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Selon les experts, les pratiques bancaires en Chine menacent l’économie et pénalisent les clients

Écrit par Ren Yi et Mike Chen, Epoch Times
12.04.2013
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  • Pékin, le 20 Février 2004, une succursale de la China Minsheng Banking Corp. Le récent rapport annuel du groupe révèle de nombreux risques. (STR/AFP/Getty Images)

Les pratiques de prêts à risque gonflent les actifs du bilan et génèrent d’énormes profits sur le papier mais les banques publiques chinoises perdent néanmoins la faveur des marchés; bulles immobilières, inflation et ralentissement de la croissance économique nourrissent les inquiétudes.

Bien que la Commission chinoise de réglementation des banques (China Banking Regulatory Commission, CBRC) du Parti communiste chinois (PCC) ait annoncé fin février un total des actifs des banques commerciales capitalisées s’élevant à 23,9 mille milliards de yuans (près de 2,9 mille milliard d’euro), les investisseurs lui ont attribué un vote de défiance.

C’est le 28 mars que les actions des banques ont chuté sur le marché boursier chinois, atteignant le plus bas niveau depuis trois mois. Neuf banques ont vu leurs actions s’effondrer à plus de 6%, avec la Industrial bank Co. la plus touchée. Un peu plus tard, la Minsheng Bank («Banque de la santé populaire de Chine») publiait son rapport annuel, annonçant des actifs dépassant enfin les 3 milliards de yuans, une augmentation de son bénéfice net 2012 de 34,5%, soit 37,5 milliards de yuans (près de 4,59 milliards d’euros).

Les risques dissimilés derrière le rapport de la banque Minsheng sont dignes d’intérêt, car les investisseurs cherchent la santé financière sur le long terme, et non des bénéfices sur le court terme. Avec l’actuelle expansion rapide dans le monde des affaires, l’augmentation des risques (créances douteuses, prêts à perte) au niveau du total des actifs est inévitable, compromettant le capital des fonds propres de la banque. Le ratio de solvabilité des fonds propres, l’indice de la solidité financière du groupe, était de 8,13%, ce qui est inférieur à l’exigence réglementaire de 8,5%. Parmi les banques qui ont publié leurs rapports annuels, le rapport concernant le ratio d’adéquation de la Minsheng Bank est paru en dernier.

Le crédit en expansion

Selon les observateurs l’augmentation rapide des actifs des banques chinoises a été causée par une prolifération continue du crédit, c’est l’origine réelle de la bulle immobilière, de l’inflation et le fardeau désormais des débiteurs. Voilà un péril majeur dissimulé dans la croissance économique de la Chine. Dans une interview accordée à Epoch Times, le Dr Frank Xie Tian, professeur de commerce à l’Université de Caroline du Sud dans la ville d’Aiken, soutient cette thèse. Selon lui, la marge de profit importante des banques publiques chinoises est le résultat du monopole d’État. Il estime que la bulle immobilière, actuellement en plein essor, ainsi que l’inflation jettent une ombre sur la prospérité de la croissance économique chinoise.

Des études menées par Sébastien Barbé, responsable recherche et stratégie des marchés émergents pour le Crédit Agricole, démontrent que les mesures de relance économique de la Chine se reflètent aussi puissantes que dangereuses, principalement dans le crédit bancaire. Après l’augmentation massive ces deux ou trois dernières années des crédits, les créances irrécouvrables vont soudain se propager. Au cours des prochaines années, assure-t-il, ce phénomène va devenir une menace majeure pour le développement économique de la Chine.

Des citoyens vaches à lait

Les banques publiques chinoises exigent des taux d’intérêt élevés sur les prêts tout en attribuant des taux d’intérêt peu élevés pour les dépôts, de ce fait elles génèrent des gros profits. Selon un directeur de la succursale de la China Construction Bank (CCB) pour Epoch Times: «Les banques traitent les gens du commun et leurs dépôts comme des vaches laitières, avides de piller l’argent du peuple si durement gagné. Elles ont également inventé tout un éventail de ‘frais de service’, ce qui est une manière déguisée d’exploiter les gens.»

Tout récemment la revue financière britannique The Banker a rendu son classement annuel. Il apparaît que les bénéfices des banques chinoises représentent près d’un tiers de tous les profits bancaires mondiaux. La Banque industrielle et commerciale de Chine est en tête des trois banques chinoises les plus importantes, elle est suivie de la CCB en deuxième et de la Bank of China (BOC) en troisième. Les bénéfices avant impôts de ces trois groupes atteignaient respectivement les 43,2 milliards de dollars, 34,8 mds$, et 26,8 mds$ (respectivement 32.9, 26.53, 20.43 milliards d’euros).

La différence des taux sur les dépôts et sur les prêts en Chine est la plus élevée au monde, atteignant dans certains cas jusqu’à 5 à 10% (la moyenne des banques étrangères est de l’ordre de 0,2 à 0,5%). Le différentiel de taux d’intérêt en Chine est énorme car les banques chinoises obtiennent de l’argent bon marché, payant un intérêt de base de 3%, des déposants, mais imposent des taux d’intérêt aux emprunteurs de 6%.

Version en anglais: China’s Banking Practices Threaten Economy, Harm Customers, Experts Say

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