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L’industrie du solaire dans la tourmente

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
25.03.2013
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  • Les panneaux solaires photovoltaïques installés fin 2012 à Ungersheim en Alsace. (Sébastien Bozon/AFP/Getty Images)

La surcapacité de production des fabricants de panneaux solaires photovoltaïques, conjuguée à la crise économique en Europe et à la nouvelle donne énergétique aux États-Unis, a enclenché une guerre des prix mortelle pour bon nombre d’entreprises, et la semaine qui vient de s’écouler ne permet pas de distinguer d’accalmie à court terme.

Dépôt de bilan du leader Suntech et retrait de Bosch du marché

Quelques jours à peine après avoir annoncé la fermeture de son usine aux États-Unis, le Chinois Suntech, leader mondial du secteur coté à Wall Street, croulant sous une dette de 2 milliards de dollars, a annoncé ce mercredi 20 mars le dépôt de bilan de sa filiale chinoise. Le tribunal se prononcera prochainement sur l’avenir du groupe Suntech, qui sera restructuré. Puis, ce vendredi 22 mars, suivant la voie ouverte en octobre dernier par son compatriote Siemens, le fabricant allemand Bosch, estimant que «la rentabilité ne peut pas être atteinte», annonce sa décision de se retirer du marché en vendant toutes ses usines de panneaux, dont celle de Vénissieux près de Lyon. Environ 3.000 emplois sont menacés par le retrait du groupe Bosch, et l’usine française, qui peut produire jusqu’à 2.000 panneaux photovoltaïques par jour, emploie quant à elle 200 personnes.

Depuis 2011, nombreux ont été les fabricants contraints à une perte d’indépendance, voire au dépôt de bilan: citons pour mémoire la reprise du Français Photowatt par EDF-EN, celle de l’Américain Sunpower par le groupe Total, celle du leader allemand Q-Cells par le Coréen Hanwha, et les faillites de Solon, Solarhybrid, Solar Millenium et Sovello en Allemagne. Les principaux fabricants mondiaux indépendants et encore en vie ont pratiquement tous annoncé des pertes sur 2012, à l’exception du Japonais Kyocera.

Une nécessaire consolidation du secteur

La purge n’est donc pas terminée, notamment en Chine, où la faillite de Suntech illustre le refus du gouvernement chinois de continuer à aider sa filière solaire, dont la capacité de production est largement surdimensionnée par rapport au marché: en effet, les producteurs chinois, qui détiennent 65% du marché mondial, sont capables de produire près de 50 gigawatt alors que le marché mondial ne dépasse pas 30 gigawatt. Par ailleurs, la guerre des prix déclenchée par les Chinois a entraîné une vive réaction des occidentaux soucieux de protéger leurs industries du solaire: les États-Unis ont rapidement institué des droits de douane sur les panneaux chinois et l’Europe a ouvert une enquête pour dumping de la part de la Chine. Enfin, avec la crise des finances publiques, la baisse des subventions en Europe n’aide plus la croissance du marché, qui a reculé de 18% en 2012 selon le cabinet IHS. La purge n’est donc pas terminée, en particulier en Chine. Alors que le secteur comptait près de 750 fabricants en 2010, on s’attend à voir ce nombre baisser à 150 d’ici à la fin 2013. D’autres acteurs du monde de l’énergie, pétroliers ou électriciens comme Total, BP, Shell ou EDF, et tranquillement postés en embuscade, pourraient donc en profiter.

Cette crise de jeunesse, qui rappelle celle vécue au XIXe siècle dans l’industrie ferroviaire, ne doit cependant pas occulter les nécessaires transitions énergétiques et la progression inéluctable des énergies renouvelables, à commencer par les pays occidentaux disposant de faibles réserves en énergies fossiles. Le traumatisme de Fukushima a déjà convaincu l’Allemagne et le Japon de s’y engager, et d’autres pays européens y seront bientôt contraints. Le marché du solaire photovoltaïque ne peut donc que rebondir à moyen terme.

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