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À la recherche de la perfection

L’exposition de poésie chinoise, peinture et calligraphie du Musée national du Victoria affiche les vertus antiques

Écrit par Lillian Chang
09.12.2013
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  • Guan Shanyue, Chinois, 1912-2000, Le signe avant-coureur du printemps, 1980. Encre et pigments sur papier. 93,9 x 60,5 cm. (Avec l’aimable collaboration du Musée national du Victoria)

Nous avons tous entendu de nombreuses choses sur la Chine d’aujourd’hui, mais trop peu sur son incroyable culture de 5.000 ans.

La plupart des gens ignorent, par exemple, que durant plus de 2.000 ans, à partir du troisième siècle av. J. – C. jusqu’en 1911, la Chine était gouvernée par une bureaucratie civile de fonctionnaires lettrés au service de l’empereur.

Ces lettrés étaient formés aux enseignements moraux de Confucius et étaient choisis pour la force de leurs qualités intérieures (la vertu, l’intégrité morale et le caractère noble), mais aussi pour leurs qualités extérieures (raffinés et versés dans les arts subtils de l’expression personnelle – la poésie, la calligraphie, la peinture et la musique).

Dans une addition bienvenue au calendrier estival des arts, le Musée national du Victoria offre à temps importun un aperçu de la culture traditionnelle chinoise, une exposition de peinture et de calligraphie de sa collection Asie.

Intitulé Les Trois perfections: la poésie, la calligraphie et la peinture dans l’art chinois, l’exposition met en lumière les interactions qui se sont développées entre la poésie, la calligraphie et la peinture alors que les lettrés s’adonnaient à ses «techniques d’expression personnelle».

Les interactions

Selon la conservatrice de Trois perfections, Mae Anna Pang, la calligraphie est considérée comme la plus haute forme d’art en Chine. Le texte est censé révéler la nature ou le caractère d’une personne, de donner un sens indépendant des mots écrits.

Dans une critique de l’exposition, Pang cite un érudit confucéen, Yang Xiong (53  av-J. C- 18 ap. J. -C) évaluant la calligraphie chinoise: «La parole est la voix de l’esprit; l’écriture est la délimitation (hua: peinture ou photo) de l’esprit. Quand cette voix et cette délimitation prennent forme, l’homme princier et l’homme ignoble sont révélés».

  • Wu Zuoren, Chinois, 1908-1997, Des pandas et des bambous, 1964. Encre sur papier. 31.7 x 22.0 cm. (Avec l’aimable collaboration du Musée national du Victoria)

La calligraphie s’est également introduite dans les peintures de diverses manières, notamment à travers ses techniques. «Les lettrés, qui étaient formés à un âge précoce dans ‘l’art de l’écriture’ ou de la calligraphie, utilisaient dans leurs peintures des touches au pinceau propres à la calligraphie», a rapporté Mae Anna Pang.

Comme pour la calligraphie, les traditions liées à la poésie et à la peinture chinoises remontent à des milliers d’années. Mais il a fallu attendre le XIe siècle pour que des liens étroits soient établis entre les deux disciplines.

«La peinture était considérée comme une ‘poésie muette’ et la poésie comme un ‘tableau de sons’», a écrit Pang.

Su Shi (1037-1101), un célèbre érudit de la dynastie des Song du Nord, a dessiné les poètes du début de la dynastie Tang (618-906), une époque considérée comme l’âge d’or de la poésie. Il a inscrit sur une peinture du poète Tang Wang Wei (699-759) un poème:

«Quand on savoure les poèmes de Wang Wei, il y a de la peinture en eux.

Quand on regarde les peintures de Wang Wei, il y a des poèmes.»

La forte interaction entre la poésie, la peinture et la calligraphie est évidente dans le travail de Huang Shen (1687-1768). Shen est l’un des huit maîtres excentriques de l’époque Qing de l’école d’art de Yangzhou, connue pour son orthodoxie. Il a été reconnu pour sa maîtrise des trois perfections, ce que l’on peut voir dans son album de dix feuillets constitués de peintures de fleurs et d’oiseaux.

«Le cinquième feuillet de l’album, Orchidée rouge, est d’une composition magnifique», a écrit Pang. «La  manière dont est pulvérisée l’orchidée rouge, esquissée au moyen de coups de pinceau rapides rouges et verts appartient à une maitrise de haut niveau.»

  • Dong Qichang, Chinois, 1555-1636, Paysage de montagne, 1617, encre sur papier, 167,5 x 53,0 cm. (Avec l’aimable collaboration du Musée national du Victoria)

«Une inscription calligraphique est intégrée à la peinture dans une conception abstraite, laissant un espace vide dans la moitié gauche du tableau. Y est inclus le poème traduit ci-dessous:

«Les cerises nouvellement mûres se dispersent comme les piécettes des graines d’orme.

C’est aussi le mois d’avril à Yangzhou.

La nuit dernière, les orchidées rouges dans la hutte de chaume ont éclaté en bourgeons,

Inquiètes du vent et de la pluie (qui pourraient ruiner les fleurs), incapable de dormir.»

La Voie

L’exposition du Musée national du Victoria comprend également le travail de Kim Hoa Tram, un Vietnamien né en Australie.

Tram, dont les ancêtres vivaient dans la province du Fujian en Chine, a étudié le Zen et les branches de méditations bouddhistes durant plus de vingt ans.

Dans sa peinture, La Voie, un chemin spirituel, de 2005, se conjuguent ses expériences spirituelles et esthétiques. La peinture dépeint un moine en marche, dans une méditation profonde, entouré par la beauté naturelle de la montagne, un arbre et la mi-lune.

«Avec sa maîtrise de la calligraphie et de l’encre, l’artiste a créé une œuvre qui apparaît modeste et simple d’exécution, mais qui est imprégnée d’une signification spirituelle profonde. Sous cette simplicité apparente, se révèlent différents niveaux de compréhension et de perception», a écrit Mae Anna Pang.

  • Huang Shen, Chinois, 1687-1768. Les oiseaux et les fleurs, album du milieu du XVIIIe siècle. Encre et pigments sur papier, dix feuillets, carton et couvercle en soie, collés à la reliure. 29,9 x 74 cm (ouvert). (Avec l’aimable collaboration du Musée national du Victoria)

Tram a inclus un poème (traduit ci-dessous) inspiré par la philosophie bouddhiste et écrit au moyen de l’expressive écriture semi-cursive de la calligraphie chinoise:

«Dirigés par notre karma, nous arrivons à cette vie.

Chargés de karma, nous nous écartons de ce monde.

Dans la vie, tant de soucis, beaucoup de confusion

Nous ne pouvons tout simplement pas nous libérer de la  perplexité de l’illusion.

Peut-être, dans cet état de confusion, la Voie (Tao) (vers l’illumination spirituelle) commencera à germer.»

Dans le milieu de la calligraphie, un sceau rouge avec les mots suiyuan, qui signifie «suivre les interactions ou les causes à effets de son destin», a expliqué Pang. Les deux caractères les plus importants de Ren, ou  l’homme, et de Tao, ou la Voie, sont mis en évidence avec de l’encre sombre, celle-ci indique leur importance pour le sens du poème.

Trois perfections: poésie, calligraphie et peinture dans l’art chinois, une exposition au Musée national de Victoria du 6 décembre 2013 au 9 juin 2014.

Version en anglais: Poetry, Painting, and Calligraphy in Chinese Art

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