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Optimiser l’espace, «Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place»

Écrit par Edwige Ansah, Epoch Times
09.03.2013
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  • (Igor Mojzes/Fotolia)

Aujourd’hui 85,7% de la population est urbaine. Le choix d’un logement est un moment crucial pour beaucoup d’entre nous. Plusieurs critères sont à prendre en considération: le quartier, le prix du bien à acquérir ou à louer, les transports, les écoles... Souvent nous occultons un aspect: celui de l’espace.

Bénédicte Régimont est diplômée de psychologie du travail. Elle a par ailleurs, fait une école de commerce. Cela ne semblait en rien la prédisposer à devenir coach déco. Mais l’aménagement intérieur, la décoration et l’écriture, ses trois passions, allaient la conduire à ouvrir, en 2001, son agence Félicie le Dragon. Pour elle, c’est plus qu’un métier, c’est une passion: «Tout est une passion quand je m’intéresse à quelque chose que j’aime bien», précise-t-elle.

 

L’importance du mode de vie

Pour Bénédicte Régimont, il faut avant tout réfléchir au mode de vie: «C’est vrai que notre mode de vie a totalement changé, totalement évolué… comme notre habitat. Le meilleur exemple est celui de la salle à manger. Avant, la salle à manger était une pièce qui était très importante, une pièce de réception. Aujourd’hui, on accepte plus facilement d’avoir un appartement plus petit, sans salle à manger, parce que l’on va faire des apéritifs dînatoires, manger sur le pouce, faire un plateau télé. Donc, l’évolution de la société conditionne aussi nos intérieurs».

Elle nous invite à sortir de nos habitudes. «La première question quand l’on va choisir un nouveau lieu d’habitation, est qu’il faut être capable de sortir de ce que l’on a eu l’habitude de vivre, même quand on était enfant. Et se dire, aujourd’hui, comment est-ce que j’ai envie de vivre? Est-ce que j’ai réellement besoin d’une si grande cuisine, est-ce que j’ai besoin d’une salle à manger, est-ce que j’ai besoin de chambres qui soient si grandes?»

Ainsi elle nous amène à faire le bon choix: «La réflexion en amont de comment est-ce que je vis et de comment est-ce que j’ai besoin de vivre peut conditionner le choix de la surface au départ».

Faire le tri dans le mobilier: «Ai-je besoin de tout conserver?»

«L’armoire normande héritée d’une grande tante est jolie, elle a son charme. Mais elle n’est pas pratique, elle prend un énorme volume: en a-t-on besoin, ainsi que de tout ce qui est rangé à l’intérieur?»

Cela revient à «réfléchir en amont. Cela permet de gagner du temps, de l’argent et ensuite de réfléchir à des solutions d’aménagement qui seront beaucoup plus pratiques parce que l’on va réfléchir en terme d’usage et non plus de stockage». Le rangement est différent du stockage qui consiste à entasser des choses dont on n’a plus besoin. Le mieux est encore de s’en débarrasser!

À partir de ce moment, on se rend compte que l’on n’a pas besoin d’avoir dix assiettes à dessert, quand on est dans un petit appartement parce que l’on ne recevra jamais dix personnes en même temps. Donc c’est toute cette réflexion que l’on doit mener pour savoir si l’on a besoin de plus de surface ou de solutions de rangement, précise Bénédicte Régimont. «Si l’on réfléchit en se disant est-ce que j’ai finalement besoin de tout cela, on se rend compte que l’on peut vivre dans des espaces qui sont beaucoup plus restreints. Ceux qui sont maîtres en la matière sont les Japonais».

Savoir donner un sentiment d’espace

Quant à la conception de l’espace, c’est plus une perception. «On peut se sentir totalement oppressé dans un appartement de 150 m2. À l’inverse, on peut se retrouver dans un appartement de 40 m2 et avoir un sentiment d’espace. Donc l’impression d’espace est une perception personnelle. On donne ce sentiment en créant des unités».

Les unités proposées par Bénédicte sont rendues, par exemple, par la couleur unie sur les murs et le plafond. Au niveau du sol, pas de démarcations entre les pièces: lorsque les portes sont ouvertes, le regard est attiré plus loin. Cela revient à supprimer dans l’espace ce qui va venir polluer, dit-elle.

Ceci nous amène à «travailler sur ce sentiment d’espace et à ne rien avoir de superflu».

«On peut avoir de très beaux objets qui vont apporter un sentiment de sérénité, de bien-être. Je ne dis pas qu’il ne faut pas avoir de bibelots, mais il faut les choisir. Mieux vaut avoir un très beau vase en cristal que d’avoir vingt-cinq statuettes en porcelaine qui n’ont pas de valeur, que l’on oublie, qui prennent la poussière et qui vont polluer visuellement l’intérieur».

Bénédicte Régimont avance aussi le même conseil à propos des murs qu’il faut savoir laisser vides: «On est toujours sur le même principe. Mieux avoir un très beau tableau qui va attirer le regard, plutôt que d’en avoir partout. Garder à l’esprit: je veux une surface plus grande… eh bien maintenant je peux la travailler simplement visuellement».

Supprimer tous les bibelots inutiles qui polluent l’espace

C’est un concept qu’elle a expérimenté. Ses fréquents déménagements lui ont appris à «se débarrasser de tout ce qui est inutile». Son indicateur est le plaisir. Elle souligne que «si l’on n’a pas un plaisir, un vrai plaisir à conserver un objet, cela ne sert à rien».

Son conseil se résume en ces mots: «Il faut que les objets aient une fonction. C’est très important de réfléchir à la fonction de l’objet. Cette armoire normande, est-ce qu’elle me sert? si oui, elle est pratique parce que j’ai pu y caser toutes mes archives, alors pour moi, elle a une fonction. Donc, on conserve le meuble».

Elle fait allusion à la philosophie du détachement des Japonais, la mettant en corrélation avec le risque sismique auquel ces populations doivent faire face à tout instant. Cette habitude de vie les amène à privilégier le souvenir et non le matériel.

Elle établit le lien avec nos sociétés occidentales où le bibelot, donc le matériel, fait office de souvenir, car il peut nous rappeler l’un de nos proches. «Finalement, le bibelot, on l’oublie. Qu’est-ce qui est le plus important? le souvenir de la grand-mère ou le bibelot? Si l’on part sur l’histoire des souvenirs, on constate que la société occidentale a cristallisé énormément de choses sur le matériel», reconnaît-elle.

«C’est vrai que c’est une philosophie, un mode de vie. C’est aussi une réflexion. Les échanges entre l’Orient et l’Occident, aujourd’hui, conduisent un peu plus à cette approche. Toutes les personnes qui s’intéressent au yoga, au bouddhisme, à toutes les philosophies orientales, finalement… cela sème des petites graines et c’est tant mieux», ajoute-elle.

Exploiter toutes les surfaces

«C’est quelque chose que l’on apprend à faire de plus en plus. C’est vrai que l’on a souvent des meubles qui s’arrêtent à 50 ou 60 centimètres du plafond. Dans le meilleur des cas, on va caser trois boîtes ou quelque chose de pas très esthétique. Autant réfléchir et exploiter toute cette hauteur sous-plafond, parce que cela recrée une unité d’ensemble. Lorsque ce meuble va jusqu’au plafond, on a plus souvent l’impression du volume en dehors de ce meuble. On peut donc avoir un sentiment d’espace avec des meubles plus importants simplement parce qu’il vont jusqu’au plafond».

 

Sur ce point précis, elle révèle deux petites astuces.

La première est d’exploiter le mur qui comprend la porte d’entrée. Créer des rangements tout autour de la porte, même en incluant le dessus de la porte et, de part et d’autre de la porte. Ainsi, quand on rentre dans la pièce, on ne voit pas ce meuble. Le regard est attiré plus loin. Or, cela fait une énorme surface de rangement. Elle précise que l’on n’a pas besoin d’avoir une grande profondeur, 25 cm au maximum. En y intégrant des portes coulissantes,  il sera possible d’y ranger énormément de choses.

La seconde astuce est d’exploiter l’espace réservé aux toilettes. Cette pièce, pour respecter les normes en vigueur relatives aux personnes à mobilité réduite, a souvent une surface allant de 1,5 à 2 m2. Cet espace est souvent bienvenu pour ranger les produits d’entretien, balais et autres matériels réservés à l’hygiène de nos lieux de vie.

Les couloirs peuvent devenir aussi de bons espaces de rangement, surtout les coins. Ces espaces triangulaires souvent difficiles à exploiter peuvent nous permettre de bénéficier d’étagères ou de rangements intégrés tout à fait adaptés à nos intérieurs.

Elle nous rappelle que l’espace sous le lit peut également être exploité, en y recevant, par exemple, du linge, comme les couettes d’hiver. Elle parle de rangement en développant le concept: «Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place».

Les conseils de Bénédicte Régimont

Les erreurs à ne pas commettre

Penser que l’on a besoin de plus d’espace, alors que l’on a certainement besoin de moins d’objets.

Vouloir une grande chambre, alors que l’on y passe peu de temps.

Choisir des armoires profondes, mais peu hautes, qui laissent un espace trop important sous le plafond.

Ne choisir que du mobilier avec des pieds et posé au sol.

Ne pas mener de réflexion en amont, donc ne pas savoir si l’on a absolument besoin d’un trois pièces ou d’un quatre pièces, alors qu’en optimisant l’espace on peut vivre dans une surface plus petite.

Les astuces pour donner de l’espace

Créer une unité au niveau du sol (un même parquet dans toutes les pièces)

Les tapis rétrécissent l’espace. S’ils ne sont pas nécessaires pour absorber les bruits, les supprimer

Fixer les tringles à rideaux juste en dessous du plafond et non pas au-dessus des fenêtres

Ne pas choisir de lustre dans les petites pièces ayant moins de 3 mètres sous plafond

Dégager au maximum le regard

Attirer le regard le plus loin possible dans la pièce grâce à un point lumineux

Pour en savoir plus: www.felicie-le-dragon.com

Propos recueillis par Isabelle Meyer

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