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Le Pays-d’Enhaut, un pays riche en émotions labellisées suisses

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
21.12.2013
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  • (Charles Mahaux)

Qui n’a pas rêvé de s’envoler tout comme Icare pour regarder le monde de là-haut? À Château-d’Oex, été comme hiver, quand le temps le permet, des montgolfières s’élèvent dans le ciel et invitent à l’aventure. Là-haut, on se laisse saisir par la beauté d’un panorama à 360°. Cette nuit, la poudreuse est tombée et les 4 villages du Pays-d’Enhaut se blottissent sous plusieurs centimètres de neige duveteuse; elle a décoré le pays à grands coups de pinceaux, saupoudrant de sucre glace les sapins et les branches dénudées des feuillus. Au lever du soleil, on est happé par la lumière exceptionnelle qui pare le paysage qui se découvre depuis la nacelle du ballon et on se sent envahi par un profond sentiment de sérénité.

Festival international de ballons

35 ans déjà que Château-d’Oex, capitale du Pays-d’Enhaut, est devenu le rendez-vous incontournable des passionnés de montgolfières. En janvier 2013, quelque 30.000 spectateurs ont assisté à près de 400 décollages menés par 91 pilotes représentant 18 nations issues de 3 continents. C’est dire le succès de cet événement, exceptionnel aussi par sa durée: 9 journées qui voient se multiplier les manifestations  entre vols libres et joutes amicales qui permettent aux aérostiers d’offrir aux «terriens» un véritable ballet aérien. Spectacle féerique de dizaines de ballons multicolores sur fond de montagnes enneigées et de ciel bleu.

Le spectacle est aussi au sol quand le météorologue et le directeur technique du festival donnent leur feu vert pour un vol. Tout va très vite alors. Les nacelles, tractées par un traîneau, sont installées en position couchée sur l’aire de décollage, les toiles sont déroulées, un ventilateur souffle d’abord de l’air froid à l’embouchure de l’enveloppe pour que le pilote puisse y pénétrer et vérifier la toile et le cordage. Si tout est en ordre, le brûleur est alors activé et crache des flammes qui envoient de l’air chaud dans l’enveloppe. Les ballons bombent le torse et la nacelle se relève doucement, il est temps de prendre place pour larguer les amarres sous le regard admiratif des plus jeunes comme des moins jeunes.

Le meeting de Château-d’Oex est très populaire car il est le seul qui se tient en hiver et dans le relief très particulier d’une station de ski. Le seul aussi à montrer des ballons de formes qu’on ne voit nulle part ailleurs. L’expérience de vol en montgolfière est accessible à tous ceux qui préfèrent la contemplation aux frissons de l’extrême. Là-haut, le stress est exclu même si le voyage s’accompagne d’une part d’improvisation. En effet, il ne faut pas compter sur un itinéraire tout tracé à bord de cet engin porté par les vents. La seule marge de manœuvre du pilote est de monter ou descendre en jouant avec la température de l’air à l’intérieur du ballon. Seul petit frisson, l’atterrissage qui conclut le vol car on ne peut jamais en prédire le lieu puisqu’il faut composer avec le dieu des vents. En général, tout se passe en douceur, le plus souvent dans un pré, et chacun donne un coup de main pour replier la toile avant que l’équipe au sol prévenue par radio ne vienne récupérer l’équipage. Petit goût d’aventure…

  • Voyage au-dessus de l’église de Château-d’Oex. (Charles Mahaux)

Au pays de la tradition et du savoir-faire

Château-d’Oex, Etivaz, Rougemont,  Rossinière, 4 villages qui racontent le Pays-d’Enhaut. Une petite communauté de 4.500 habitants bien ancrés dans leur terroir pour le plus grand plaisir des touristes dont la plupart sont des… Suisses. Ici les Damounais vivent sans se presser en s’adaptant au rythme des saisons et invitent à se fondre sans façon à leur quotidien. Si Château-d’Oex a perdu une grande partie de son bâti historique lors d’incendies destructeurs, ce n’est pas le cas des autres villages. Une balade entre les belles maisons de jadis construites en madriers plonge d’emblée le touriste dans l’histoire du Pays-d’Enhaut. Si le plus bel ensemble de chalets traditionnels aux riches façades décorées et recouverts de tavillons, des bardeaux de sapin fendus, se trouve à Rougemont, c’est à Rossinière que se dresse le Grand Chalet, érigé en 1754 et dont la façade principale ornée de frises sculptées, d’inscriptions et de peintures, ne compte pas moins de 113 fenêtres.

L’été, quelque 70 familles paysannes sillonnent les alpages avec leur bétail. Il suffit de pousser la porte d’un des chalets pour comprendre la traditionnelle fabrication de l’Etivaz. La richesse de la flore qui s’épanouit là-haut de mai à septembre donne une saveur délicate au lait et au fromage fabriqué en estive, exclusivement au feu de bois dans de grands chaudrons en cuivre. Le pressage terminé, les meules sont descendues chaque semaine aux caves d’affinage de la Maison de l’Etivaz où elles sont frottées à l’eau salée et retournées jusqu’à leur maturation. Ce fromage de caractère, dont on retrouve déjà la trace au XIIe siècle, a pris le nom de l’endroit où les paysans, bien décidés à prendre leur destinée en mains afin de contrôler toute la filière de leur production, ont aménagé des caves d’affinage qui accueillent aujourd’hui près de… 27.000 meules. La qualité du travail fourni par ces familles regroupées en coopérative leur a permis en l’an 2000 d’être les premiers Suisses à avoir remporté l’AOC fromage d’alpage.

En hiver, la traite des vaches est récoltée par les laiteries et les paysans se mettent au service de différentes activités touristiques hivernales ou se consacrent à l’artisanat, comme autrefois, en travaillant surtout le bois ou en s’adonnant au découpage. Cette technique a été créée dans le Pays-d’Enhaut par Jakob Hauswirth, un bûcheron solitaire de la fin du XIXe siècle, le premier à célébrer, en découpant du papier, la grande fête de la montée à l’alpage. On croit entendre les meuglements du bétail, les cris des bergers et le tintement des clochettes du troupeau. Aujourd’hui, d’autres découpeurs continuent à développer cet art minutieux en puisant eux aussi leur inspiration dans le folklore de la vie à la montagne. Doris Henchoz est une découpeuse dont la renommée a dépassé les frontières du Pays-d’Enhaut. Elle crée de délicats tableaux de dentelle de papier où elle raconte la vie de ceux à qui son œuvre est destinée.

Plaisirs d’hiver

Durant la saison des frimas, le haut-plateau du Pays-d’Enhaut invite d’abord à la randonnée, bottines, raquettes ou ski de fond au pied selon les conditions météorologiques. Sur le chemin balisé qui longe la Sarine, la rivière qui creuse la vallée, la balade se charge de magie. La nature se partage entre des forêts bâillonnées par la neige, des cascades saisies par la glace et une rivière aux eaux bavardes. À l’écart du brouhaha des pistes, le site est baigné d’un silence profond à peine troublé par le glissement des skis, une branche qui craque, un paquet de neige qui glisse d’un sapin trop chargé, un lièvre qui détale.

Ski, snowboard, ski de fond, luge, patin à glace, raquette, autant de déclinaisons possibles pour surprendre la magie de l’hiver qui se laisse apprivoiser par ceux qui acceptent ses conditions. Et comme le cirque blanc n’a pas de frontières, de Zweisimmen à Château-d’Oex, en passant par la Videmanette, la plus longue piste de la région avec ses dix kilomètres, on peut glisser encore et encore sur 195 kilomètres de pistes balisées. Les inconditionnels peuvent même profiter du nouveau SuperPass qui regroupe les stations de ski de Gstaad Mountain Rides et les Alpes Vaudoises avec plus de 420 kilomètres de pistes balisées et 116 remontées mécaniques. Sauts, rails et modules pour débutants et chevronnés attendent les adeptes du free-style sur le site de la Braye, à 1 650 mètres d’altitude. Même les plus jeunes sont les bienvenus au Pays-d’Enhaut puisque les remontées mécaniques et les hébergements y sont gratuits jusqu’à neuf ans!

  • Aux Rochers de la Naye, le rendez-vous avec la neige est assuré! (Charles Mahaux)

Envie d’escapade? À une quinzaine de kilomètres à peine de Château-d’Oex, à la pointe du lac Léman, Montreux, surnommée le joyau de la Riviera suisse, étire ses hôtels Belle Époque le long de ses quais ensoleillés. En hiver, elle est le point de départ d’une séduisante excursion en train panoramique à crémaillère jusqu’aux Rochers-de-Naye, à plus de 2.000 mètres d’altitude, bien au-delà des pâturages. De là-haut, la vue sur le lac et les Alpes suisses et françaises est vertigineuse. En hiver et même encore quand le printemps fleurit déjà à Montreux, le rendez-vous avec la neige est garanti. Entre le belvédère des Rochers-de-Naye et la Dent de Jaman, s’ouvrent des pistes pour tous niveaux, de quoi combler les uns et les autres  d’autant que le panorama y est grandiose.

Charles Mahaux, photographe. Christiane Goor, journaliste. Un couple, deux expressions complémentaires, ils fixent l’instant et le racontent. Leur passion, ils la mettent au service du voyage, de la rencontre avec l’autre.

Infos pratiques

Trois sites utiles: www.pays-denhaut.ch, www.chateau-doex.ch ou www.myswitzerland.com ou l’office de tourisme suisse au numéro gratuit 00800 100. 200.30

Y aller:

Le Pays-d’Enhaut est à environ 600 km de Paris. Attention à ne pas oublier d’acheter à la frontière la vignette qui permet de circuler sur les routes suisses. Elle est valable toute l’année. La Suisse n’a pas encore adopté l’euro, il faut donc acheter des devises suisses. Pour vous rendre à Rochers-de-Naye, voyagez dans un train panoramique composé de voitures Belle Époque 1e et 2e classes www.goldenpass.ch. À découvrir aussi le Swiss Travel System qui représente toutes les prestations de transports publics en Suisse (trains, cars et bateaux) une alternative attrayante pour découvrir le pays www.swisstravelsystem.com.

Le Musée du Vieux Pays-d’Enhaut à Château-d’Oex est incontournable pour les amoureux d’art populaire. Témoin d’un mode de vie révolu, il recèle de nombreux objets du quotidien d’autrefois et une importante collection de découpages sur papier

L’Espace Ballon à Château-d’Oex rassemble sous son toit toutes les connaissances liées au ballon à air chaud, d’autant que c’est de là qu’est parti le premier tour du monde en ballon réalisé par Bertrand Piccard. L’exposition permanente qui s’adresse autant aux petits qu’aux grands permet de découvrir le monde surprenant et poétique du ballon et comment le village est devenu la capitale de la montgolfière.

Fromage:

La Maison de l’Etivaz propose un intéressant diaporama sur l’histoire de la région et il est possible de visiter les caves et d’y faire son marché. En hiver rien de tel qu’un repas au Chalet, à Château d’Oex, pour y découvrir comment se fabrique le fromage dans un chaudron en cuivre sur un feu de bois. Chaque jour une fromagère y transforme dans la salle à manger quelque 160 litres de lait en fromage à pâte dure entre 10 h et midi.

Se loger:

L’hôtel du Chamois, à L’Etivaz, une adresse de charme dans un cadre rustique datant de 1871 et tenu par la même famille depuis 4 générations. La cuisine y est familiale, traditionnelle et savoureuse. www.hotelduchamois.com. Plus chic, l’hôtel de la Poste, à Château-d’Oex, avec une cuisine plus créative www.rosaly.ch

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