Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

N’oubliez pas vos Boys pendant les Fêtes

Il était une fois les Boys

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
11.12.2013
| A-/A+

  • Les jeunes Boys (de gauche à droite : William Legault-Lacasse, Maxime Desjardins-Tremblay, Derek Poissant, Samuel Gauthier et Simon Pigeon) lors d’une partie de hockey marquante de leur adolescence. (Les Films Séville)

Après avoir créé sa maison de production en 1993, Melenny Productions, Richard Goudreau produit Les Boys, le premier film d’une séquence de quatre qui a été un succès au box-office québécois pendant bien des années. De 2007 à 2012, il produit la télésérie Les Boys, qui a été éminemment populaire pendant cinq saisons. C’est en 2013 qu’il arrive avec Il était une fois les Boys. Il s’y implique non seulement comme coproducteur, mais aussi comme réalisateur et scénariste. Sans prétendre à un film sur les origines de l’amitié entre les Boys, on a droit à une tranche bien plaisante de leur vie. Cela fait du bien après la déception qu’avait été Les Boys 4.

Vacances de Noël 1967. On retrouve les Boys alors qu’ils avaient entre 14 et 16 ans. Le Tournoi des Fêtes se prépare. Ayant un talent plutôt limité, mais le cœur à la bonne place, ils vont tenter leur chance pour la victoire. Ils auront du fil à retordre et de quoi se créer de bons souvenirs.

On sent globalement que Richard Goudreau garde de bons souvenirs de son adolescence comme il s’en est inspiré grandement dans son scénario. Cette belle sensibilité et cette saine nostalgie se sentent dans sa réalisation et dans le choix des scènes, dont la veille de Noël bien animée. Pour prendre un autre exemple, il passe un bon moment à filmer ses personnages lors de la messe de minuit alors que chacun n’a que peu de latitude pour jouer, assis et entassés sur les bancs d’église. La caméra passe d’un «Boy» à l’autre, ce qui marque un temps d’arrêt dans le film pour prendre le temps de reconnaître le talent de ses acteurs et la couleur de ses personnages.

Le tout se déroule sur fond de Minuit Chrétien, chanté par le ténor Marc Hervieux (qui est sur place), ce qui est une agréable surprise. Tout en restant sur la musique, le trio Garou, Rock Voisine et Bryan Adam interprétant la chanson Tous Ensemble – version francophone du classique de Adams All For Love – est un ajout un peu trop extravagant. On a sans doute voulu soulever la nostalgie un cran de plus et rappeler l’époque des tubes anglophones traduits en français mais, à part cela, on n’en retire pas grand-chose. La chanson a bien sa place à la fin du générique alors qu’on peut quitter son siège. Naturellement, on entend toujours en fond les tubes des années 1960, période bien recréée. Revenir à ces années avec un film léger, alors que la simplicité de Noël existait encore un peu, est vraiment apaisant pour le spectateur.

Ceux qui s’attendent à voir beaucoup de temps de glace avec les jeunes Boys risquent d’être déçus, bien qu’il y en ait suffisamment. Cela reste secondaire dans la nouvelle aventure des joueurs de hockey de garage fétiches de Goudreau.

Il y a des personnages qui auraient pu avoir un peu plus de temps de glace alors qu’ils avaient tout pour plaire. L’humoriste Laurent Paquin, jouant le père du jeune Fernand, Léo Rivest, ou encore le curé bon vivant, joué par un autre humoriste, François Léveillée, auraient pu être plus présents pour augmenter l’aspect comique au film.

C’était un risque de la part de Goudreau de placer ses «Boys traditionnels» dans d’autres rôles à l’intérieur de la même franchise. Étonnamment, cela donne un bon résultat. On les retrouve beaucoup moins exubérants, souvent à l’opposé de leur rôle phare dans les films et la série télévisuelle. Ils ont toujours un lien plus ou moins proche avec chacun des jeunes Boys, lien familial ou non.

Certains d’entre eux ont une présence dramatique intéressante, particulièrement Marc Messier. On y retrouve un Rémi Gérard timide, un Pierre Lebeau posé et réfléchi, un Luc Guérin ferme sans ses yeux croches et un Yvan Ponton hétérosexuel et plus détendu. Comme apparition éclair et efficace, on retrouve Patrick Labbé, une autre icône de la franchise des Boys, jouant le prof Tanguay, un prof de science consciencieux. D’autres Boys mûrs ont aussi un mini rôle.

Comment se positionne Il était une fois les Boys par rapport à la violence faite au hockey? Avec le jeune Méo (Maxime Desjardins-Tremblay) dans le décor, qui est passé de famille en famille d’accueil pour aboutir avec les Boys et où «la violence règle les choses, mais tout dépend d’où tu es né», difficile de transcender cet aspect. On conserve les scènes violentes sur la glace (et hors glace) comme un spectacle, spectacle toujours populaire à la LNH ou encore au cinéma. On n’a pas encore dépassé l’ère des films Slap Shot et Goon.

  • Les vieux Boys (rangée d’en bas, de gauche à droite : Luc Guérin, Marc Messier, Pierre Lebeau et Yvan Ponton) possèdent de nouveaux rôles assez loin de leur personnage iconique des Boys du cinéma et du petit écran et laissent leur place aux plus jeunes (rangée d’en haut, de gauche à droite : Simon Pigeon, Derek Poissant, Maxime Gibeault, Samuel Gauthier, Maxime Desjardins-Tremblay, Jassen Charron et William Legault-Lacasse). (Les Films Séville)


Il était une fois les Boys vient avec ses moments de comédie certes, mais compte de bonnes montées dramatiques, ne serait-ce que par l’histoire de Denis Chicoine (Marc Messier) et Rachel Chicoine (Joëlle Morin), y compris le personnage de Marie Ouellet (Catherine Sénart) ou impliquant le jeune Ben (Maxime Gibeault).

Chez les jeunes, l’interprétation de Samuel Gauthier, en tant que jeune Bob, est très bien dérivée du personnage adulte bien connu. Le duo Fern et Marcel, Jassen Charron et Derek Poissant, était adorable, copie conforme de leurs personnages populaires. Le rôle du jeune Jean-Charles Taillefert (William Legault-Lacasse), joué par Yvan Ponton à l’âge adulte, est un peu en décalage et pas trop développé. C’est aussi le cas de Stan adolescent (Simon Pigeon). Il est bon acteur, il a un temps intéressant à l’écran, mais le personnage demeure un peu loin du légendaire Stan (joué par Rémy Girard) que l’on connaît tous. Intéressant ajout du réalisateur du personnage de Ben, interprété par Maxime Gibeault, qui met vraiment de la fraîcheur au film. En définitive, très bonne distribution et direction d’acteurs.

Bien que le film mette en vedette des jeunes acteurs, le film ne s’adresse pas nécessairement aux enfants, compte tenu du côté dramatique présent, mais aussi des nombreuses allusions sexuelles des jeunes Boys en devenir. Si ce n’est qu’au niveau de l’intérêt, les jeunes de 11-12 ans pourraient commencer à apprécier le film.

 

 

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.