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Des étudiantes indiennes honorent une ancienne tradition de danse indienne

La danse Mohiniattam, une forme de danse classique féminine issue de Kerala

Écrit par Venus Upadhayaya, Epoch Times
27.03.2013
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  • Keerti, une étudiant indienne de Mohiniattam, suit des cours de danse classique indienne. Ce 6 février, elle est en classe de musique à l’université des arts et de la culture de Kalamandalam dans le Cheruthuruthy, à Kerala, en Inde. (Venus Upadhayaya/Epoch Times)

CHERUTHURUTHY – En Inde, c’est la dernière session de l’année académique et tous les étudiants anxieux préparent activement leurs examens finaux. Keerti, âgée de vingt ans, attend en toute décontraction son cours de musique traditionnelle dans la célèbre université des arts et de la culture de Kalamandalam. Parmi les différentes options de formation qui s’offraient à elle, elle a arrêté son choix sur une forme classique de la danse indienne – la danse Mohiniattam.

La danse Mohiniattam est une forme de danse classique féminine originaire du Kerala en Inde. Elle accompagne un style de musique appelé Sopana dont les textes font référence au spirituel. C’est ce qui a attiré Keerti.

«Il s’agit de notre forme d’art traditionnel et c’est à ce titre qu’elle m’intéresse. Les formes d’art traditionnelles sont bénies de Dieu», confie Alfred, devant ses camarades de classe habillés de saris orange et bleu. Les filles sont assises sur des nattes de bambou à même le sol et l’enseignant est sur une chaise.

Dans toutes les classes des traditions classiques indiennes, les relations enseignants-élèves sont considérées comme très sacrées. Inculquer aux élèves une discipline et leur transmettre les bonnes valeurs sont des incontournables de l’apprentissage.

Évidemment, ce n’est pas facile.  «Nos cours commencent à 4h30 du matin et finissent à 17 heures», explique Keerti. La majorité des étudiants habite dans une auberge sur le campus universitaire. Les inscriptions commencent pour les enfants à partir de 12 à 13 ans et il faut 10 ans de formation pour obtenir le diplôme. Keerti raconte: «J’ai passé mes sept dernières années ici, puisque ma formation a débuté quand j’avais 13 ans».

Pour Keerti, la danse Mohiniattam est un excellent choix de carrière. Tout d’abord, elle pourrait l’enseigner comme instructrice dans la même université ou elle pourra ouvrir sa propre école de danse classique. «Je peux aussi enseigner dans une autre université», rassure-t-elle.

La célèbre université des arts et de la culture de Kalamandalam est un important centre de formation pour les arts classiques indiens de la scène, surtout pour les arts des États du sud du pays, particulièrement ceux de Kerala. Bien sûr, tous les artistes espèrent décrocher un poste à Kalamandalam. C’est une vraie aubaine pour un artiste de trouver un emploi lié aux traditions et à la culture dans sa formation.

N. Mukundan, qui est professeur d’art traditionnel à Kathakali a été influencé dans son enfance par les artistes traditionnels de son village. Avec le soutien de ses parents, il a d’abord étudié dans cette université avant d’y enseigner. Il se livre: «Dans mon village de Vakyom (district de Kottayam à Kerala), les danseurs traditionnels classiques se produisaient souvent et j’ai toujours été fasciné par eux».

Alors que Mukundan est assis sur sa chaise, ses élèves battent en rythme les tambours traditionnels indiens. Il les guide avec une gestuelle complexe des mains et des yeux, sans prononcer un seul mot.

«Le Kathakali utilise 24 mudras, c’est-à-dire des gestes linguistiques complexes. Ces mudras sont mentionnés dans un texte ancien ‘Deepka Hastha Lakshina’», explique Mukundan. Les mudras forment un vocabulaire complet de plus de 500 mots qui racontent  souvent  une histoire. Après environ deux heures de pratique non-stop,  à grand renfort de mudras et d’expressions faciales, les étudiants prennent une pause.

P. Sibichakravarithy, le plus gradé des étudiants de Mukundan, est étonné qu’on lui demande pourquoi il a orienté sa carrière dans le Kathakali. Essuyant la sueur qui coule sur son front, il répond: «Depuis mes douze ans, il y a huit ans de cela, j’étudie ici. C’est une université de renom et les possibilités d’obtenir un emploi sont meilleures». Une université réputée est un établissement d’enseignements créé ou constitué en personne morale en vertu des lois indiennes.

La création de l’université des arts et de la culture de Kalamandalam a donné une seconde vie à trois grands arts classiques de la scène issus de Kerala. Au tournant du XXe siècle, les Kathakali, Kudiyattam et Mohiniattam risquaient l’extinction, croulant sous les nombreuses règlementations des autorités coloniales.

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