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Ukraine: pourquoi les jeunes adultes vivent chez leurs parents

Écrit par Eugene Dovbush
02.05.2013
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  • Une vue sur les rives du fleuve Dniepr, à Kiev, où se dressent des tours résidentielles. La plupart des jeunes familles en Ukraine ne peuvent pas se permettre d’avoir un logement. (Vladimir Borodin/Epoch Times)

Kiev, Ukraine – Pas facile pour les jeunes familles ukrainiennes de se payer un logement. Si certains jeunes couples font leur nid sous le toit de leurs parents, c’est parce que les prix de l’immobilier sont faramineux, les salaires relativement bas et les prêts bancaires inaccessibles.

Le couple de Catherine et Andréi Yourtchenko en est un parfait exemple. Tous deux diplômés de l’université il y a quelques années, ils se sont mariés et en sont à l’étape où ils ont besoin d’avoir un logement à eux seuls. Mais ils vivent encore chez leurs parents.

Les Yourtchenko vivent avec un budget mensuel de 370$ (285€). À savoir que le salaire mensuel moyen en Ukraine est de 375$ (289€) soit 4.500$ (3.500€) par an. Dans le quartier le moins cher de Kiev, 1 m2 coûte 1.556$ (1.200€), selon les estimations de SV Development, un cabinet de conseil en immobilier, à la date du 14 avril dernier.

Un appartement deux pièces de 14 m2 chacune coûte au moins 77.800$ (59.800€). Pour un salarié ukrainien moyen – même si on admet que la moitié des revenus est mise de côté en vue de s’offrir un logement – il faut compter 34 ans pour amasser une telle somme.

Prêts bancaires inaccessibles

Pour Catherine Yourtchenko, contracter un prêt est une option hors de question.

«Prendre un crédit? Pour rien au monde. Cela dit, si lui gagnait 2.000$ (1.550€) et moi-même autant, alors avec 4.000$ (3.100€) cela serait possible». Ce que craint Mme Yourtchenko à l’idée de prendre un crédit maintenant, c’est de rester endetté pour le restant de leur vie, pris à la gorge par le montant des intérêts.

Il est difficile de contracter un prêt bancaire pour un Ukrainien moyen. La plupart des banques, ainsi qu’on nous l’explique au cabinet Prostobank Consulting spécialisé en placement en immobilier ukrainien, exigent des foyers un apport personnel de 30% [du prix du logement]. Une somme énorme pour la plupart des jeunes Ukrainiens.

Programme d’aide gouvernemental «Logement accessible», également inaccessible

Pour soulager les jeunes familles, l’État a pris des mesures et a lancé, en mai 2012, le programme d’aide «Logement accessible».

Certes, le prêt gouvernemental n’est pas à taux zéro et prévoit un taux d’intérêt annuel de 3%. Quand bien même, le taux moyen sur le marché s’élève à plus de 20%, selon les données de Prostobank.

En 2012, le programme prévoyait un budget de 1,25 milliards de dollars (960 millions d’euros) en prêts à faible taux d’intérêt pour quelque 30.000 familles, s’est félicité l’année dernière Anatoli Blizniouk, le ministre du développement régional, de la construction, du logement et des services communaux.

Cependant, jusqu’à présent, seulement un peu plus de mille foyers ont pu bénéficier du programme d’aide, lequel, selon les conclusions des experts, est aussi peu accessible aux foyers des Ukrainiens moyens que les prêts bancaires. En effet, les conditions du programme exigent un apport personnel de 25% du prix [du logement], soit seulement 5% de moins que la part exigée par les banques.

L’expert immobilier Andréi Houselnikov a cité les statistiques officielles montrant que l’épargne des Ukrainiens constitue au total près de 105 milliards de dollars (81 milliards d’euros). Sachant que la population active ce sont quelque 22 millions de personnes, on en déduit qu’un Ukrainien aurait en moyenne une épargne de quelque 4.770$ (3.680€).

«Est-il possible de bénéficier de ce genre de programmes d’aide avec une telle somme, alors que l’apport personnel initial constitue 25%, soit au moins 10.000$ à 15.000$ (7.700€ à 11.500€)? Évidemment que non», conclut-il.

Une approche optimiste

Le programme d’aide «Logement accessible» est piloté par le Fond d’État [national] d’aide au logement pour les jeunes, dirigé par Léonid Risoukhine. Ce dernier reste optimiste.

Il affirme que le nombre de jeunes familles qui emménagent chez soi augmente de 50 à 100% chaque année. L’année dernière, environ 1.260 personnes ont bénéficié de l’aide gouvernementale, se félicite M. Risoukhine. Et d’estimer qu’en 2013, l’État aidera à trouver un logement à 6.000 familles.

«Soyons patriotes et restons optimistes», encourage M. Risoukhine. «Un patriote doit être positif. Certains diront que 1.260 c’est peu. En effet, c’est peu, à cela près que ce nombre était zéro il y a deux ans. Et aujourd’hui c’est 1.260.»

Version en anglais: Young Ukrainians Can’t Afford to Move Out

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