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Dans la poudrière du Cachemire

Les troubles ont créé une génération qui n'a pas froid aux yeux

Écrit par Venus Upadhayaya, Epoch Times
01.04.2013
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  • Des enfants circulent à vélo à Srinagar, Cachemire, alors que des policiers contrôlent la circulation. (Paula Bronstein/Getty Images)

Le Cachemire, un territoire revendiqué par l'Inde et le Pakistan, n'est certainement pas étranger à l'agitation. Les attaques terroristes, les patrouilles militaires et les manifestations sont courantes dans cette région contestée.

Les blâmes ne cessent de fuser de toutes parts et les traces de violence sont aussi visibles que les hautes chaînes de montagnes qui encerclent la région, que l'on appelle communément «la vallée».

La ville de Srinagar, dans le Cachemire indien, avait joui d'une paix relative ces trois dernières années. Cette paix a été rompue le 13 mars dernier par un attentat-suicide contre la Réserve de la force de police de l'Inde centrale (CRPF).

Les terroristes, transportant des sacs de cricket, sont entrés dans un camp de la CRPF et ont marché jusque sur un grand champ où des officiers hors service et des enfants jouaient au cricket. Ils ont tiré à découvert et ont lancé des grenades vers les officiers. Bilan : cinq soldats morts, huit soldats et quatre civils blessés.

La police indienne a déclaré que l'organisation terroriste islamiste Lashkar-e-Taiba (LeT) était responsable. LeT est basée au Pakistan, bien qu'elle ait vu le jour en Afghanistan en 1990. Après Al-Qaïda, il s'agirait du groupe terroriste le plus dangereux en Asie du Sud. L'Inde et le Cachemire sont les zones d'opération principales du groupe.

Le jour de l'attaque, des soldats de la CRPF revenaient d'un hôpital où ils avaient donné du sang pour les soldats blessés. Des manifestants auraient alors lancé des pierres sur leurs véhicules. Les soldats ont répondu en tirant sur les manifestants, tuant Altaf Ahmed Wani.

Les habitants contestent la déclaration selon laquelle la CRPF aurait été ciblée. Ils affirment qu'il n'y a pas eu de manifestation où Wani a été tué.

Un couvre-feu a été maintenu en vigueur à Srinagar jusqu'au 17 mars pour prévenir d'autres altercations.

«Je n'ai qu'une seule peur», a indiqué à Époque Times un travailleur social de l'ONG Symbiosis Educational Society basée à Srinagar. «Contrairement aux générations précédentes qui n'avaient rien vu, la génération d'aujourd'hui au Cachemire a traversé beaucoup de troubles et est devenue immunisée face à la situation. Ils sont fin prêts et c'est dangereux», précise le travailleur social désirant conserver l'anonymat.

  • Des femmes cachemiriennes pleurent la mort d'Altaf Ahmed Wani, qui aurait été tué par la police indienne le 13 mars 2013. (Tauseef Mustafa/AFP/Getty Images)

«Ils sont braves, contrairement aux générations précédentes. Sont-ils braves d'une manière positive ou négative, difficile à dire.»

La vallée du Cachemire en général a joui d'une paix relative en 2012. Les tensions ont toutefois refait surface en février dernier avec l'exécution d'Afzal Guru.

Guru, de la ville de Sopore près de Srinagar, a été pendu pour le rôle qu'il a joué dans l'attaque contre le Parlement indien en 2001, qui avait fait 13 morts. Lorsque le gouvernement indien a refusé de retourner sa dépouille à sa famille, l'enterrant plutôt à la prison de Tihar à New Delhi, des manifestations ont éclaté dans toute la vallée.

«Personnellement, je pense qu'Afzal Guru n'aurait pas dû être pendu. Il n'y avait pas de preuve circonstancielle contre lui. Après 13 ans en prison, il a été exécuté. C'est la pression politique de divers groupes et l'approche d'une élection qui ont poussé le gouvernement à agir de la sorte», affirme Kodur Venkatesh, analyste en affaires stratégiques et ex-chef de police avec la CRPF.

Selon Venkatesh, on aurait pu préserver la stabilité si Guru avait plutôt été emprisonné à vie.

Après la pendaison de Guru, des forces armées et des unités de police additionnelles ont été déployées afin de maintenir l'ordre au Cachemire. De nombreux policiers et manifestants ont été blessés et certains ont été tués durant les affrontements. Un couvre-feu a été imposé durant plusieurs jours.

Pendant que Srinagar était sous le couvre-feu dernièrement, la bataille diplomatique entre l'Inde et le Pakistan se poursuivait. Le 14 mars, le Parlement pakistanais a officiellement dénoncé la pendaison de Guru. Le 15 mars, la Chambre basse du Parlement indien a adopté à l'unanimité une résolution contre la dénonciation du Pakistan.

«Entre l'Inde et le Pakistan, le Cachemire s'en tire», explique le travailleur social. «Personne ne souhaite des troubles et personne ne veut rester chez soi en raison d'un couvre-feu.»

La violence et les couvre-feux affectent la vie quotidienne au Cachemire, y compris l'horaire scolaire et le tourisme.

La région a perdu 60 % de ses réservations touristiques, selon le quotidien local Kashmir Times. Les agents de voyage au Cachemire rapportent qu’ils ne reçoivent plus de nouvelles demandes.

Selon Venkatesh, il est difficile pour le Cachemire de se sortir du cycle de la violence : «Chaque acte de violence est associé à un acte similaire dans l'histoire. Les choses se compliquent parce que les réponses ne sont pas concrètes ni sincères.»

Version anglaise : Kashmir’s Youth Hardened by Unrest

 

 

 

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