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Apprendre à laisser une place au classique

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
01.05.2013
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  • Possédant une vaste expérience, notamment à Radio-Canada, Christiane LeBlanc prend pour une deuxième année le mandat de direction générale et direction artistique du Concours Musical International de Montréal 2013. (Christiane LeBlanc)

Pour le Canada, le Concours Musical International de Montréal (CMIM) est l’une des grandes réalisations artistiques du pays. Pour sa directrice générale et directrice artistique, Mme Christiane LeBlanc, c’est un retour aux sources, en plus d’être une précieuse opportunité de s’enrichir culturellement et de transmettre sa grande expérience à un évènement déjà merveilleusement implanté au cœur de la cité.

Fondé en 1963, le CMIM est un important lieu de diffusion musicale permettant de découvrir, de récompenser et d’aider des jeunes musiciens de haut niveau, provenant de différentes familles musicales. Cette rencontre, qui a lieu du 7 au 17 mai 2013, a pour but de stimuler les talents de jeunes du monde entier et leur propose un rayonnement auprès de la communauté artistique internationale.

L’expérience professionnelle de Mme LeBlanc est considérable. Elle a été active pendant plus de 25 ans au service de la Société Radio-Canada. Elle a, entre autres, créé la chaîne radio Espace musique. Elle a été responsable des jeunes interprètes de CBC/Radio-Canada et a été l’instigatrice des Révélations Radio-Canada Musique. Aussi bien en vue à l’international, elle a été présidente de la Commission musique des Radios Francophones Publiques et déléguée de Radio-Canada au Groupe Musique de l'Union Européenne de Radiotélévision. Comme réalisatrice de radio, elle a pu prendre part aux plus grands concours internationaux de musique.

«C’est vrai que mon parcours à Radio-Canada m’a amenée vraiment à m’ouvrir les oreilles et les yeux sur plusieurs genres musicaux mais, à la base, je suis fille de musicienne et j’ai fait un bac et une maîtrise en musique classique. C’est un retour aux premiers amours. Je suis très très heureuse de m’être enrichie au contact de différents types de musique, musique du monde, jazz, chansons, mais je pense que j’avais un souhait de revenir à la base de ma formation», relate la gente dame possédant une maîtrise en musicologie de l'Université McGill et un diplôme des HEC en gestion des ressources humaines.

«La musique classique demande un peu plus de temps, ne serait-ce que les œuvres sont plus longues à écouter. De plus, je sentais que j’étais de plus en plus loin de la musique de façon générale, comme j’étais plus en gestion à Radio-Canada. Le Concours me permet de retrouver la musique classique et le temps de l’écouter à nouveau», exprime avec légèreté Mme LeBlanc.

État de santé montréalais

«Je la trouve [ville de Montréal] particulièrement en santé [sur le point de vue classique] parce que je trouve qu’il y a eu des efforts remarquables et remarqués, par exemple, du côté de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). Kent Nagano, avec une programmation très originale, a réussi à aller chercher un nouveau public, il l’a fait en associant différents mondes à la musique, par exemple, il a fait des concerts avec des joueurs de hockey, avec des projections, avec le cinéma, le cirque, il a trouvé différentes avenues pour faire découvrir l’orchestre symphonique et la nouvelle salle. Il y a l'Opéra de Montréal qui a aussi, depuis quelques années, fait beaucoup d’efforts et réussi à rajeunir son public et ses abonnés. Je pense qu’il faut continuer dans cette veine», est convaincue Christiane LeBlanc.

«On a signé une nouvelle entente avec le Musée des beaux-arts de Montréal qui est maintenant un partenaire du Concours, parce qu’il est un autre exemple qui a vraiment réussi à élargir son public et à ouvrir les portes pour que tout le monde s’y sente bienvenu et invité. On a approché le Musée et, grâce à cette entente avec lui, on va avoir quelques activités gratuites en parallèle au Concours. Il y aura, entre autres, une exposition de lutherie contemporaine : une quinzaine de luthiers québécois vont exposer des violons, des altos, des violoncelles, des contrebasses, etc. le dimanche 12 mai tout l’après-midi, de 11 h à 16 h. Le public est invité à poser des questions, à essayer des instruments, on va inviter les membres du jury à faire de même. Dans la grande verrière, pendant quatre jours, du 8 au 11 mai, des luthiers vont travailler différentes étapes du violon devant les gens», révèle-t-elle.

Éducation déficiente

«La chose la plus importante mais déficiente à Montréal, comme un peu partout en Amérique du Nord, c’est l’éducation. Dès qu’on est initié un peu plus à cette musique, on est en mesure d’apprécier davantage. Un enfant qui goûte à différentes cuisines durant son enfance : qu’il mange du chinois, de l’italien, de l’espagnol, peu importe, il va être plus ouvert à la vie adulte. Je pense que c’est la même chose avec la musique. Il y a des ateliers qui peuvent faire en sorte que, dès un bas âge, les jeunes aient accès à ce répertoire extraordinaire de la musique classique, chantent dans des chœurs, dans des chorales, etc. Il faut qu’il y en ait plus. C’est la responsabilité de tous les organismes musicaux d’avoir un volet éducatif, un volet qui va assurer notre relève, également la relève de nos activités», insiste Mme LeBlanc.

  • Isabella Perron, 13 ans, musicienne protégée de Gregory Charles, invitée cette année par le CMIM. (Gracieuseté d’Isabella Perron)

Le CMIM fait sa part cette année en invitant Isabella Perron qui vient d’avoir 13 ans. «Elle est très passionnée, dévouée et voudrait participer au Concours dans trois ans. Non seulement elle va participer à une classe de maître qui sera organisée, mais on l’a aussi un peu adoptée. Pour la durée du concours, elle aura l’occasion de vivre le Concours en salle et dans les coulisses et, en échange, elle va écrire un billet par jour sur son expérience. Elle va aussi participer au blogue de Françoise Davoine, animatrice à la radio de Radio-Canada, pour qu’on ait les impressions d’une jeune fille de 13 ans sur la manière dont elle vit le Concours. On lui laisse le champ libre. Elle est une protégée de Gregory Charles qui lui trouve un talent extraordinaire. Il l’a pris sous son aile. Cela pourra attirer les jeunes», déclare Christiane LeBlanc.

«J’aimerais amener la population à comprendre qu’un jeune musicien de 16, 17 ou 18 ans qui se prépare à un concours international, sa préparation est tout aussi exigeante. Il faut ouvrir un peu plus les coulisses de nos évènements pour que les gens comprennent ce que veut dire d’être debout comme ça sur scène, de jouer pendant 45 minutes cinq œuvres de mémoire devant un jury international», juge Mme LeBlanc.

 

 

 

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