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La coopération dans le domaine de l’eau est-ce une nécessité ou une utopie?

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
24.03.2013
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  • Péniches sur la Seine à Boulogne. u00abL’eau est ce qui nous unit, ce sans quoi la vie serait impossible. Ce sont les larmes de l’océan», a déclaré Tan Dun compositeur lors d’un discours à l’UNESCO. (Wikipédia)

L’année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau est lancée et le 22 mars 2013 atteindra comme chaque année depuis 20 ans, le point culminant de cette journée et de cette année. L’ensemble de l’orientation sera coordonnée par l’UNESCO. Cette année les célébrations ont été accueillies par le gouvernement des Pays-Bas à La Haye. L’officialité de cet événement est le moment de partager des exemples de bonnes pratiques de coopération dans le domaine de l’eau et ceci dans une perspective globale. Que signifie la coopération en termes d’eau? L’Assemblée générale des Nations Unies reconnaît que la coopération est indispensable pour trouver un équilibre entre les différents besoins et priorités. Ainsi, partager cette ressource précieuse, l’eau, de manière équitable, semble primordiale, mais l’Assemblée souhaite avant tout que l’utilisation et le partage de l’eau devienne un instrument de paix. Ainsi la coopération de l’eau supposera une approche interdisciplinaire couvrant tous les facteurs sociaux des pays: culture, éducation, science, religion, politique etc.

Les Pays-Bas fêtent l’eau, autour d’évènements publics, forums

Ainsi, cette première journée du 22 mars est fêtée officiellement à La Haye et accueillie par le gouvernement des Pays-Bas. Pendant la Journée des évènements publics, culturels et médiatiques ont eu lieu à l’intérieur et en dehors du Forum Mondial. De plus comme chaque année de nombreux évènements sont organisés à travers le monde pour fêter la Journée mondiale de l’eau. Lors de ces rencontres des sessions et forums de discutions et partages permettent de mettre en lumière les bonnes pratiques de coopération dans le domaine de l’eau et ceci dans une perspective globale. Des discussions mettent en lumière des perspectives et points de vue différents sur les meilleures pratiques relatives à la coopération dans le domaine de l’eau. Et puisque la coopération dans le domaine de l’eau est un élément nécessaire à tous les aspects du Développement, la Journée s’est concentrée également sur le suivi à effectuer, ceci en signifiant les objectifs à atteindre pour 2015 et après.

Un concerto sur le thème de l’eau, avec Tan Dun

Par ailleurs, la Directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova a nommé Maestro Tan Dun en qualité d’Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO. Lors de la cérémonie d’ouverture du vendredi 22 mars 2013 il a dirigé le concerto pour percussions sur le thème de l’eau avec l’Orchestre symphonique néerlandais. Tan Dun est diplômé du Conservatoire central de Pékin et de l’Université Columbia de New York. Il a remporté des prix prestigieux et a débuté sa carrière à l’Opéra de Pékin, sa musique est aujourd’hui jouée dans le monde entier par les ensembles les plus renommés. Tan Dun est devenu résidant de New York depuis 1986 et dit être venu aux États-Unis pour mieux comprendre la musique chinoise. Compositeur atypique, il revendique ses propres traditions qu’il associe délibérément à d’autres cultures musicales. Il a créé le Concerto à percussions sur l’eau en 1999 qui fut interprété par le philharmonique de New York. Pour le compositeur, cette symphonie a une valeur symbolique: «L’eau est ce qui nous unit, ce sans quoi la vie serait impossible. Ce sont les larmes de l’océan» dit-il à l’UNESCO.

Protéger et gérer avec prudence cette ressource fragile et limitée

En France, aujourd’hui il est facile d’ouvrir un robinet, l’eau coule à flots et nous semble naturelle et normale. En effet, un torrent qui s’écoule le long d’une falaise, un lac endormi au fond d’un bassin ou un fleuve qui s’enfuit le long d’un pré? C’est naturel, normal et pourtant cette eau est si fragile.

  • Lac du Gentau Pic du Midi en France. L’eau semble naturelle, un lac endormi au fond d’un bassin ou un fleuve qui s’enfuit le long d’un pré! C’est normal et pourtant l’eau est si fragile. (Wikipédia)

En effet, l’eau n’est pas naturelle et ne coule pas de source pour tous les continents. D’après l’ONU, près d’1,2 milliard de personnes, soit presque un cinquième de la population mondiale, vivent dans une zone où l’eau fait réellement défaut. Et, avec le changement climatique, ce sont 500 millions de personnes en plus qui seront prochainement menacées par la pénurie d’eau. Mais aussi, ce sont près d’1,6 million de personnes supplémentaires, soit presque un quart de la population mondiale, qui est confrontée à une pénurie d’eau de type économique. Les pays ne disposent pas d’infrastructures suffisantes pour utiliser l’eau des rivières et des nappes phréatiques.

Pourtant, selon l’ONU, il y a suffisamment d’eau douce sur la planète pour six milliards d’humains, mais sa répartition est inégale et l’eau est gâchée, polluée et gérée de façon non durable.

Ainsi, lors de la préparation de cette journée du 21 mars, une cérémonie d’ouverture s’est déroulée au Siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à Paris, et M. Ban Secrétaire général à L’ONU a souligné: «L’eau est la clé du développement durable. Nous devons œuvrer ensemble à protéger et gérer avec prudence cette ressource fragile».

La coopération une nécessité mondiale

En effet, l’eau douce s’écoule librement, sans tenir compte des frontières politiques et économiques. Dans le monde on compte 276 bassins fluviaux, avec au moins un affluent qui traverse une frontière internationale. 40% de la population mondiale vit près des cours d’eau transfrontaliers. Et, ces bassins couvrent environ 46% de la surface émergée de la Terre.

Cependant, l’absence de consultation entre pays crée des tensions et conflits car, chaque peuple prend possession de l’eau qui s’écoule sur son terrain et oublie les besoins des pays voisins situés en aval. Madame Gretchen Kalonji, Sous-directrice générale pour les sciences à l’UNESCO, souligne: «Il faudra convaincre les secteurs alimentaire, hydrique et énergétique de coopérer au lieu d’agir sans se consulter. Cela exigera des institutions solides, tant au niveau national qu’international, pour répondre aux demandes concurrentielles et désamorcer les tensions, comme par exemple dans les cas d’extraction de gaz de schiste, d’irrigation intensive ou d’édification de barrages».

Toutes les questions ne peuvent pas être réglées par le droit international car, il n’indique pas et ne peut pas indiquer comment utiliser les bassins des fleuves, des lacs, des eaux souterraines pour lesquelles les frontières étatiques n’existent pas. Pourtant, les communautés qui partagent les ressources aquifères peuvent avoir des besoins ou des demandes concurrentes, ce qui exigerait l’intervention d’acteurs neutres extérieurs pour temporiser la décision des pays concernés.

Jusque-là, aucun pays n’arrive à collaborer sur le partage des eaux. Gretchen Kalonji ajoute «Actuellement, ces différents groupes ne travaillent pas ensemble, ou pas de manière conjointe. Les efforts doivent donc se concentrer sur le rapprochement des pays et leur possibilité d’élaborer un consensus et ainsi de mieux résoudre la gestion de l’eau. C’est là la clé qui manque pour faire de l’accès à l’eau douce une réalité pour tous ».

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