Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Une bulle de dettes nommée la Chine

La préoccupation: les faiblesses structurelles

Écrit par Heide Malhotra, Epoch Times
25.04.2013
| A-/A+
  • Les touristes regardent le coucher de soleil sur le quartier financier de Pudong à Shanghai le 15 avril. La croissance économique chinoise a ralenti à 7,7% au premier trimestre, les données ont montré, contrairement aux attentes et aux préoccupations logistiques que la reprise récente chancelle du fait d’une demande modérée à l’étranger. (Mark Ralston/Getty Images)

En considérant que la Chine est un pays promis à devenir une grande puissance économique, les observateurs et investisseurs du marché voient l’État chinois à travers des lunettes roses. Ils ignorent tout des signes de troubles, que ce soit le manque de transparence concernant les données économiques, la dette du gouvernement local, les problèmes de l’immobilier, de fraude, de corruption ou l’ingérence politique.

Voilà les considérations d’un article parut sur le site Gains, Pains & Capital le 21 mars:«S’il est vrai que la Chine a connu des améliorations économiques spectaculaires au cours des trente dernières années, mon point de vue a été et reste encore que la plupart des «croissances» de la Chine «miraculeuse» reposent uniquement sur une bulle spéculative soutenue par une dette construite sur les fondations instables d’un gouvernement corrompu et frauduleux».

En ce qui concerne la fraude, l’article en question mentionne que selon un rapport du Comité Central pour l’Inspection Disciplinaire du Parti Communiste Chinois, CCIDPCC, mille milliards de dollars (766 milliards d’euros) auraient été détournés en Chine en 2012.

Selon les médias, Xiang Huaicheng, un ancien ministre des Finances, a indiqué lors d’un récent forum que les autorités locales avaient emprunté plus de trois mille milliards de dollars (2.30 billions d’euros), tandis qu’un article d’Epoch Times du mois de mars cite Lou Jiwei, le nouveau ministre des Finances, dont l’estimation de la dette des collectivités locales s’élève à environ 1770 milliards de dollars (1.36 billion d’euros).

Un article du 28 mars sur le blog InvestmentWatch cite Huatai Securities, courtier en valeurs mobilières chinoise, affirmant que la dette des gouvernements locaux chinois cette année pourrait s’élever à 2.500 milliards de dollars (1.9 billion d’euros), soit près de 30% du PIB de la Chine.

Selon le site Statista, la dette nationale de la Chine a augmenté de 19,3% du PIB en 2003 à 22,2% fin 2012, après avoir culminé à 33,5% du PIB en 2010.

La plupart des informations concernant la dette du gouvernement chinois proviennent de rapports officiels, or un article du 11 avril du Seeking Alpha Website nous met en garde: «Nous ne pouvons jamais vraiment faire confiance aux données qui sortent de Chine.»

En accord avec l’article du Seeking Alpha Website, le site Gains, Pains & Capital explique pour sa part: «Un des hommes politiques de premier plan a admis en privé que les données économiques de la Chine relevaient de l’absolue fiction.»

Notations financières à la baisse

En attendant la fermeture des marchés chinois le 9 avril, Fitch Ratings, l’agence de notation mondiale, a annoncé avoir rétrogradé la monnaie chinoise à long terme de Aa- à A+, conservant une estimation au niveau stable. En d’autres termes la qualité de solvabilité des crédits chinois est alors passée d’un niveau élevé à un niveau moyen. Cette notation (qualité moyenne supérieure) signale néanmoins que cela vaut toujours la peine d’investir.

Deux homologues de Fitchs, Standard & Poors (S&P) et Moody, n’ont pas changé leurs notations.

S&P a attribué une notation AA- le 16 décembre 2010, maintenant, depuis, son estimation.

Quant à Moody la notation s’est élevée d’A1 à A3 en mai 2011, selon le site countryeconomy.com. Cependant, le 12 mars, Moody a relevé un «crédit négatif concernant les gouvernements régionaux et les autorités locales», selon un commentaire spécial publié sur son site Internet.

Fitch a en premier lieu souligné toutes les qualités de la Chine, notamment ses réserves de change, qui ont été évaluées à 3.400 milliards de dollars (2.61 billions d’euros) fin 2012, soit bien plus que la dette chinoise contractée en devises étrangères de 34 milliards de dollars (26 milliards d’euros).

Cependant, persiste un certain nombre de problèmes structurels qui accroît le risque pour la stabilité financière du pays, notamment un marché axé essentiellement sur l’exportation tout en minimisant la consommation locale.

«Le processus pour rééquilibrer cette économie vers la consommation pourrait la rendre de plus en plus volatile», continue l’agence de notation.

Problématique également, le crédit au secteur privé, qui a  atteint 135,7% du PIB en 2012. Fitch indique en outre que l’estimation totale des prêts du pays, système bancaire parallèle inclu, atteindrait les 198% du PIB fin 2012.

Le système bancaire parallèle, soit les entités qui empruntent à court terme pour investir dans les actifs à long terme, il ne s’agit pas d’institutions de dépôt, ces entités ne sont pas réglementées.

«La prolifération d’autres formes de crédit au-delà du crédit bancaire est une source de risque croissant d’un point de vue de la stabilité financière», précise l’agence.

Enfin, parmi les préoccupations de Fitch, l’endettement élevé accumulé par les autorités locales chinoises, de 25,1% du PIB soit 12,8 milliards de yuans (1.61 billion d’euros) fin 2012 et les dettes totales du gouvernement chinois atteignant les 49,2% du PIB.

Sans oublier que les analystes de Fitch pensent que la dette publique s’avère être beaucoup plus élevée que ce qu’indiquent ces chiffres officiels, notamment si l’on inclut la dette des entreprises appartenant à l’État. Cependant, c’est avant tout la transparence qui est en cause, car les chiffres réels concernant la dette publique locale s’avèrent  impossibles à estimer.

«L’évaluation positive serait renforcée si la Chine améliorait la transparence de ses données officielles, en particulier l’endettement des collectivités locales», suggère donc Fitch.

Fitch minimise l’importance des notations concernant la monnaie locale, selon l’agence la côte nationale est unique pour chaque pays et offre une estimation concernant le risque de défaut de paiement basé sur l’environnement économique et politique local.

Enfin, on nuance les résultats en précisant que la note nationale ne «fixe aucun montant précis de risque de défaut».

Pour conclure, Fitch a pris cette mesure parce que la dette publique du régime chinois est une préoccupation pour les investisseurs internationaux et les institutions financières, d’autant plus que le montant exact de la dette reste inconnu. Toutefois, les réserves officielles de change dans les caisses de l’État chinois atténuent quelques unes des préoccupations exprimées par la communauté internationale

Version en anglais: A ‘Debt-Fueled Bubble’ Called China

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.