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Propreté en Inde: l'innovation dans des écoles de Bangalore montre le chemin

Écrit par Sunaina Valecha, Epoch Times
07.03.2013
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  • Une étudiante effectue la vérification quotidienne des installations sanitaires dans une école publique de Bangalore. (Reap Benefit)

BANGALORE, Inde – En Inde, des toilettes propres peuvent améliorer la présence sur les bancs d'école. Tandis que la crise sanitaire du pays se prolonge et cause de nombreux défis, c'est également devenu un facteur incitant l'innovation dans certaines écoles de Bangalore qui cherchent des solutions.

L'école secondaire publique pour filles V.V. Puram était aux prises avec un taux élevé de décrochage, particulièrement chez les filles atteignant la puberté qui cessaient d'assister aux cours en raison de la piètre qualité des installations sanitaires.

Les portes des cabines de toilettes étaient brisées, et il n'y avait pas de poubelles à l'intérieur des cabines pour disposer des produits d'hygiène féminine. Les filles devaient sortir pour en disposer, et ça les rendait très inconfortables.

Gautam Prakash, un membre de l'ONG Reap Benefit de Bangalore, est à l'origine de l'initiative visant à améliorer la situation sanitaire dans les écoles de la ville. «Il n'y avait pas de chasses d’eau dans certaines toilettes. Il n'y avait pas de seaux – ils se les font habituellement voler. L'eau fournie aux écoles provenait de l'extérieur [camions-citernes] tous les deux jours seulement. Elle se faisait très rare dans les toilettes», raconte Prakash.

De plus, l'entretien représentait un défi pour les toilettes en bonne condition. Face à cette situation, l'ONG a conseillé aux étudiants de développer une hygiène personnelle et des habitudes écologiques qui se sont peu à peu ancrées dans leur vie quotidienne. Les étudiants ont également dû s'impliquer pour améliorer eux-mêmes les installations sanitaires.

«Nous nous sommes d'abord concentrés pour savoir ce que les étudiants voulaient et ensuite nous avons collectivement mis sur pied le système qu'ils voulaient, et ça a fonctionné», affirme Prakash.

L'équipe a adopté une approche à trois volets pour encourager les étudiants à conserver leur campus propre : développer des habitudes écologiques chez les étudiants; leur transmettre un savoir pratique par rapport à la conservation de l'eau et de l'énergie; et reconnaître leurs efforts en les motivant continuellement.

Les résultats ont été encourageants. Des lavabos et des urinoirs ont été conçus à partir de contenants en plastique et des systèmes de purification d'eau ont été installés pour régler le problème de pénurie d'eau.

«Dans une autre école de la ville, l'école secondaire publique Saarakki, les garçons n'avaient qu'un coin de la pièce pour uriner. Nous avons utilisé de grands contenants de plastique pour concevoir des urinoirs, et cette solution simple et bon marché a amélioré l'hygiène», affirme Prakash.

Parmi les innovations sanitaires, des lavabos ont été fabriqués avec des contenants en plastique. La tuyauterie des eaux usées a été reliée à un purificateur d'eau, et l'eau purifiée était fournie à la toilette des filles.

Afin de réduire les odeurs dans certaines toilettes, des toilettes sèches ou des toilettes sans eau ont été conçues. «En raison des bactéries, des odeurs émanaient des urinoirs, alors dans cette école nous utilisons de l'huile bon marché pour résoudre le problème. L'huile flotte au-dessus de l'urine dans le drain, ce qui élimine les odeurs et le besoin d'eau», explique Prakash.

Ces méthodes innovatrices, conçues par les étudiants, ont permis à 50 % de plus d'étudiants dans les deux écoles à avoir accès à des toilettes propres.

Selon Prakash, puisque l'hygiène et les habitudes sanitaires sont développées durant l'enfance, «ils vont transmettre ces habitudes au sein de leurs futures familles».

Les autorités scolaires ont également reconnu que si les enfants peuvent devenir les champions de l'hygiène à la maison et dans leur communauté, cela pourra aider à régler de nombreux problèmes sanitaires en Inde.

«Il y a un changement remarquable alors que les étudiants ont développé une conscience pour l'hygiène. Ils sont impliqués dans le système, alors ils sont contents d'en faire partie. S'ils voient de la saleté dans le lavabo ou s'ils constatent une défectuosité quelconque, ils prennent l'initiative de nettoyer et s'occupent eux-mêmes de la propreté», indique R. Hallama, directrice de l'école Saarakki.

Afin d'atteindre les Objectifs du millénaire de l'ONU, d'ici 2015 l'Inde doit réduire à 38 % la proportion des ménages qui n'ont pas accès à des installations sanitaires adéquates.

Selon le rapport India's Sanitation for All, publié par la Banque asiatique de développement, qui examine l'état actuel des services sanitaires en Inde, 55 % des Indiens (600 millions de personnes) qui habitent dans les régions rurales ou les taudis urbains n'ont pas accès à une toilette et 74 % de la population rurale défèque encore en public.

La plupart des ménages dans les taudis urbains n'ont pas de toilette privée, et la plupart des toilettes communautaires ne fonctionnent pas en raison de bris de fosse septique ou de tuyauterie.

«Une manière pour nous aider à atteindre les Objectifs du millénaire est l'approche qui part de la base. Ceci implique de conscientiser les gens», explique Prakash.

Selon Prakash, travailler avec les étudiants peut renforcer leur capacité à influencer leurs familles et, par la suite, à influencer la société dans son ensemble. Lorsque les enfants témoignent des bienfaits des initiatives, ils deviennent convaincus de ce qui est bon pour eux.

Version anglaise : Bangalore City Schools Implement Waste Can Sanitation

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