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Prague, la belle de l’Est

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
18.02.2013
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  • Près de la place de la Vieille Ville, l'église Notre-Dame de Tu00fdn est l’un des plus importants sanctuaires gothiques de la capitale. (Charles Mahaux)

Mystique et troublante, au carrefour de diverses cultures européennes, paradis pour les amoureux, les artistes et les esthètes, Prague est sans aucun doute l’une des plus belles capitales d’Europe où la modernité côtoie sans complexe les vestiges du passé.

Quand le visiteur découvre Prague pour la première fois, il se laisse d’emblée prendre au piège de son ambiance ouatée, empreinte d’une mystérieuse alchimie qui diffuse sur la ville aux cent clochers un souffle romantique qui ensorcelle.

Cité des pas perdus

Dans le lacis des ruelles pavées de la vieille ville, mille ans d’histoire se révèlent, à qui veut bien voir, au gré des façades qui conjuguent harmonieusement tous les styles. Un même quartier respire tour à tour le gothique, le baroque, l’art nouveau et le cubisme sans qu’aucun mouvement ne prenne le pas sur un autre, et le ravissement reste entier. On saisit mieux alors ces mots de l’écrivain Rainer Maria Rilke qui disait de Prague qu’elle était un gigantesque poème épique de l’architecture.

Le cœur de la cité n’est qu’un dédale magique qui révèle la ville dans la ville  : venelles ombreuses, passages couverts sous des voûtes médiévales ou des verreries art nouveau, entrées inattendues vers des cours secrètes, issues dérobées qui débouchent sur des ruelles désertes… L’ensemble exhale un mystère dont Kafka semble s’être nourri. Savoir où mènent les pas ne sert à rien.

Le chemin aboutit toujours sur la grande place, véritable décor de théâtre pour musiciens d’un jour, saltimbanques et cochers juchés sur leurs calèches. L’effervescence est incessante, les terrasses sont bondées de badauds; il suffit de tendre l’oreille pour entendre le monde parler, tant les langues qui s’y mêlent sont diverses. Les notes musicales de l’horloge astronomique et les automates qui entament heure après heure leur étrange ballet attirent la foule, figée d’admiration ébahie au pied de la tour. La légende veut que le maître horloger qui en construisit le mécanisme ait eu les yeux crevés pour l’empêcher de produire une horloge semblable.

Toujours dans la vieille ville, le quartier juif abrite le plus vieux cimetière juif d’Europe, hanté aujourd’hui par les touristes. Les innombrables pierres tombales, près de 12 000, s’enchevêtrent dans cette étrange nécropole, comme si elles se disputaient quelques pieds de terre. Cependant, de l’ancien ghetto, il ne reste rien d’autre depuis qu’il a été détruit au début du siècle dernier pour cause d’insalubrité, laissant place à un superbe quartier Sécession (version tchèque et autrichienne de l’art nouveau) où s’imposent des maisons et des hôtels qui illustrent la vitalité architecturale de la capitale tchèque. Pour retrouver l’atmosphère de jadis, il faut s’enfoncer dans les bazars, les marchés aux puces, les brocantes où s’entassent pêle-mêle des poupées russes et du cristal de Bohême, des caméras d’espion et des cannes à pommeau d’argent. Véritable bric-à-brac d’où surgissent les souvenirs brisés d’une ancienne capitale d’Empire.

Noces baroques

La rue Karlova, envahie par les boutiques de souvenirs et parcourue par une foule dense de chalands, faisait autrefois partie de la «voie royale», cette route qu’empruntaient les souverains en instance de couronnement. Elle se prolonge sur le pont Charles, haut lieu symbolique de la cité. Ses arches séculaires enjambent les flots de la rivière Vltava, encore appelée «Moldau», où s’ébattent de très nombreux cygnes dont l’élégance naturelle accentue la majesté du plus vieux pont de la ville.

  • La rue Zlata, plus connue sous le nom de ruelle de l’or, se trouve dans les fortifications du Château Royal. (Charles Mahaux)

Symbole de puissance, il permettait jadis à quatre attelages de marcher de front. Aujourd’hui, il appartient aux promeneurs qui aiment le traverser à toute heure du jour avec sans doute une préférence pour le crépuscule, quand il s’anime d’ombres mauves et de lumières fauves qui traversent la ville comme un fragile songe de pierre. Une autre légende raconte que les 75 statues baroques qui ourlent le pont quittent leur piédestal durant la nuit pour entamer une ronde sépulcrale avant de regagner leur socle à l’aube. Partout dans la ville, des êtres sculptés ornent les façades supportant les lourds entablements des édifices baroques à moins qu’ils ne soient nichés sur les toits des immeubles, scrutant la ville sans être vus. Décor somptueux presque théâtral, la place Venceslas, cœur économique de la ville, multiplie les façades étourdissantes hantées par ces héros de pierre. Chaque époque historique a sculpté ses statues, depuis les atlantes baroques aux silhouettes longilignes de l’art nouveau, peuplant ainsi la ville de personnages mythiques auxquels l’imagination donne vie.

Au-delà du fleuve, la route escalade d’emblée la colline, dominée par les remparts du château royal de Prague. Vu du fleuve, l’édifice imposant semble quelque peu austère. Pourtant son enceinte recèle une véritable ville dans la ville. On y accède par une grille monumentale gardée par deux sentinelles aux corps figés. De porche en porche, on arrive à l’ancien palais qui a toujours abrité les chefs de la nation et à la somptueuse cathédrale Saint-Guy, rehaussée de deux flèches hérissées d’innombrables aiguilles. Adossée à la muraille d’enceinte s’ouvre la ruelle d’Or, une pittoresque venelle balisée de minuscules maisons aux couleurs bigarrées où vivaient autrefois les alchimistes de la cour.

Aux abords du château se dressent résidences et palais prestigieux réservés aux ambassades étrangères. Édifié sur les pentes raides où jadis poussaient vignes et vergers, le quartier de Mala Strana est un véritable bonheur baroque pour ceux que les côtes abruptes ne rebutent pas. Rien n’y a été édifié depuis le XVIIIe siècle et s’y perdre c’est un peu remonter le cours du temps. Placettes, escaliers ombragés, fontaines frémissantes, jardins secrets et loggias en terrasses proposent des oasis de repos qui invitent aux dérives amoureuses. Dans la quiétude ocre d’une fin d’après-midi, chacun devient à son tour poète, inspiré par la vue saisissante sur les clochers qui se déploient de chaque côté du fleuve et sur les dorures des toits et des coupoles cuivrées de la ville.

Musées à ciel ouvert

Lorsque l’on quitte Prague vers l’ouest, les rumeurs de la capitale laissent rapidement place à la sérénité des paysages doucement vallonnés où les couleurs changent au gré des routes, entre les sombres forêts de sapins et les vastes champs de houblon. Région giboyeuse célèbre pour sa bière, la fameuse Plzen qui a donné son nom à la Pils, la Bohême occidentale l’est encore davantage pour ses stations thermales, mieux connues sous leurs noms allemands, Karlsbad (Kárlovy Vary) et Marienbad (Mariánské Lázné).

  • Toutes les deux heures, de mai à septembre, la fontaine chantante de Marienbad danse au son de la musique classique enregistrée. (Charles Mahaux)

S’y promener, c’est un peu comme si on errait dans un décor de théâtre grandeur nature, celui d’un spa de carte postale. Les rose, bleu, jaune pâle, vert tendre, blanc et or se disputent les façades sculptées des hôtels prestigieux et des maisons de maître baroques. Mariánské Lázné étage ses opulentes demeures Sécession, agrémentées de balcons ouvragés au cœur d’un magnifique parc paysagé où sont disséminées une quarantaine de sources thérapeutiques. Plus prestigieuse, Karlovy Vary profite d’une situation exceptionnelle le long d’une étroite vallée boisée creusée par les méandres de la rivière Tepla. Les élégants établissements de cure s’étirent sur les quais tandis que les ruelles escarpées abritent de belles maisons bourgeoises.

Déambuler dans ces petites villes, une tasse à bec en main ou à la bouche pour goûter cette eau salutaire fortement minéralisée, c’est plonger dans l’ambiance nostalgique et fastueuse de l’ancien empire austro-hongrois qui attira ici des artistes de renom, comme l’évoque la belle fontaine dansante de la place aérée de Mariánské Lázné qui change les formes et les rythmes de ses jets d’eau au son des valses de Johan Strauss, un célèbre curiste de la ville.

Infos pratiques

Toute information utile sur le site www.czechtourism.com

Monnaie

La couronne tchèque (CZK), 100 couronnes valent € 3,91 ou 5,30 $ CA; 1 € vaut environ  25 couronnes et 1 $ CA vaut environ 19 couronnes. Les cartes de crédit sont acceptées facilement. Attention, la vie est chère, assez proche des coûts pratiqués en France.

Y loger

À Prague, le Diplomat, un hôtel un peu excentré, mais en face d’une station de métro, et comme la marche à pied est le meilleur moyen de découvrir la ville  : www.diplomathotel.cz, un 4 étoiles à prix doux, coloré et confortable avec une décoration axée sur le livre. À Mariánské Lázné, l’hôtel Centrální Lázné offre tout le confort d’un centre de spa et son charme naît de son style un peu désuet qui rappelle que là sont passés des artistes comme Goethe, Chopin, Gogol et des têtes couronnées comme Edward VII et François-Joseph www.marienbad.cz

Se restaurer

Un restaurace est un véritable restaurant, souvent relativement coûteux. Pour un repas plus simple, il faut choisir un pivnice, un hostinec ou une hospoda qui sont des sortes de tavernes. La cuisine tchèque n’est pas très élaborée, elle est riche en viande et en fromage. Les plats sont souvent accompagnés de crème aigre, de cornichons et de radis. Rien de tel qu’une Pilsen Urquell, légère et savoureuse, pour accompagner son repas ou tout simplement pour se désaltérer.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.