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Les témoins des fusillades du poste de police à Xinjiang ont révélé une histoire différente

Écrit par Carol Wickenkamp, Epoch Times
09.12.2013
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  • L’attaque de la station de police du Xinjiang est le dernier violent incident en date dans cette région agitée du nord-ouest de la Chine. Ici on voit un Ouïgour regarder des policiers chinois bloquer une rue le 9 Juillet 2009 à Urumqi, la capitale de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, en Chine. (Guang Niu/Getty Images)

Un récit du récent incident qui a laissé plusieurs Ouïgours morts avance que la police chinoise s’est armée et barricadée à l’intérieur du poste de police, tout en piégeant la police auxiliaire ouïgoure à l’extérieur, puis s’est mise à tirer dans le groupe des contestataires depuis les fenêtres du haut.

Ekber Yasin, un policier qui était de service au moment de l’attaque de la station de police de Siriqbuya dans la préfecture de Kashgar, a déclaré à Radio Free Asia (RFA) que le chef de police Liu Cheng avait distribué des armes aux officiers de police chinois en prévision d’un incident à la suite de l’arrestation de deux Ouïgours, mais n’en avait donné aucune aux auxiliaires ouïgours stationnés aux postes extérieurs de garde.

Après la percée effectuée par les attaquants ouïgours, en brisant les portes frontales vitrées de la station, le commissaire Liu a ordonné de verrouiller un ensemble de portes en métal à l’intérieur du bâtiment, et du coup les manifestants sont retournés dans la cour, ont déclaré des témoins à RFA.

La police chinoise s’est refugiée dans les niveaux supérieurs et a ouvert le feu sur les attaquants à partir du deuxième étage de la station, tuant une bonne partie d’entre eux, d’après RFA. En représailles, les survivants s’en sont pris alors aux auxiliaires de police, en tuant deux et blessant un troisième, lequel est mort plus tard à l’hôpital. La police a fait appel à une équipe SWAT (1), qui a achevé au fusil les attaquants ouïgours restants.

«En fait, les attaquants ne voulaient probablement pas tuer les auxiliaires, étant donné qu’ils les avaient laissés derrière eux quand ils ont passé le poste de garde. Ils ne sont revenus vers les policiers auxiliaires qu’après avoir été empêchés de pénétrer dans le bâtiment par le verrouillage des portes», a expliqué à RFA un témoin qui a souhaité rester anonyme.

Condamnant la police pour s’être barricadée dans la station, le père de l’un des auxiliaires de police morts a déploré: «Comment ont-ils pu les laisser tout seuls sans fusils? Mon cœur s’est brisé quand j’ai entendu rapporter que mon fils avait essayé de pénétrer dans le bâtiment, lorsque les attaquants se sont jetés à sa poursuite, mais qu’il n’a pu entrer à cause des portes bloquées».

«En fermant les portes, ils ont garanti leur propre sécurité et mis en danger celle des policiers auxiliaires», a-t-il déclaré. «Le chef de police Liu Cheng a tenté de protéger les policiers chinois Han (2), y compris lui-même, en verrouillant les portes du bâtiment des bureaux pendant l’attaque», a-t-il continué.

Dans un compte-rendu différent, trois témoins oculaires ont déclaré à l’Association Ouïgoure Américaine (AOA) que quelques jeunes ouïgours se sont rendus au poste de police de la municipalité le 16 novembre pour faire une manifestation contre les dures mesures de sécurité à Seriqbuya. Ils étaient frustrés à cause de fouilles indiscriminées et de sévères passages à tabac suite à un incident en avril qui a provoqué 21 morts, ont expliqué les témoins.

«Il est clair, à partir de nos entretiens avec des gens de Siriqbuya qui ont été témoins de l’incident dans sa totalité, que le récit transmis par le gouvernement chinois doit être traité avec une profonde suspicion», a annoncé le président de l’AOA, Alim Seytoff, dans une déclaration en provenance de Washington, DC.

«Étant donné le rapport fourni par les témoins oculaires, la police chinoise a conduit une série d’homicides extrajudiciaires de manifestants ouïgours qui nécessitent une enquête complémentaire. Nous ne pouvons tout simplement pas accepter la version du gouvernement chinois de cet événement et passer à autre chose. La violence d’État contre les Ouïgours ne fait que s’intensifier; en mettant à jour des informations plus conséquentes que les maigres détails donnés par la police chinoise, nous pouvons mettre fin à ce schéma tragique».

«Il est vrai qu’ils ne pouvaient pas entrer dans le bâtiment, puisque nous avions verrouillé les portes, mais nous les soutenions en faisant feu sur les attaquants des fenêtres du bâtiment. Seuls deux auxiliaires ont été tués [durant l’incident] et quatre blessés – le reste a réussi à s’échapper ou est resté caché», a indiqué à RFA Yasine, le porte-parole de la police.

(1) Equipe d’intervention des situations dangereuses, équivalent approximatif du RAID

(2) Ethnie traditionnellement majoritaire de la Chine

Version en anglais: Witnesses of Xinjiang Police Station Shootings Tell Another Story

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