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Regards d’enfants carencés

Du vent dans mes mollets

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, 
Epoch Times
01.05.2013
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  • Rachel (Juliette Gombert) et sa nouvelle amie à l’influence douteuse, Valérie l’intrépide (Anna Lemarchand) (FunFilmDistribution)


Partant d’une bande dessinée et d’un roman éponymes de Raphaële Moussafir, Du vent dans mes mollets a été amené au cinéma par la scénariste-réalisatrice Carine Tardieu, mais aussi a découlé de ses grandes affinités avec l’auteure et son univers. Après avoir organisé l’audition de près de 500 fillettes non professionnelles, Carine Tardieu a pu trouver les perles rares qui sauraient propulser sa vision cinématographique.

Prenant un peu plus conscience du monde dans lequel elle vit, la jeune Rachel (Juliette Gombert), 9 ans, termine une phase de morosité alors qu’elle se fait une nouvelle amie appelée Valérie (Anna Lemarchand). Elle devient de plus en plus en mesure de comprendre sa mère (Agnès Jaoui), son père (Denis Podalydès) et le reste du monde, entre autres, avec l’aide d’une psychologue particulière (Isabella Rossellini).

Colette, le personnage interprété par Agnès Jaoui (Parlez-moi de la pluie, Comme une image), est fascinante. On éprouve beaucoup d’empathie pour elle, même si elle échoue dans son rôle de mère alors qu’elle veut si bien élever ses enfants. La scénariste l’amène à se confier dans différentes scènes et à grandir tout au long du film. La dynamique qu’elle a avec le père de Rachel, Michel (Denis Podalydès), est vraiment convaincante et souvent comique. On souhaiterait rapidement en voir plus sur ce couple de personnages et d’acteurs dans une prochaine production française.

Denis Podalydès (La Conquête, Le Mystère de la chambre jaune), toujours très tendre, assure comme un chef le peu de présence qu’il a dans le film. Le passage d’Isabella Rossellini ajoute peu à l’ensemble, bien qu’il soit toujours réjouissant de revoir la célèbre actrice. Sans prédire deux grandes carrières de comédiennes, Juliette Gombert (Rachel) et Anna Lemarchand (Valérie) ont une belle complicité à l’écran.

  • Isabelle Carré (à droite) joue Catherine, la mère de Valérie (Anna Lemarchand) et de son frère (Virgile Leclaire). Le père de Rachel, Michel Gladstein (Denis Podalydès), se trouve de plus en plus avec Catherine. (FunFilmDistribution)

Isabelle Carré joue encore un autre personnage fragile, doux et délicat. Cela dit, il est difficile de se lasser de la voir. Elle est un peu contrastante dans l’environnement vulgaire d’une société en perte de repères moraux qu’a bâtie la scénariste et réalisatrice Carine Tardieu.

Au point de vue de l’ensemble du film, Carine Tardieu livre avec succès une fresque des années 1980 commençant à entrer en déclin, avec des couleurs, une bande sonore, un certain onirisme et une vitalité frappante. Les petits ajouts de film super 8 sont une idée sympathique. Le traitement de l’histoire à travers les yeux d’enfants est ce qui donne du corps au film.

Les répliques vont d’un humour modéré à cinglant, mais tombent un peu trop souvent dans le grossier. Beaucoup de potentiel de la part des acteurs, dans la vision sensible et juste de la réalité de la scénariste-réalisatrice, mais une bonne quantité s’envole dans des directions multiples. Tardieu avance aussi des répliques franches, honnêtes et sincères, tout en surprenant par certains dénouements à travers un scénario qui ne se prend au sérieux qu’à l’occasion. Son analogie du couple avec la cuisine est délicieuse.

 

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