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Montpellier, championne de l’écotourisme urbain

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
16.04.2013
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  • La ligne 2 toute fleurie dessert, entre autres, la gare ferroviaire et amène un petit air de printemps sur la ville et les quatre communes qu’elle relie à Montpellier. (Charles Mahaux)

Entre garrigue et mer, Montpellier, huitième ville de France, mais sans aucun doute la plus inventive pour offrir à ses habitants un espace urbain durable, au service des usagers. Haut lieu historique piétonnier, capitale du design architectural, nature au cœur de la cité, un savant cocktail d’écotourisme urbain à découvrir le temps d’un week-end ou plus…

Aujourd’hui, le discours écologique n’est plus le reflet d’une mode, il s’inscrit davantage comme un art de vivre responsable, soucieux de l’avenir de la planète. La démarche prend tout son sens à l’heure de choisir une destination de vacances. Comment conjuguer plaisir, détente et découvertes tout en restant fidèle à ses convictions écologiques? À ce titre, Montpellier, qui a déjà gagné en 2011 le titre envié de capitale européenne de la biodiversité, s’inscrit résolument dans un mouvement dynamique qui veille à réconcilier nature et développement urbain, favorisant ainsi une rare qualité de vie pour ses habitants.

Royaume des piétons

Rien de tel que le TGV pour se rendre à Montpellier, rapide, aisé et confortable. De la gare Saint-Roch, dix minutes à pied suffisent pour joindre la place de la Comédie qui ouvre le centre historique. Elle mérite joliment son nom avec le spectacle quotidien qu’elle offre à ceux qui sont attablés aux terrasses des grands cafés et à ceux qui vont et viennent. Saltimbanques de toutes sortes, artistes et musiciens de rue y assurent une animation joyeuse qui transforme la place en un cirque improvisé pour le plus grand plaisir des badauds. C’est ici encore, autour de l’élégante fontaine des Trois Grâces que tous se donnent rendez-vous, tant il est vrai que la place est aujourd’hui le centre névralgique et incontournable de Montpellier. Rendue aux piétons en 1985 à l’occasion des festivités du millénaire de la ville, elle est devenue la plus grande place  piétonne d’Europe,       240 m sur 24, prolongée de surcroît  par la  majestueuse  esplanade Charles de Gaulle qui se fond dans le jardin du Champ de Mars. Elle affiche un petit air de Paris avec son théâtre inspiré par l’Opéra de Garnier, ses terrasses de cafés et ses façades haussmanniennes surchargées de tourelles, de guirlandes et de balcons en fer forgé.

En quittant la place vers le centre historique, on se perd dans un réseau de ruelles entrelacées que traversent des placettes arborées, garnies de petits restaurants et de terrasses allongées à l’ombre d’une église. La place Sainte-Anne, joliment pavée et livrée aux artisans, la place du Petit Scel et sa fontaine moussue, la place Saint-Ravy blottie entre de hauts murs et baignée de soleil, la place de la Canourgue si intime qu’on vient y lire et s’y reposer… L’ensemble du quartier a été baptisé l’Écusson en souvenir de la forme de son ancien mur d’enceinte. Ici aussi, les véhicules ont été repoussés vers l’extérieur transformant la vieille ville en un petit paradis pour les piétons qui arpentent les lieux en toute quiétude, le nez en l’air pour admirer les belles façades des anciens hôtels particuliers avec leurs délicates ferronneries, leurs escaliers suspendus monumentaux, leurs voûtes gothiques et leurs paisibles cours intérieures.

La place de la Comédie accueille également le Polygone, un centre commercial très animé qui assure la liaison entre le centre historique et l’étonnant quartier Antigone dessiné par l’architecte catalan Ricardo Bofill dans les années 1980. Le style néoclassique monumental de ce vaste ensemble qui abrite autant de logements sociaux que de bureaux et de commerces lui donne des allures de décor de cinéma. Les bâtiments rehaussés de frontons, de pilastres et de corniches saillantes en béton compact encadrent des places piétonnes où se dressent des représentations des dieux de l’Olympe qui semblent présider aux activités des habitants. Dans un premier temps, ce savant mélange de lyrisme et d’équilibre mathématique déconcerte le visiteur qui se laisse ensuite séduire par cette étonnante perspective créée par une longue suite de squares jalonnés de statues et de fontaines rafraîchissantes. S’il en a dérouté plus d’un au départ, le quartier Antigone est aujourd’hui complètement apprivoisé par les Montpelliérains qui aiment s’y retrouver pour une balade. Il faut dire que la promenade s’étire sur un axe de 1800 mètres, soit la longueur exacte des Champs Élysées, jusqu’à la grandiose esplanade de l’Europe délimitée par un croissant d’immeubles qui s’ouvre sur le Lez, la rivière aménagée ici en un joli bassin pour le plus grand plaisir des rêveurs qui profitent de ses abords pour se reposer.

À portée de la mer

Le projet Antigone a permis à la ville de se tourner à nouveau vers le Lez, son fleuve qui se jette dans la mer à une dizaine de kilomètres. Cette embellie urbaine a aussi prouvé à qui mieux mieux que le classicisme pouvait tutoyer avec bonheur l’urbanisme moderne. Délivrée dès lors des codes de l’architecture traditionnelle méridionale, Montpellier a résolument choisi de s’étendre toujours davantage vers la Méditerranée en osant la mixité architecturale.

Dans le prolongement d’Antigone, sur les rives du Lez, d’autres quartiers surgissent de terre, confiés à de fameux créateurs sur la scène internationale. Le quartier de Port Marianne a le regard tourné vers le large avec en son sein la mairie signée Jean Nouvel. Avec sa silhouette cubique haute de 40 mètres posée sur un plan d’eau, elle a les allures d’un phare. Ailleurs c’est Zaha Hadid, la célèbre architecte anglo-irakienne, qui a imaginé une vague blanche de béton et de verre pour accueillir les archives départementales et une immense médiathèque. La marche vers la mer se poursuit inexorablement avec le développement aux confins de la ville d’un gigantesque espace ludique et commercial. Odysseum aligne non seulement des boutiques de marque et des hypermarchés à ciel ouvert, mais encore les lycées Pierre Mendès-France et Georges-Frêche qui voisinent une patinoire, un planétarium, un cinéma, une salle de quilles, un karting et un superbe aquarium, le Mare Nostrum, un des plus grands modèles du genre, véritable balcon sur la mer toute proche.

Il faut savoir que la population de Montpellier a doublé en cinq décennies depuis l’arrivée massive de rapatriés d’Algérie en 1962. L’implantation du siège européen du géant informatique IBM a été perçue comme un premier accélérateur économique, d’autres pôles d’activités se sont créés attirant de nombreux immigrés, de France et d’ailleurs. Enfin, son université réputée pour ses facultés de médecine et de droit, mais aussi pour ses centres de recherche accueille quelque 70 000 étudiants séduits par la vitalité de cette ville baignée par un soleil généreux. Une démographie croissante qui justifie cette urbanisation galopante qui peu à peu ramène Montpellier à la mer.

Énergie douce

Une telle débauche urbanistique surprend plus d’un touriste et éveille même un certain scepticisme. Métropole résolument horizontale, Montpellier ne cesse de s’étendre, consommant ses espaces naturels avec le risque d’augmenter le trafic routier. C’est sans compter avec l’esprit visionnaire des urbanistes qui gèrent ce dynamisme architectural.

En effet, même si la ville s’étire, ses tentacules restent solidaires grâce à un maillon de quatre rames de tramways silencieux, non polluants et signés par des grands designers. Inspirées par les décorateurs Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti, la ligne 1, ciel bleu traversé d’hirondelles blanches, annonce le printemps tandis que la deuxième ligne, véritable tapis de fleurs estivales, explose de couleurs. Les dernières voies s’affirment très couture sous la griffe de Christiane Lacroix. La ligne 3, habillée d’un décor marin de poissons, de pieuvres et autres étoiles de mer, invite au voyage. La ligne 4, parée de gravures anciennes sur fond de lamé or, s’illumine sous le soleil généreux qui baigne la ville près de 300 jours par an.

Aujourd’hui, la ligne 3 serpente jusqu’aux étangs de l’Or, à 2,5 km à peine de la côte. En été, des navettes de bus permettent d’achever le trajet jusqu’à la station balnéaire branchée de Palavas-les-Flots, ou encore vers les plages paisibles de Carnon. Les plus sportifs profitent de la piste cyclable qui suit les berges du Lez pour s’offrir, nez au vent entre vignes et étangs, une escapade de quelques heures pour aller se baigner dans la grande bleue.

  • Le Jardin des plantes, créé en 1593, a servi de modèle à l’élaboration de tous les jardins botaniques de France. (Charles Mahaux)

Quant à la nature, elle a toujours été intégrée au développement de la ville. Henri IV y a voulu le premier jardin botanique de France, véritable laboratoire végétal géré par la faculté de médecine. La douceur indolente des journées invite à la flânerie dans les allées romantiques de ce parc. Dans les faubourgs de la ville, proche du campus, le zoo de Lunaret offre gratuitement 80 ha de balade et l’on y découvre autant de joggeurs que d’animaux exotiques. Enfin, une excursion en canoë ou en kayak sur le Lez permet d’approcher une faune tapie dans les berges de la rivière, offrant de belles surprises pour les naturalistes en herbe.

La nature est encore au centre de l’expansion territoriale de la ville, car les concepteurs actuels veillent à l’intégrer dans le nouvel espace urbain, préservant des écrins de verdure propices aux promenades et à la détente. Au cœur de la nouvelle ville, de vastes parcs publics sillonnés d’itinéraires de promenade surgissent de terre. Ils sont parsemés d’îlots urbains cernés de plantations de pins, de pelouses et de plans d’eau.

En valorisant des espaces naturels de proximité et en développant des transports propres pour organiser la fluidité des déplacements, Montpellier offre à ses habitants une nouvelle manière de s’approprier leur ville en accordant aux piétons un statut prépondérant, pour le plus grand bonheur des Montpelliérains.

Infos pratiques

Y aller : En train bien entendu : TGV, Thalys ou Eurostar.

À Genève, l’ensemble des produits SNCF est distribué par Rail Europe. Retrouvez les agences de voyages agréées sur www.raileurope.eu ou à la boutique rail Europe, rue de Lausanne, 11 (Genève 1201).

À Montréal, l’ensemble des produits SNCF est distribué par Rail Europe. Retrouvez les agences de voyages agréées sur www.raileurope.com.

Circuler : À pied, en vélo, en bus, en tramway et en train touristique. Infos auprès de l’Office du tourisme pour la location des vélos www.tam-way.com. Pour ceux qui veulent économiser leurs forces, il y a même des vélos électriques!

Infos : Auprès du très actif Office du tourisme de Montpellier situé sur la place de la Comédie www.ot-montpellier.fr.

La City Card en formule 24,48 ou 72 h offre gratuités et réductions pour tout un panel d’activités entre musées, sites de loisirs et transports en commun compris.

Se loger : En plein cœur du centre historique, l’hôtel Le Guilhem dans une maison du XVIe siècle entièrement rénovée. Les chambres donnent sur le jardin d’un restaurant et au-delà sur la cathédrale. Accueil chaleureux. www.leguilhem.com.

Se restaurer : Il n’y a pas à proprement parler de gastronomie propre à Montpellier, la ville cosmopolite y accueille toutes les saveurs, mais elle est résolument méditerranéenne. À découvrir Le Petit Jardin qui jouxte l’hôtel Le Guilhem. Un havre de paix insoupçonné dans un jardin-terrasse planté d’arbres centenaires et servi sous les lampions. On y déguste des plats dont la fraîcheur et l’inventivité éveillent les papilles www.petit-jardin.com.

Capitale de la lutherie. Depuis plusieurs années, la ville est un des chefs-lieux de la lutherie moderne dans le monde. Frédéric Chaudière est à l’origine du développement de plusieurs ateliers dans le quartier Sainte-Anne et il partage volontiers son savoir-faire ancestral avec les visiteurs. Reconnu dans le monde entier, il crée des violons, anime une académie de musique, une galerie d’art et même écrit des romans passionnants, dont Tribulations d’un Stradivarius en Amérique édité chez Actes Sud www.fchaudiere.fr.

  • u00abu00catre un bon luthier, raconte Frédéric Chaudière installé à Montpellier depuis 1986, c’est avoir un bon toucher, de bons yeux, un bon bois, de bons outils, mais le plus important c’est avoir des choses à dire.» (Charles Mahaux)

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.