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Annonce de l’arrestation de Zhou Yongkang et amorce des luttes de pouvoir à Pékin

Écrit par Xie Dongyan, Epoch Times
24.12.2013
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  • Le 5 mars 2012, Wen Jiabao (à gauche), alors Premier ministre chinois passe derrière Bo Xilai, encore dirigeant du Parti à Chongqing (à droite), au cours de la séance d’ouverture du Congrès national du peuple au Grand palais du Peuple à Pékin. Le 14 mars 2013, lors d’une conférence de presse, Wen Jiabao a fait des remarques interprétées comme une attaque contre Bo Xilai et le 15 mars, Bo Xilai a été démis de ses fonctions au sein du Parti. (Liu Jin/AFP/Getty Images)

La publication d’informations selon lesquelles l’ancien dirigeant de la sécurité intérieure Zhou Yongkang a été placé en shuanggui, un système abusif de détention et d’interrogatoire utilisé par le Parti contre ses propres responsables, marque la dernière étape dans la longue lutte de pouvoir au sommet du Parti communiste chinois (PCC).

Au moment même où le Vice-président américain Joe Biden rendait visite au dirigeant chinois Xi Jinping le 4 décembre 2013, plusieurs sites d’informations chinois à l’étranger, qui semblaient autrefois collaborer étroitement avec les plans politiques de l’ancien leader du PCC Jiang Zemin et sa faction, ont diffusé les informations sur la détention de Zhou Yongkang. Ils ont annoncé que son épouse est assignée à domicile, tandis que son fils cadet Zhou Bin a été interrogé.

La publication de ces articles indique que Jiang Zemin et ses partisans ont abandonné leur ancien homme fort Zhou Yongkang, afin d’assurer leur propre survie.

Ils ont également utilisé ces rapports médiatiques pour attaquer leurs adversaires politiques Wen Jiabao, ancien Premier ministre, et Ling Jihua, secrétaire personnel de l’ancien dirigeant du PCC Hu Jintao, dont le fils est décédé l’an dernier dans un accident suspect de Ferrari. Selon les reportages de ces médias, Wen Jiabao et Ling Jihua devraient être les prochaines cibles de la campagne de lutte contre la corruption conduite par Xi Jinping.

Wen Jiabao et Ling Jihua sont considérés comme les pires ennemis de la faction de Jiang Zemin pour avoir provoqué la chute de hauts responsables fidèles à Jiang Zemin, porté atteinte à sa structure de pouvoir et détruit les plans du coup d’État élaborés par la faction de Jiang Zemin contre Xi Jinping.

Bo Xilai

Bo Xilai, ancien membre du Politburo tombé en disgrâce et ancien secrétaire du Parti à Chongqing, il était protégé à la fois de Zhou Yongkang et de Jiang Zemin. Ces derniers avaient préparé Bo Xilai à remplacer Zhou Yongkang au sein du Comité permanent du Politburo après le départ à la retraite de ce dernier lors du 18e Congrès du Parti l’an dernier. Ils avaient également envisagé que Bo Xilai devienne le futur dirigeant du PCC.

Mais tous ces projets sont tombés à l’eau en février 2012 lorsque Wang Lijun, le bras droit de Bo Xilai, a cherché à se protéger de ce dernier auprès du Consulat américain à Chengdu. Wang Lijun aurait alors divulgué des secrets très importants, notamment des informations sur le coup d’État visant à écarter Xi Jinping.

Après cet incident, l’ancien Premier ministre Wen Jiabao a déclaré lors d’une conférence de presse après le Congrès national du Peuple le 14 mars 2012: «Les résultats que nous avons atteint pourraient être perdus. Une tragédie historique comparable à la Révolution culturelle pourrait se reproduire».

Bo Xilai avait cherché à faire revivre la passion du maoïsme à Chongqing. L’une des principales critiques tournées contre lui soulignait les traces de la Révolution culturelle dans la politique qu’il avait menée à Chongqing. En fait, la référence de Wen Jiabao à la Révolution culturelle constituait une attaque voilée contre Bo Xilai, comme cela est devenu évident lors d’une réunion tenue un peu plus tard.

En répondant à une question, Wen Jiabao a dit: «L’actuel Comité municipal du Parti à Chongqing, ainsi que les autorités municipales, doivent réfléchir sérieusement et tirer les leçons de l’incident de Wang Lijun». Ensuite, Wen Jiabao a fait référence à la réunion du Comité central du PCC de 1978 qui avait renié l’idée que la Révolution culturelle avait permis à la Chine d’amorcer la modernisation et la réforme. Wen Jiabao a lié les leçons à tirer de l’affaire de Wang Lijun, une disgrâce impliquant en particulier Bo Xilai, et la répudiation de la Révolution culturelle.

Le lendemain, le 15 mars, Hu Jintao, Wen Jiabao et Xi Jinping ont tous ensemble limogé Bo Xilai de son poste de secrétaire du Parti à Chongqing.

En 2007, la promotion de Bo Xilai au poste de vice-premier ministre au cours du 17e Congrès du Parti avait été bloquée par une forte opposition de Wen Jiabao et du vice-premier ministre Wu Yi. Wen Jiabao considérait que la candidature de Bo Xilai n’était pas recevable du fait des multiples poursuites judiciaires internationales pour tortures lancées contre lui et déposées par les pratiquants de Falun Gong. Bo Xilai, à l’époque ministre du Commerce, a été rétrogradé en 2007 au poste de dirigeant du Parti communiste à Chongqing.

Le limogeage de Bo Xilai en mars de l’an dernier a gravement perturbé les plans de Jiang Zemin qui comptait sur lui pour alimenter sa campagne de persécution du Falun Gong et pour camoufler ses propres crimes.

Selon des sources informées de cette affaire, la faction de Jiang Zemin avait initialement prévu que lors du 18e Congrès du Parti, Bo Xilai entrerait au Comité permanent du Politburo et serait nommé dirigeant du Comité des affaires politiques et juridiques, l’organe du Parti qui contrôle la police, la police armée, les services de renseignements, les tribunaux, les avocats, le Parquet, les prisons et les camps de travaux forcés. Après deux ans de préparation, ils devaient s’emparer du pouvoir en s’appuyant sur leur contrôle de la police armée pour arrêter Xi Jinping.

Accident de Ferrari

Avant le 17e Congrès du Parti, Ling Jihua a aidé Hu Jintao à limoger Chen Liangyu, dirigeant du Parti à Shanghai et successeur choisi par Jiang Zemin au poste de secrétaire général du PCC, ce qui a fortement perturbé la faction de Jiang Zemin. Celle-ci n’a eu d’autre choix que de trouver un autre successeur et elle s’est finalement arrêtée sur la candidature de Bo Xilai, qui avait participé avec assiduité à la campagne de persécution du Falun Gong.

En 2011, Ling Jihua a ordonné au Comité central de discipline d’enquêter sur Wang Lijun. En conséquence, Wang Lijun et Bo Xilai sont devenus ennemis. Une fois de plus, Ling Jihua a contrecarré les plans de la faction de Jiang Zemin pour préserver le pouvoir.

Trois jours après que Bo Xilai ait été démis de ses fonctions de secrétaire du Parti à Chongqing, Ling Gu, fils de Ling Jihua, a été tué dans un accident de Ferrari. Cet accident a été couvert par les médias du monde entier et a soulevé de nombreuses questions suite à la dissimulation de détails.

Frontline (Qian Shao), un magazine de Hong Kong, a récemment qualifié l’accident de Ling Gu de très étrange et définitivement pas un accident de voiture normal, mais plutôt un assassinat politique. Le magazine cite des sources venant des hautes sphères de Pékin affirmant que cet accident de Ferrari était en réalité l’assassinat politique du fils de Ling Jihua. Selon le magazine, Zhou Yongkang et Zeng Qinghong (également ancien membre du Comité permanent du Politburo et proche allié de Jiang Zemin) voulaient envoyer un message aux dirigeants chinois afin de faire libérer Bo Xilai.

Confession forcée d’un milliardaire

Plus tôt cette année, Epoch Times avait couvert en exclusivité le cas de Xu Chongyang, un milliardaire de Wuhan, emprisonné et torturé en 2011 pendant la campagne «Frapper le noir» menée par Bo Xilai à Chongqing. Xu Chongyang avait été contraint par le Comité municipal du Comité des affaires politiques et juridiques (CAPJ) de Pékin et le CAPJ de la province du Hubei à faire des aveux.

Sous la torture répétée, Xu Chongyang a avoué trois choses:

1. Qu’il avait agi selon les ordres secrets de Ling Jihua, le «principal acolyte politique de confiance» de Hu Jintao;

2. Qu’il était un pratiquant de Falun Gong;

3. Qu’il recevait également des directives des services de renseignement américains.

Le but de Bo Xilai était de transformer l’affaire de Xu Chongyang en un dossier en béton armé pour cibler Ling Jihua, le Falun Gong et le gouvernement américain.

Xu Chongyang a avoué à Epoch Times que son cas faisait partie du complot de la faction de Jiang Zemin contre Hu Jintao, Wen Jiabao et Ling Jihua.

Tentative échouée d’un coup d’État

Dans la nuit du 19 mars 2012, le lendemain de l’accident de voiture fatal au fils de Ling Jihua, des coups de feu se sont faits entendre à Pékin. Des rumeurs ont circulé selon lesquelles Zhou Yongkang a essayé un coup d’État dans la capitale en utilisant les forces de la police armée.

Le jour suivant, les internautes ont diffusé sur Internet des informations sur cet incident à travers des personnages comiques. Un titre annonçait: «Les Teletubbies en guerre contre le chef Kang», en référence à Wen Jiabao et Zhou Yongkang. Le texte disait que le chef Kang avait perdu la guerre après avoir perdu son principal général «Tomate» (en référence à Bo Xilai) et avait finalement chuté.

Epoch Times a ensuite appris qu’à l’instant où le coup du 19 mars de Zhou Yongkang avait échoué, celui-ci a perdu son pouvoir à Pékin. Il ne pouvait désormais que compter les jours qui lui restaient avant d’annoncer son départ à la retraite lors du 18e Congrès du Parti en novembre 2012. Meng Jianzhu, à l’époque ministre de la Sécurité publique, a hérité du poste de Zhou Yongkang.

Une fois dépouillé de son pouvoir, les apparitions publiques de Zhou Yongkang ne servaient plus qu’à donner une illusion d’harmonie utilisée par le régime pour maintenir son pouvoir.

Bras de fer entre Wen Jiabao et Zhou Yongkang

Alors qu’en avril 2012, la bataille féroce autour de Bo Xilai faisait rage dans l’enceinte de Zhongnanhai, le quartier gouvernemental de Pékin, Chen Guangcheng, le célèbre avocat des droits de l’homme aveugle, échappait à la surveillance du CAPJ de Linyi, province du Shandong, et se refugiait à l’Ambassade américaine de Pékin.

Chen Guangcheng a diffusé une vidéo invitant Wen Jiabao à mener une enquête approfondie sur la persécution illégale menée à son encontre par le CAPJ. Cela a provoqué un incident diplomatique sensationnel, plaçant de nouveau le CAPJ et Zhou Yongkang sous le feu de projecteurs.

Des sources en contact avec les hauts dirigeants de Pékin ont avoué à Epoch Times que les raisons pour lesquelles Chen Guangcheng avait réussi à s’échapper ne relevaient pas vraiment de la chance ou d’une coïncidence, mais de l’intervention d’une «aide secrète».

Dans la soirée du 6 mai 2012, un certain nombre de célébrités ont annoncé sur Weibo et Twitter que «quelque chose d’important va se produire à Pékin! Wen Jiabao pourrait démissionner». Cela a fait beaucoup de bruit dans les réseaux de médias publics et locaux.

Dans son reportage exclusif, Epoch Times a révélé plus tard que Wen Jiabao avait affronté Zhou Yongkang lors d’une réunion du Politburo au moment de l’incident de Chen Guangcheng en demandant une ouverture d’enquête sur Zhou Yongkang. Ce dernier a alors riposté en demandant également l’ouverture d’une enquête sur Wen Jiabao et son épouse, en se basant sur les rumeurs négatives circulant à l’étranger. Zhou Yongkang était soutenu par Zeng Qinghong.

Dans une rare déclaration à ce sujet, Wen Jiabao a répondu: «S’il est prouvé que ma famille ou moi sommes corrompus, je démissionnerai immédiatement!»

Mais Zhou Yongkang et Zeng Qinghong n’ont pas persisté dans leur requête, car les rumeurs sur les richesses de Wen Jiabao avaient été montées par le président directeur de Baidu dans le cadre de la guerre des médias menée par Zhou Yongkang et Bo Xilai et de leurs plans pour s’emparer du pouvoir.

Il y a quelques années, Zhou Yongkang et Bo Xilai avaient forcé Google à quitter la Chine en transformant Baidu en monopole, afin de contrôler son moteur de recherche en l’utilisant comme un outil pour discréditer Hu Jintao, Wen Jiabao et Xi Jinping.

Réhabiliter les victimes de persécutions

Ce qui a le plus effrayé la faction de Jiang Zemin et l’a fait tellement haïr Wen Jiabao, c’est le fait que ce dernier avait de nombreuses fois mentionné au cours de son mandat la nécessité de réhabiliter officiellement les victimes du massacre de la place Tiananmen en 1989 et celles de la persécution du Falun Gong, tout en critiquant les prélèvements d’organes forcés qui se produisent actuellement en Chine.

Après l’incident de Wang Lijun, Wen Jiabao a été le plus résolu parmi les hauts responsables du PCC pour incarcérer Bo Xilai. Wen Jiabao a un jour dit: «Dans six ou sept ans et même avant, nous pourrions voir les conséquences terribles qu’amènera en Chine la persécution du Falun Gong. Notre enquête a révélé que Jiang Zemin utilisait des sommes hallucinantes des ressources de la nation pour persécuter une organisation civile non armée. C’est vraiment absurde, et même aujourd’hui, la direction centrale n’a pas su y faire face ni résoudre ce problème».

Selon une autre source, Wen Jiabao a déclaré lors d’une réunion interne à Zhongnanhai: «Prélever à vif des organes humains sans aucune anesthésie, puis les vendre pour empocher de l’argent, un être humain pourrait-il faire cela? Cependant, ce genre de chose se produit depuis de nombreuses années, nous sommes sur le point de prendre notre retraite et ce problème n’est toujours pas résolu. Maintenant, après l’incident de Wang Lijun, le monde entier en est au courant. Profiter de la punition de Bo Xilai pour résoudre le problème du Falun Gong devrait être très simple... »

Le 14 mars 2012, Wen Jiabao a mentionné à plusieurs reprises au cours d’une conférence de presse que même s’il venait à mourir, il voulait «être responsable envers le peuple, être responsable envers la nation... obtenir la compréhension et le pardon du peuple». C’est précisément du fait des prélèvements d’organes à vif effectués par le régime sur des pratiquants de Falun Gong que Wen Jiabao se sentait coupable en tant que Premier ministre qui n’avait pas pu faire arrêter cela.

À la veille du 18e Congrès du Parti, la diffamation de Wen Jiabao par la faction de Jiang Zemin a atteint le sommet. La faction de Jiang Zemin, représentée par Zhou Yongkang, utilisait des agents secrets de la sécurité nationale pour fournir aux médias occidentaux de faux documents sur la corruption et les richesses de Wen Jiabao. Le but était de défier Hu Jintao, Wen Jiabao et Xi Jinping en amorçant une lutte pour le pouvoir durant le 18e Congrès du Parti. Le New York Times a publié ces informations en première page le 26 octobre 2012.

Plus tard, l’agence de Voice of America basée à Pékin a découvert que tous les médias de langue anglaise et étrangère avaient reçu un gros rapport sur les activités d’investissement de la famille de Wen Jiabao, incluant les certifications de certaines sociétés d’audit.

Abandonner Zhou Yongkang

Bo Xilai en prison, purgeant une peine à perpétuité pour ses délits de corruption, tandis que Zhou Yongkang fait l’objet d’une enquête, le pouvoir et l’influence de Jiang Zemin sont devenus minimes. Toutefois, abandonner Zhou Yongkang peut maintenant paraître à Jiang Zemin l’unique espoir pour sauver sa peau.

De nombreuses poursuites judiciaires ont également été lancées contre Jiang dans de nombreux pays par les pratiquants de Falun Gong. Les pressions internationales se sont aussi intensifiées pour appeler le régime chinois à rendre des comptes pour les crimes de prélèvements d’organes forcés sur des pratiquants de Falun Gong.

Jiang Zemin a accédé au pouvoir en 1989 après avoir insisté sur la répression de la place Tiananmen du 4 juin qui a abouti au massacre des étudiants. Jiang Zemin a remplacé Zhao Ziyang à la direction du Parti communiste et il a été président de la République populaire de Chine de 1993 à 2003, ainsi que président de la Commission centrale de l’armée de 1989 à 2005.

Jiang Zemin a lancé la persécution de la pratique spirituelle du Falun Gong en juillet 1999, malgré les objections de hauts membres du Parti. Bien qu’en 2004, Jiang Zemin ait été remplacé à la tête du PCC par Hu Jintao, il a conservé un pouvoir important dans les coulisses en tant que leader d’une faction du PCC.

Jiang Zemin a placé la persécution du Falun Gong sous la responsabilité directe du CAPJ et s’est arrangé pour que Luo Gan, le premier directeur du CAPJ, devienne membre du Comité permanent du Politburo au pouvoir.

Quand Luo Gang a pris sa retraite en 2007, Jiang Zemin s’est arrangé pour que Zhou Yongkang soit à la fois directeur du CAPJ et membre du Comité permanent du Politburo. Zhou Yongkang était marié à une nièce de Jiang Zemin et il est entré dans le Politburo uniquement grâce à son soutien.

Version en anglais: Reporting Zhou Yongkang’s Arrest: Primer on the Power Struggle in Beijing

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