Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La reine des neiges

Disney merveilleusement revisité par Disney

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
04.12.2013
| A-/A+
  • Anna (voix de Kristen Bell, à gauche) et Kristoff (voix de Jonathan Groff, à droite) font la rencontre d’Olaf (voix de Josh Gad), un bonhomme de neige rêvant de goûter aux joies de l’été. (Walt Disney Pictures)

La reine des neiges, version française de Frozen, présente non seulement l’éminente reine des neiges provenant du conte de Hans Christian Andersen, mais lance en supplément la plus jeune princesse de l’univers Disney, la courageuse et romantique Anna. Jamais deux sans trois, le film prend finalement vie après une troisième tentative du studio, la première datant de 2001. L’attente de 12 ans est certainement l’une des raisons de la réussite triomphale de cette pièce maîtresse dans l’ensemble des films d’animation de Disney, qui se veut quelque peu distinct si on le compare à ses prédécesseurs.

Les sœurs Anna (voix de Kristen Bell) et Elsa (voix d’Idina Menzel), filles du roi et de la reine d’Arendelle, sont les meilleures amies du monde durant une partie de leur enfance jusqu’à ce que soudainement tout change. Un incident issu de l’étrange pouvoir refroidissant d’Elsa, prenant de plus en plus de puissance avec l’âge, est à l’origine de leur isolement mutuel. Une fois ayant atteint la majorité, les jeunes femmes sont mêlées à une catastrophe entraînant tout le royaume d’Arendelle dans une pétrifiante ère glaciaire.

Dès l’ouverture du film, la première piste de la trame sonore rappelle l’ambiance de The Lion King (1994) bien que les attentes générales qu’on pouvait avoir pointaient plutôt dans la direction de l’excellent Tangled (2010). L’enthousiasme prend de l’expansion au fil des secondes. Est-ce que La reine des neiges sera un classique au même titre que The Lion King? Au fur et à mesure que le film se déroule, cela devient une évidence.

Pour poursuivre sur l’aspect de la musique, la chanson phare du film Let it Go, interprétée par la chanteuse Idina Menzel, issue du monde de Broadway, change du type «comédie musicale» auquel Disney a pu nous habituer, comédies musciales aussi présentes et menées à bien dans La reine des neiges. La chanson ouvre et énergise la séquence où Elsa, la nouvelle reine du royaume d’Arendelle, décide de fuir son territoire pour créer son propre château de glace dans une montagne. Cette dernière est d’une grande exaltation, causée non seulement par la beauté de l’architecture glaciale qu’elle crée, mais aussi par ce retournement de situation qui révèle la personnalité jadis refoulée d’Elsa.

Un peu comme le renouvellement de la franchise James Bond, notamment marqué par l’arrivée de l’acteur Daniel Craig dans Casino Royale, on sent un désir encore plus fort de Disney à vouloir pousser ses limites. En plus du programme principal, le court métrage rendant hommage à Mickey, présenté avant La reine des neiges, confirme cette tangente. Il s’agit d’un nouveau court métrage, Mickey à cheval, fortement inspiré par le film Mickey Mouse: Steamboat Willie, première animation de la série mettant en vedette Mickey et où le son synchronisé est devenu un standard pour l’industrie. On passe du 2D rudimentaire au 3D dynamique, sans laisser de côté l’un ou l’autre. Les forces et l’esthétisme du 2D deviennent un complément du 3D et vice-versa, sans que l’un ou l’autre ne devienne dominant ou plus attrayant.

Dans cette veine, la nouvelle production possède une vision de l’amour et du mariage qui a été revue et corrigée. Au lieu d’approuver l’amour instantané et le mariage né de l’impulsivité marquant notre époque, Disney a décidé d’encourager le contraire. Par rapport à l’amour, on revient à la tradition en décrétant que ce sentiment motive d’être d’abord là pour l’autre. Quant au mariage, on ne peut passer légèrement à l’acte sacré sans avoir pris le temps de connaître l’autre. La finale, sans révéler quoi que ce soit, arrive à éviter de tomber dans le cliché du baiser interminable. De plus, le film traite de la dangerosité des émotions et de l’étalage de ses forces. Le personnage d’Elsa, avec son superpouvoir, demeure humble et retenu au lieu de parader et d’exploiter son don.

Différents aspects folkloriques et traditionnels se font aussi sentir. Les séquences au château d’Arendelle sont également un autre indicateur que Disney renoue avec ce qui est plus classique, dont ses décors royaux soignés ainsi que différentes chorégraphies lors des moments de danse.

Disney a aussi été très créatif dans un domaine où il a moins été au cours des dernières décennies : l’antagonisme. Bien que différents «méchants» font progressivement surface dans le long métrage, La reine des neiges, en quête de rééquilibrer sa vie, provoque la majorité des infortunes et cause la plupart des malheurs, ce qui en fait la menace numéro 1.

Le personnage d’Olaf, bonhomme de neige animé par la magie d’Elsa, n’est pas un ajout pour un ajout. Sa personnalité en fait un personnage secondaire à part dans l’univers de Disney. Sa candeur particulière, mêlée à un débit de prononciation ralenti, est contenue dans la sensible voix de Josh Gad (Jobs, Thanks for Sharing). Ce 53e film d’animation de Disney renferme aussi des trolls qui sont bien charmants. Sven, le renne (à mi-chemin entre le cervidé et le canin), est sympathique et accessoire.

Les effets spéciaux, dignes des travaux de cristallisation sensible du docteur japonais Masaru Emoto (molécules d’eau gelées et observées à la suite de différents tests), sont absolument somptueux. À l’honneur, on y retrouve différentes textures de neige, de glace et divers types de vent. Même l’eau à l’état liquide, vu dans une séquence mémorable, est d’une beauté «estomaquante».

La reine des neiges est très librement inspirée du conte éponyme de l’auteur danois Hans Christian Andersen, publié en 1844. Ce dernier avait aussi écrit La petite sirène, adapté en 1989 par Disney. Le film de Disney est extrêmement loin du conte d’Andersen. D’autres adaptations, dont celle du réalisateur David Wu, Snow Queen (2002) – qui avait dans sa distribution Bridget Fonda – ou encore The Snow Queen (2005) – le téléfilm de la BBC réalisé par Julian Gibbs – se rapprochaient davantage de l’original. Le scénario de Jennifer Lee (Wreck-It Ralph) et Chris Buck (Pocahontas) a, somme toute, apporté une version presque méconnaissable du classique littéraire, rempli d’humour absurde et de rebondissements parfois bien imprévisibles.

 

 

 

 

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.