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Bitcoin: La monnaie virtuelle peut-elle remplacer l’argent?

Écrit par Valentin Schmid, Epoch Times
30.04.2013
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  • Une représentation symbolique de la monnaie virtuelle Bitcoin. (Sean Gallup/Getty Images)

Depuis que le Bitcoin s’est brièvement hissé au-dessus des 250 dollars à mi-avril, cette monnaie virtuelle est sur le devant de la scène avec de nombreuses questions. Comment marche le Bitcoin? S’agit-il d’une bulle spéculative? Pourrait-il remplacer la monnaie fiduciaire à l’avenir?

La monnaie virtuelle Bitcoin est à la fois simple et complexe. Lancée en 2009 par un programmeur utilisant le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, un Bitcoin, c’est de l’argent, à savoir un moyen d’échange. Contrairement aux dépôts bancaires qui sont également électroniques, il n’y a pas de contrepartie, telle qu’une banque, par exemple. C’est l’équivalent d’un dollar ou d’un euro sous forme électronique, échangeable pour des biens et des services comme les autres devises.

Comment le Bitcoin a-t-il réussi à devenir une monnaie électronique?

Les programmeurs initiaux n’ont établi que quelques règles fixes : le nombre total de Bitcoins pourra atteindre la quantité limitée à 21 millions jusqu’en 2140. L’offre actuelle s’élève à 11 millions d’une valeur d’environ 2 milliards de dollars, et le calendrier des nouvelles émissions est déjà fixé à l’avance.

Les programmeurs ont mis en place un système qui s’autorégule de manière décentralisée. Toutes les dix minutes, 25 Bitcoins sont créés automatiquement par le système de partage peer-to peer («pair-à-pair» sans avoir besoin de passer par un ordinateur central). La manière dont ces Bitcoins sont distribués génère automatiquement le système d’autorégulation.

Une «mine» qui régule les Bitcoins

Pour vérifier qu’un Bitcoin a été transféré correctement d’un porte-monnaie électronique à un autre sans avoir été utilisé deux fois, des calculs informatiques complexes sont nécessaires. Des serveurs spéciaux et leurs utilisateurs, appelés «mineurs», prennent en charge cette vérification et reçoivent des Bitcoins en échange. Du fait de la décentralisation du système, n’importe quel ordinateur avec un logiciel open source peut se connecter au réseau Bitcoin. Il n’a qu’à suivre les spécifications de calcul fixées par les programmeurs originaux. Lorsque les transactions ont lieu, les «mineurs» commencent le processus de vérification. Toutes les transactions sont intégrées dans un Bloc Chain qui suit un ordre chronologique. Les «mineurs» qui effectuent le travail de vérification des transactions durant dix minutes obtiennent en compensation 25 Bitcoins.

Dans la pratique, de nombreux «mineurs» ont regroupé leurs serveurs pour réduire les coûts, sachant que les ordinateurs individuels doivent souvent attendre longtemps avant de pouvoir vérifier un bloc de transactions. La façon la plus courante d’obtenir des Bitcoins, cependant, est de les échanger contre des dollars, des euros, des yens, sur l’un des différents bureaux de change Bitcoin, comme Mt. Gox. Il peut alors être utilisé pour différents commerces ou pour des transactions privées. Selon le journal American Banker, en 2012, plus de 1.000 commerçants ont accepté les Bitcoins comme moyen de paiement.

Des transactions non anonymes

Contrairement à l’opinion publique, les transactions en Bitcoins ne sont pas anonymes. En fait, chaque transaction est affichée sur le registre public ce qui est nécessaire pour que les serveurs puissent effectuer le travail de vérification. Si l’adresse IP de l’utilisateur est connue, les organismes d’application de la loi peuvent vérifier les identités via le fournisseur de services Internet (ISP). «Quand ils affirment que les transactions en Bitcoins sont anonymes ou qu’on ne peut remonter à la source, en fait, c’est tout le contraire», explique Jeff Garzick, le fondateur de Bitcoin Watch, à la télévision CBS. En revanche, les noms des clients seront protégés jusqu’à ce qu’un procureur demande au fournisseur d’accès Internet d’identifier l’adresse IP, ce qui garantit la préservation de la vie privée, les utilisateurs ne voyant que l’adresse IP sur le registre public.

S’agit-il d’une bulle financière?

Bitcoin a commencé son ascension spectaculaire lorsque les déposants à Chypre ont compris en mars qu’une part de leurs économies serait confisquée pour financer un plan de sauvetage bancaire. Bitcoin semble offrir une solution à ce dilemme en offrant une monnaie qui est transférable par voie électronique, sans dépendre d’aucune banque ni d’aucune institution. Comme avec l’or ou l’argent, le détenteur peut s’offrir des biens et des services avec ceux qui sont prêts à l’accepter comme moyen de paiement, ce qui signifie qu’aucune banque n’est nécessaire.

Cependant, c’est aussi sa plus grande faiblesse: «(L’économiste de l’école autrichienne) Carl Menger a fait valoir que l’argent, un moyen général d’échange, a toujours eu tendance à être le produit le plus "cessible" (le plus "commercialisable" ou "liquide") à chaque époque», écrit Patrick Korda sur le site de l’école autrichienne d’économie Mises.org. Selon lui, il faudra beaucoup de changements avant que Bitcoin devienne le bien le plus «cessible»: «tant que la majorité des 7 milliards de gens qui habitent cette planète ne dispose pas d’un téléphone intelligent ou d’un accès fréquent à Internet, une monnaie numérique ne peut entrer en ligne de compte».

Tant que Bitcoin sera intrinsèquement dépendant de la technologie, il ne peut pas, du moins dans un avenir proche, remplacer l’or et la monnaie, qui sont acceptés dans le monde entier, indépendamment du fait d’être connecté à Internet. En plus, le Bitcoin est un marché très peu liquide: au cours du dernier mois, les transactions quotidiennes ne dépassaient pas en moyenne les 7 millions de dollars. D’ici à ce que le monde soit prêt à se détacher totalement des monnaies fiduciaires et de l’or, et que la technologie soit largement disponible, le Bitcoin connaîtra des corrections importantes de valeur, comme par exemple cette baisse intra-journalière de 60% le 10 avril dernier.

Il est très probable que la situation récente à Chypre et le battage médiatique aient poussé un grand nombre d’acheteurs vers le Bitcoin, les acheteurs se contentant de suivre la tendance sur le marché. «C’est... un schéma réflexif, les gens achètent parce que les prix sont à la hausse, et il y a une hausse des prix parce que les gens achètent», écrit Patrick Korda.

Cela ne signifie pas, cependant, que le phénomène Bitcoin n’a aucune chance de grandir comme une alternative aux dépôts bancaires en monnaies fiduciaires. Les seuls faits qu’il soit à 100% électronique, indépendant des banques et des banques centrales, qu’il soit relativement privé, limité au niveau de l’offre et décentralisé, suffisent à stimuler sa croissance dans les économies technologiquement développées.

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