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Angkor, naissance d’un mythe

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
23.12.2013
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  • Bodhisattva Lokesvara, découvert en 1873 par Louis Delaporte. (© D. R.)

Le musée Guimet retrace les origines du mythe d’Angkor à travers 250 œuvres, des sculptures khmères datant du Xe au XIIIe siècle, collectionnées par l’explorateur Louis Delaporte (1842-1925). L’exposition présente aussi les moulages, aquarelles, dessins et photographies réalisés avec un dévouement qui n’a d’égal que la beauté des objets.

La «redécouverte» d’Angkor en Europe, et particulièrement en France, est étroitement liée aux séjours de ce jeune marin, Louis Delaporte, au Cambodge. L’exposition présentera sa contribution à la connaissance et surtout à la reconnaissance de l’art khmer qu’il souhaitait dès le début «faire entrer dans les musées»; mission accomplie aujourd’hui, non sans tribulations. 

  • Vue idéale du perron nord de la terrasse des éléphants. (© D. R.)

Qui est Louis Delaporte?

Louis Delaporte montre très tôt un goût pour le voyage. Il fait alors des études à l’École navale de Brest. Dans ce métier, il espère trouver l’émotion intense et vive que peuvent laisser les voyages vers les pays lointains. Cependant, ses premières navigations le laissent plus ou moins indifférent. C’est l’Expédition française du Mékong, à laquelle il participe en tant que dessinateur, qui bouleversera sa vie. Pendant ce voyage qui se termine en catastrophe, il découvre les ruines majestueuses d’Angkor ensevelies sous la végétation. Il dédiera dès lors sa vie et sa fortune à faire connaître cette «autre forme du beau».

À peine retourné en France, il organise deux autres missions pour documenter le site, photographier, dessiner et réaliser des moulages. Il s’évertue à obtenir l’autorisation du roi du Cambodge, ainsi que celle du roi du Siam afin de ramener les œuvres en France.

  • Vue idéale d’Angkor Vat à vol d’oiseau dans la forêt. (© D. R.)

Malheureusement, les musées ne voient pas l’importance de ces œuvres, qui dénotent avec la beauté classique reconnue à l’époque. Le musée du Louvre refuse ainsi de prendre les œuvres et une centaine de caisses d’art khmer restent pendant un mois sur le trottoir. Elles finiront tout de même par être hébergées au château de Compiègne.

C’est l’exposition universelle de 1878 qui va attirer l’attention de l’opinion publique vers l’art khmer et qui enthousiasmera un grand nombre d’artistes et d’écrivains. Les œuvres seront enfin installées au Musée indochinois du Trocadéro.

Depuis, le musée Guimet a hérité des œuvres khmères pour constituer l’une des collections les plus remarquables du patrimoine khmer. Les moulages spectaculaires des monuments d’Angkor, délaissés depuis la fermeture du Musée indochinois en 1936, ont été restaurés et sont présentés au public pour la première fois.

  • Moulage d’une frise de la galerie extérieure du Bayon (fin XIIe – début XIIe sècle): trois apsaras dansant. (© D. R.)

L’exposition du musée Guimet est donc aussi un acte de réhabilitation de Louis Delaporte, l’homme qui ne connaissait ni la philologie ni la linguistique, mais qui a su, par instinct pur, reconnaître la valeur esthétique et historique de l’art khmer et par une détermination sans faille, réussi à faire conserver l’art khmer.

Informations pratiques

Angkor: Naissance d’un mythe – Louis Delaporte et le Cambodge jusqu’au 13 janvier 2014 au Musée Guimet, 6 place d’Iéna, 75116 Paris.

Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h.

Billet jumelé exposition temporaire et collections permanentes 9,50€.

Tarif réduit 7€.

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