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Un producteur de CCTV contraint à la démission pour avoir critiqué en ligne la censure

Son message d’adieu bloqué critiquait la machine de propagande officielle qu’il avait servie pendant 10 ans

Écrit par Katy Mantyk, Epoch Times
27.12.2013
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  • Le 13 août 2010, une femme passe devant le complexe de la China Central Télévision (CCTV) à Pékin. Wang Qinglei, le producteur de la CCTV, a été contraint de démissionner après avoir critiqué la propagande de cette chaîne de télévision contre certains blogueurs bien connus. (Franko Lee/AFP/Getty Images)

Wang Qinglei, le producteur de l’émission télévisée «Vingt-quatre heures» de la China Central Television (CCTV) a été contraint de démissionner, et l’a annoncé sur son micro-blog dans la soirée du 1er décembre. Il a été poussé à démissionner après avoir exprimé en ligne son mépris envers la propagande de CCTV attaquant les blogueurs.

Son message d’adieux en ligne «Laisser quelques vraies paroles pour cette période de l’histoire», a été bloqué le lendemain matin, et toutes les réponses ou citations partagées en ligne ont été également bloquées.

Il était principalement préoccupé de la surveillance suffocante des autorités chinoises sur les médias en général et sur son travail en particulier.

Après l’arrestation de Xue Manzi, un rédacteur célèbre de microblogs, CCTV a consacré un certain temps à le diffamer, en l’accusant de prétendus rendez-vous avec des prostituées. Ce genre de propagande a rendu Wang furieux et l’a conduit à s’exprimer en ligne à ce sujet.

«Les deux dernières semaines ont été une période de honte pour les employés de CCTV qui ont assisté à la violation des principes de base pour un reportage. Nous avons abandonné les règles légales et utiliser la machine de la propagande pour attaquer les soi-disant provocateurs de rumeurs sur l’Internet...»

Au début de septembre, dans le cadre d’une vaste campagne de répression contre les blogueurs d’Internet, les autorités ont émis de nouveaux règlements qui considèrent comme infraction pénale chaque message de «propos diffamatoires » qui a été cliqué par les internautes au moins 5.000 fois ou repostés au moins 500 fois. Les médias d’État ont parlé de ces nouveaux règlements comme faisant partie d’efforts pour stopper la propagation des rumeurs en ligne.

«Il est de plus en plus pénible d’être un journaliste», a écrit Wang, comparant ce métier à l’autocastration.

Wang précise dans son message Laisser quelques vraies paroles pour cette période de l’histoire, qu’il y a «trop de nouvelles que nous n’avons pas le droit de transmettre, et quand il s’agit de nouvelles dont nous pouvons parler, personne n’y croit car il y a toujours un message derrière».

«En tant que journaliste de conscience, je voulais parler de certains sujets et exprimer certains avis qui ont été constamment rejetés ou coupés. En une seule année, j’ai reçu plus de 1.000 interdictions pour censurer les informations», a écrit Wang. «La Chine a besoin de la vérité. Les gens doivent avoir le droit de critiquer le gouvernement et les autorités. Ils doivent avoir le droit de critiquer l’injustice sociale, les insuffisances du système et les groupes d’intérêts.»

Il reconnaît les difficultés auxquelles font face aujourd’hui en Chine les journalistes qui sont contraints de choisir entre leur gagne-pain et leur conscience.

«Beaucoup savent que pour un journaliste, en particulier celui qui ose dire la vérité et tente de guider l’opinion publique, c’est très difficile de survivre en Chine. Les journalistes chinois dansent avec des chaînes.»

Version en anglais: CCTV Producer Forced to Resign for Blog Criticizing Censorship

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