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De Lugdunum à Lyon - 1ère partie

Écrit par Géraldine Fornès, Epoch Times
09.03.2013
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  • Prise de vue imprenable depuis la Croix-Rousse, les styles de constructions et les rénovations se mélangent harmonieusement à la ville de Lyon (© loflo - Fotolia.com)

Le tissu urbain et les nombreux bâtiments historiques de diverses époques agrémentent de manière très vivante l’histoire de Lyon. Fondée capitale des Trois Gaules par les Romains au 1er siècle av. J.-C., la cité de Lyon n’a cessé depuis de jouer un rôle majeur dans le développement politique, culturel et économique de l’Europe. Érigée au titre du patrimoine de l’Unesco, Lyon présente un grand nombre d’atouts. Impossible d’en résumer toutes ses richesses; nous voyagerons dans l’histoire de Lyon et visiterons quelques-uns de ses édifices, sans omettre d’effectuer une escale pour découvrir ses saveurs gastronomiques.

Il était une fois Lugdunum

La ville de Lyon occupe depuis toujours un emplacement d’une grande importance stratégique et commerciale. Les traditions culturelles de nombreuses régions d’Europe s’y sont fusionnées pour créer une communauté homogène et vigoureuse. Compte tenu de la manière particulière dont la ville s’est développée, Lyon exprime singulièrement les progrès et l’évolution du dessin d’architecture et de l’urbanisme sur plusieurs siècles.

Le site est dominé par deux collines: la Fourvière à l’Ouest et la Croix-Rousse à l’Est, cette dernière se prolonge par la péninsule située au confluent de deux cours d’eau et constituée du dépôt de leurs alluvions. Le Rhône en est un fleuve puissant, tumultueux, descendant des Alpes. La Saône, en revanche, une rivière plus paisible, facilement navigable. La Saône relie Lyon aux plaines du Nord-Est de la France. La ville actuelle a pour origine le site romain de la Fourvière, bien que la zone du confluent ait été habitée par l’homme antérieurement. La ville romaine s’établit à la Croix-Rousse et sur la péninsule, mais elle se limita à deux aires fortifiées durant les troubles du IIIème siècle: autour de l’évêché sur la rive droite de la Saône, au pied de Fourvière, et autour de l’église Saint-Nizier où se développa un quartier commercial.

  • le Théâtre des Célestins est un lieu rendu intemporel par son architecture et la finesse de sa réalisation. La place des Célestins a été réaménagée en 1995 par Michel Desvignes. Elle est un espace paysager et également un lieu de détente et de repos. (Eric Cabanis/AFP)

Au milieu du XVème siècle, Lyon était l’une des villes les plus peuplées d’Europe, elle se composait de 36 quartiers ayant chacun sa propre spécialité commerciale. Seules les pentes de la Croix-Rousse étaient peu construites, elles étaient réservées aux villas «campagnardes» de riches marchands italiens, allemands, ou bien aux vignobles. La surpopulation et le risque d’épidémies suscitèrent, à l’initiative des ordres religieux, l’élaboration d’un règlement d’expansion planifiée qui fut instauré vers le milieu du XVIème siècle. De nouveaux quartiers furent créés au XVIIème siècle, notamment la zone de Bellecour au Sud, autour de la place Royale qui est devenue aujourd’hui la fameuse place Bellecour. De nouveaux projets mis en œuvre au XVIIIème siècle mobilisèrent de grands travaux de drainage à l’Est, et la jonction de la péninsule avec l’île voisine.

Au cours de la Révolution, les terrains confisqués aux ordres religieux furent lotis. En 1850, plusieurs communes environnantes ont été incorporées à la ville, et les rues principales ont été tracées à partir de son centre. Le plan de Lyon, tel que nous le connaissons actuellement, est la synthèse du développement de la ville où se côtoient les quartiers aux rues médiévales et l’urbanisme planifié des XVIIIème et XIXème siècles.

Style et Architecture

Lyon s’est bâtie tout au long de ses 2.000 ans d’histoire. Elle s’est élaborée toujours dans le respect des époques successives, c’est une des raisons de son classement au patrimoine mondial de l’Unesco. Les sites, les monuments civils ou religieux dont les plus anciens remontent à l’antiquité, jalonnent les quartiers de Lyon.

L’église de l’Ordre des Célestins – bâtiment édifié en 1407 servant de couvent jusqu’en 1779 – voit sa première représentation théâtrale en 1792. Elle fut achetée par la ville en 1838. Les reconstructions se sont multipliées jusqu’en 1881 où le théâtre a pris sa forme définitive, grâce à l’architecte Gaspard André (1840-1896) qui s’est également attelé à la reconstruction de la fontaine des Jacobins. Le théâtre des Célestins a nouveau rénové depuis 2003, conjugue désormais tradition et haute technicité. Il peut accueillir 1030 spectateurs et la salle «la Célestine» 170 spectateurs. Temple de l’art dramatique depuis plus de deux siècles, le Théâtre de Lyon «les Célestins» s’inspire du théâtre à l’italienne, avec des galeries en fer à cheval et des couleurs rouge et or. (2)

  • Enseigne typiquement lyonnaise, elle indique sans équivoque la nature du restaurant: lieu convivial où la cuisine gastronomique est copieuse et locale. (© Castille - Fotolia.com)

La Croix-Rousse est un quartier hétéroclite, vivant, paré de différents monuments historiques. Village dans la ville, la Croix Rousse fût rattachée à Lyon en 1852. Ce quartier se compose de trois parties, une colline dans le prolongement de la Presqu’île, «les Pentes de la Croix-Rousse» et un plateau appelé «le Village» surplombant toute la ville. La colline fut bâtie au début du XIXème siècle sur des terrains appartenant aux communautés religieuses. L’important dénivelé influença le tracé des rues qui suivent les courbes de niveau, se transformant souvent en escaliers.

«On y travaille et on y prie!»: voilà une expression qui témoigne bien des valeurs d’antan. Les ouvriers de la soie appelés les canuts œuvraient dans des immeubles hauts comportant de nombreuses fenêtres, spécialement conçus et dimensionnés pour contenir les imposants métiers à bras et nouvelles mécaniques inventés par Jacquard. Des passages Nord-Sud dans le sens de la pente ainsi que les fameuses traboules furent créés pour faciliter la circulation des piétons. Sur la place principale du quartier de la Croix-Rousse se trouve une statue de Joseph-Marie Jacquard érigée en 1947. Il mit au point son métier à tisser en 1801, et choisissait les meilleurs fils pour créer ses tissus.

Le «Gros Caillou» sur l’Esplanade, est un Gros rocher déterré en 1982, lors du percement de la Ficelle reliant la Croix-Rousse à la Presqu’île. Sa composition minéralogique laisse penser qu’il fut transporté depuis les Alpes par les glaciers. La légende raconte qu’il représente le cœur d’un huissier cupide qui aurait mis à la rue une famille de canuts déshérités. Chaque jour, le quartier est chatoyant de couleurs et  s’anime avec ses marchés de produits frais et ses bouquinistes. A la Croix Rousse, il fait bon vivre !

  • A l’auberge du Pont de Collonges au Mont D’Or. Sergio Remolina est aux côtés du chef Paul Bocuse. (Jeff Pachoud/AFP/Getty Images)

Lyon, capitale de la gastronomie

Dans l’esprit de tous, Lyon est associée à la bonne chère, aux bouchons, à Bocuse. Tous les goûts sont présentés dans cette ville emblématique de la gastronomie: des restaurants étoilés, des chefs célèbres, des brasseries au décor centenaire, les marchés de quartier, les Halles, le Marché de gros, etc. Sa renommée franchit les frontières puisqu’on la nomme «capitale» culinaire. (3)

Véritable institution lyonnaise, les bouchons proposent une cuisine copieuse et traditionnelle, à base de produits simples. Les bouchons sont repérables par leurs particularités: une petite salle comportant quelques tables avec des nappes à carreaux rouges et blancs, des pots de beaujolais sur le zinc, des saucissons suspendus au plafond, une commande rédigée sur l’ardoise. Le bouchon est petit et le service se déroule sans chichi. Dans ces lieux sont proposés des produits typiquement lyonnais: tabliers de sapeur, charcuteries variées, andouillettes, gratons, pieds de cochons, têtes de veaux, tripes, cervelle de canut… le tout accompagné de bonnes lampées de vin. En 1997, face au développement d’établissements touristiques, une association de sauvegarde de ces fameux restaurants lyonnais voit le jour.

L’Association de Défense des Bouchons Lyonnais (ADBL) naît sous l’impulsion du journaliste gastronomique du Progrès, Pierre Grison. Celui-ci souhaite ainsi promouvoir les spécialités lyonnaises et une certaine ambiance afin d’éviter que ne soit galvaudé le véritable bouchon lyonnais. Cette commission, dans laquelle figure des gens de bouche et des journalistes, attribue le label «Authentique Bouchon de Lyon» aux établissements répondant aux exigences d’une charte d’authenticité. Qualité des produits, vérité de l’assiette, vin servi en pot, chaleur de l’ambiance constituent les critères de sélection. Les lauréats se voient attribuer un panonceau à l’effigie de Gnafron, à apposer sur leur façade afin d’être reconnus «bouchon lyonnais».

Et le mâchon? Qui dit bouchon dit aussi mâchon: ce casse-croûte conséquent était pris vers 9h par les ouvriers de la soie, après une matinée de travail commencée très tôt. Depuis 1964, la Confrérie des Francs-Mâchons perpétue la tradition pour le plaisir de la convivialité. Elle décerne chaque année des diplômes aux bouchons qui pratiquent ce repas avant l’heure. Actuellement, ce principe tend à se développer: si, au centre-ville, les mâchons entretiennent le folklore, de plus en plus de bistrots servent à manger en milieu de matinée à proximité des entreprises dont les activités débutent à l’aube.

(1)    http://whc.unesco.org

(2)    http://www.lyon-france.com

(3)    Bibliothèque municipale de Lyon

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