevés sur des prisonniers de conscience du Falun Gong ont été vendus entre 2001 et 2005 seulement. Le commerce épouvantable se poursuit aujourd’hui, affirment-ils. Des poursuites ont été intentées contre Li Lanqing aux États-Unis, en France, en Belgique, à Taïwan, en Allemagne, au Canada, en Nouvelle-Zélande, au Chili, en Hollande, au Japon et en Suisse pour crimes contre l’humanité, torture et génocide contre le Falun Gong.

La Police Montée du Canada a mis Li Lanqing sur sa «liste de surveillance», avec Jiang Zemin, Luo Gan, Liu Jing et l’ancien membre déchu du Politburo, Bo Xilai, qui purge une peine à perpétuité pour d’autres crimes. La Police Montée  a précisé qu’elle enquêterait sur les crimes de ces individus, s’ils mettaient les pieds sur le sol canadien.

Amateur

Li a tenté de présenter son œuvre d’art dans les meilleurs endroits du monde entier, avec des résultats variables. En 2012, il a entrepris d’exposer sa gravure de sceaux au Metropolitan Museum of Art à New York.

Selon Investigate Magazine de Hong Kong, les autorités chinoises ont contacté un directeur d’art asiatique du musée, offrant «des conditions favorables» en échange d’une exposition des œuvres de Li. Le musée a décliné l’offre parce qu’un groupe d’experts après avoir évalué les œuvres de Li a considéré qu’il s’agissait d’un travail d’amateur.

Version en anglais: In Seoul, Former Chinese Vice-Premier’s Art Overshadowed by His Crimes

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.