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Faire que la paix soit inéluctable au Moyen-Orient

Écrit par César Chelala
08.03.2013
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  • La violoniste israélienne Mariela Matathia (G) et le violoniste israélo-palestinien Nabil Abboud-Ashkar répètent avec d’autres membres de l’Orchestre du Divan occidental-oriental avant un concert à la Philharmonie de Berlin, le 27 août 2006, à Berlin en Allemagne. Le Dr. César Chelala présente cet orchestre comme un exemple en matière d’entreprise de coopération entre les Israéliens et les Palestiniens qui peuvent, avec le temps, contribuer à amener la paix. (Sean Gallup/Getty Images)

Le président Barak Obama a indiqué que la situation au Moyen-Orient sera une des priorités de son nouveau mandat. Une composante essentielle pour un futur accord de paix est de surmonter les barrières de méfiance fondée sur l’ignorance de l’autre, entre Israéliens et Palestiniens. Une première étape consiste à accroître la coopération entre les professionnels des deux pays dans le domaine de la santé et d’élargir ces contacts à d’autres domaines d’intérêts communs.

Bien que les initiatives ayant trait à la santé ne suffisent pas à garantir la paix, en particulier lorsque les tensions politiques, culturelles, psychologiques et religieuses abondent, ils servent souvent de points de rencontre entre des parties en conflit. Des programmes de santé entre deux nations ont servi à améliorer la coopération entre des peuples divisés, ce qui démontre la puissance de la communication entre citoyens dans des environnements politiques hostiles.

Durant les années 1980, de violents affrontements entre les Contras et les Sandinistes du Nicaragua ont suscité l’intérêt de l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS), le bureau local de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). A l’époque, l’OPS s’était servie de la santé comme d’un pont dans la stratégie de paix visant à fournir des soins de santé aux populations vivant dans les zones en guerre de l’Amérique Latine.

Leur travail a abouti aux  «Jours de Tranquillité» au Salvador et au Pérou, pendant lesquels des milliers d’enfants ont été vaccinés contre la polio, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la rougeole. Plus particulièrement, les activités de l’OPS ont bénéficié du soutien des représentants du gouvernement et des forces rebelles de la guérilla. Le souci de la santé publique a été le terrain d’entente.

La même approche a été utilisée au Moyen-Orient. Depuis sa fondation en 1988, l’association des médecins israéliens et palestiniens pour les droits de l’homme a créé deux fonds pour lutter contre l’abandon des enfants des travailleurs migrants palestiniens. L’organisation mène également des activités de formation pour les professionnels de santé palestiniens, et est devenu un ardent défenseur de la santé et des droits humains dans la région. Depuis les accords d’Oslo de 1993, plusieurs nouveaux groupes de santé ont été créés et ont fourni des soins aux Palestiniens.

En 1995, le roi Hussein de Jordanie a invité des représentants du programme d’échange scientifique international du Canada (CISEPO) à mener des activités visant à favoriser une meilleure collaboration entre médecins arabes et israéliens. Le problème majeur de la perte auditive, commune aux Jordaniens et aux Israéliens a été la base d’un projet visant à fournir des tests auditifs aux nourrissons. Ce projet à ce jour, a dépisté et guéri plus de 180.000 nouveau-nés. Le programme a ensuite été étendu pour promouvoir la santé des jeunes, la nutrition maternelle et la gestion des maladies infectieuses.

Le Canada, Israël et la Jordanie ont bénéficié d’un grand nombre d’échanges académiques, et Israéliens et Palestiniens ont travaillé ensemble sur des publications et des colloques scientifiques. Aujourd’hui, la coopération ne se limite pas au domaine médical. En musique, deux orchestres formés par des musiciens arabes et israéliens se sont produits dans plusieurs pays: l’Orchestre pour la Paix, créé par le musicien argentin Miguel Angel Estrella, et l’Orchestre du Divan occidental-oriental, fondé par Daniel Barenboïm, chef d’orchestre argentin né en Israël et Edward Saïd, regretté professeur américano-palestinien. De plus, plusieurs individus et de petits groupes ont inlassablement tenté par leur travail, d’améliorer la compréhension entre les deux peuples.

A ces actions devraient maintenant être ajoutés les échanges de musiciens et autres artistes populaires, ainsi que d’enseignants et d’étudiants, de personnel technique de différentes disciplines sportives, et la participation de stars du sport jouant dans des équipes mixtes israélo-palestiniennes. Il n’est proposé rien de moins qu’un effort massif de la part des deux gouvernements, effort qui trouvera surement un large soutien international pour briser les barrières psychologiques qui séparent leurs citoyens. Tant d’argent a été dépensé à essayer, en vain, de faire du mal aux personnes de l’autre côté, qu’un petit effort pourrait être consacré à créer une atmosphère propice à la paix.

La paix entre Israéliens et Palestiniens ne sera pas atteinte du jour au lendemain, mais ce n’est que par un effort massif impliquant l’ensemble des citoyens que la réconciliation et la coopération peuvent se produire entre les deux peuples. Dans une région en proie à la méfiance, la peur, la violence  profondément enracinées, la construction de ponts citoyens est le meilleur antidote à la guerre. Les actions proposées en elles-mêmes n’apporteront pas une solution permanente au conflit, mais créeront les conditions qui amèneront inévitablement la paix dans la région.

Dr. César Chelala est le co-lauréat d’un Overseas Press Club of America Award pour un article sur les droits de l’homme.

Version en anglais: Making Peace Inevitable in the Middle East

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