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L’homme qui rit

Stimuler l’intérêt pour le roman

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
02.04.2013
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  • Gwynplaine (Marc-Andreu0301 Grondin) et la duchesse Josiane (Emmanuelle Seigner) ont bien des choses à s’apprendre mutuellement dans le film L’homme qui rit. (Métropole Films Distribution)

Drame français dans lequel Marc-André Grondin joue le personnage clé, L’homme qui rit, coscénarisé et réalisé par Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes) vise haut en proposant aux cinéphiles sa vision du roman éponyme de Victor Hugo publié en 1869. Le personnage principal de Gwynplaine, au cœur de l’œuvre, a déjà inspiré, entre autres, Brian De Palma dans son adaptation cinématographique du roman Le Dahlia noir et le personnage du Joker dans l’univers de Batman.

Gwynplaine (Marc-André Grondin) vit avec un sourire permanent qui lui a été tracé dans la chair depuis l’enfance. Cette fatalité l’amènera à rencontrer Ursus (Gérard Depardieu) qui l’adoptera, et une jeune fille aveugle, Déa (Christa Theret), avec qui il grandira. Vivant une vie de forains, ils présenteront le spectacle «L’homme qui rit», qui deviendra leur plus grand succès, avec tout ce qui vient avec.

Le réalisateur Jean-Pierre Améris a su mettre la table pour rendre un hommage appuyé à l’œuvre massive de Hugo (près de 900 pages), mais s’est arrêté trop tôt (le film ne dure qu’une heure trente-quatre minutes). Une trilogie ou encore une série télévisée aurait pu intégrer la force de réalisation d’Améris et la puissance des mots de l’auteur de Notre-Dame de Paris et des Misérables sans trop de coupures. Le film L’homme qui rit se veut plutôt une initiation à l’œuvre. Une initiation qui donne toutefois vraiment le goût de lire le roman.

Soulignons que le réalisateur a recréé le plaidoyer politique et humain de Gwynplaine de façon magistrale.

Le choix de Marc-André Grondin (L’affaire Dumont, Goon) pour jouer le personnage de l’homme qui rit risque d’ébranler certains amants de l’œuvre d’Hugo. Malgré son imposante cicatrice au visage, Grondin est un acteur qui est loin d’être laid, ce qui pourra constituer un contraste vif, voire un cliché déplaisant, dans l’esprit de plusieurs qui s’attendent à voir un Gwynplaine hideux comme Victor Hugo l’avait dépeint. Pour ce qui est de sa performance, on peut n’en dire que du bon. Parmi ses qualités qui le suivent de film en film, on relève dans celui-ci qu’il manie spécialement bien la capacité de susciter la sympathie.

  • Ursus (Geu0301rard Depardieu) joue le rôle d’un herboriste habile qui devient du jour au lendemain père et, un peu plus tard, dramaturge forain. (Métropole Films Distribution)

Il est réjouissant de retrouver l’acteur français Serge Merlin (Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, La Cité des enfants perdus) et son jeu en deux temps : d’abord, il arrive délicat et velouté comme on a eu l’habitude de le retrouver ses dernières années. Puis, devient un personnage sinistre et malintentionné. Malgré ce changement draconien de personnalité, il demeure le Serge Merlin profondément ravissant.

Côté Gérard Depardieu (Astérix et Obélix, Life of Pi), on le retrouve plus près de ses grands rôles tels que Cyrano de Bergerac. Il rend très bien les trop peu nombreuses, mais non moins délicieuses, répliques de Victor Hugo et se veut crédible dans le rôle de père affectueux. Les émotions palpables qu’il a l’habitude de transmettre avec aisance passent tout aussi bien dans son personnage d’Ursus.

Côté féminin, Améris a su démontrer son grand talent. Pour débuter, Christa Theret (Le bruit des glaçons, LOL) joue la jeune femme aveugle avec grande vraisemblance. Son maquillage très simple et naturel donne plusieurs occasions d’apprécier tout le jeu provenant de son visage. L’actrice dans une charmante quarantaine, Emmanuelle Seigner (Instinct de survie, La neuvième porte), épate en faisant l’écart entre une séductrice impénitente et une femme lassée et fielleuse.

Cette sortie cinéma, qui pourra certainement emballer bien des adolescents et des amateurs de Victor Hugo, a été l’occasion pour l’éditeur Gallimard de republier le roman éponyme devenu plutôt rare sur les tablettes. Disponible dans la plupart des librairies. 

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