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Philomena

Un destin sinueux et moralement compliqué

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
04.12.2013
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  • Martin (Steve Coogan, à droite) demeure près de Philomena (Judi Dench, à gauche), lors des dures épreuves auxquelles elle doit faire face. (Les Films Séville)

Le réalisateur encensé Stephen Frears, qui a offert les films The Queen et Dirty Pretty Things, revient à la charge avec Philomena, une coproduction britannique/américaine/française d’un grand calibre, tirée d’une incroyable histoire vraie.

Viré de la BBC, l’ex-journaliste déprimé Martin Sixsmith, incarné par Steve Coogan (What Maisie Knew, Tropic Thunder), décide de se lancer dans l’écriture d’une histoire «à caractère humain», ce dont il n’est pas habitué. Pour ce faire, il fera la rencontre de Philomena, Judi Dench (Skyfall, Shakespeare in Love), qui le convaincra de partir avec elle à la recherche de son fils qui lui a été enlevé il y a 50 ans, après avoir été enceinte et obligée de vivre dans un couvent.

Grande performance de celle qui a été élevée au rang de Dame de l'Empire britannique en 1988 pour son apport au théâtre, Judi Dench a rarement incarné le rôle d’une petite dame de classe moyenne. Elle amène une grande intensité au personnage de Philomena et donne une touche particulière à ses émerveillements continuels, sa spontanéité, sa passion pour la littérature fleur bleue, ses souvenirs ou simplement sa tristesse.

Quant à Steve Coogan, il vise juste entre le drame et la comédie. Comme il joue sur cette corde raide, il arrive rapidement à faire rire ou à émouvoir, ce qui en fait un personnage quelque peu imprévisible et fascinant. Ce rôle l’amène plus loin du genre comique auquel il est habitué. Notons que Steve Coogan est aussi coproducteur et coscénariste du film Philomena.

  • Philomena (Judi Dench, à gauche) ne cesse de s’émerveiller lors de son passage dans la capitale américaine, tandis que Martin (Steve Coogan, à droite) l’accompagne patiemment. (Les Films Séville)

Le plus intéressant est l’amalgame des deux personnages, très différents l’un de l’autre, qui donne au spectateur tout au long du film une satisfaction constante. Parfois, on penche davantage pour l’un ou davantage pour l’autre. En plus de cette oscillation, il y a l’importante complémentarité qui rend les rôles progressivement plus riches dans leur évolution psychologique.

L’intrigue, qui peut paraître simpliste, réserve plutôt bien des rebondissements où le duo Dench et Coogan est appelé à raffiner et à approfondir leur jeu d’acteur. Les thématiques de Philomena sont à l’image de ses personnages contraires. Par exemple, on retrouve Philomena qui a vécu de douloureux sévices mêlant une congrégation de sœurs irlandaises de l’Église catholique, mais demeure pourtant très religieuse. Martin Sixsmith, ouvertement athée, fait concrètement face à ce que cette religion peut avoir de bon. Le pardon et la tolérance sont les valeurs qui prennent le dessus tout au long du court métrage. On y questionne aussi certains aspects de la sexualité et de la moralité qui peuvent provoquer des situations extrêmes.

Une petite perle, comme nous en avons peu au Québec. Donc, il faut en profiter. Le réalisateur nous propose plusieurs paysages de l’Irlande du Nord, ce qui en fait un bon choix de visionnement sur grand écran.

 

 

 

   

 

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