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Le microcrédit en Inde: de petits prêts et de gros impacts

Écrit par Naveen Athrappully, Epoch Times
03.05.2013
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  • Une villageoise indienne bénéficiaire d’un prêt de la microfinance en train de travailler dans le village de Vadod en Inde, le 6 janvier 2011. (Sam Panthaky/AFP/Getty Images)

Depuis l’apparition de ce concept, il y a près de trente ans au Bangladesh, «le microfinancement a prouvé sa valeur, en tant qu’arme efficace contre la pauvreté et la faim», avait dit un jour Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations unies. «Il peut vraiment changer la vie des gens en l’améliorant, en particulier celle de ceux qui en ont le plus besoin», avait ajouté Annan, sur le site Internet des Nations unies.

Baby Mangalath, un entrepreneur indien de la microfinance, définit en quoi consiste son activité: «La microfinance est une organisation destinée aux personnes marginalisées visant à leur offrir une aide financière par le biais de petits prêts qu’elles ne pourraient jamais obtenir autrement».

L’économiste Muhammad Yunus remporta en 2006 le prix Nobel de la paix pour avoir popularisé ce concept. Son activité dans la microfinance a débuté dans les années 70, dans son village natal de Bathua, au Bangladesh. Elle s’est ensuite propagée largement les trente années suivantes. C’est une activité en plein essor en Inde. À ce propos, Yunus dit que cette activité peut briser le cercle vicieux de la pauvreté en offrant des occasions de former une génération de travailleurs indépendants qui s’autofinancent.

Le principe du micro financement

Depuis plus de dix ans, Mangalath travaille pour des organismes de microfinancement. Maintenant, il dirige l’entreprise Life Foundation, dans l’État du Kerala, dans le Sud indien. Avec ses 20 salariés, il introduit les principes du microcrédit dans tous les villages de la province.

Avant de se rendre dans un village, une lettre est envoyée à chaque ménage, ou un membre du comité visite chaque maison afin d’informer chaque habitant qu’une présentation de la microfinance aura lieu. Mangalath et son équipe réalisent une présentation particulièrement destinée aux femmes. Ils discutent alors des projets viables avec les villageois et réalisent une sélection des projets. Puis, l’équipe évalue les fonds de démarrage nécessaires et verse les prêts provenant de banques aussi bien que d’entreprises de microfinance.

Mangalath et son équipe suivent de près les emprunteurs et leur assurent une assistance sur toute la durée du projet ainsi que des formations compétentes.

«Si vous n’accompagnez pas de près vos clients, il y a de plus fortes chances de mettre l’emprunt en échec par la suite», précise Mangalath.

Les entreprises de microfinancement agissent en lien avec la communauté. Les banques et les établissements financiers fournissent les fonds. Elles ne disposent pas de personnel à envoyer dans les villages pour organiser des réunions de haut niveau, pour visiter les villages et présenter aux habitants les possibilités d’affaires. De même, ils ne peuvent les guider dans ce processus. Mangalath dit que ce sont précisément les services offerts par son entreprise.

L’avenir du microcrédit

L’activité peut paraître désorganisée, mais tous les comptes sont néanmoins correctement tenus, assure-t-il à Epoch Times. Puis il explique pourquoi il se focalise sur les projets pour les femmes: «Les femmes sont l’épine dorsale de la famille. L’amélioration de leur condition de vie, conduit au bien-être de toute la famille». Elles sont également moins en défaut de remboursements de prêts, ajoute-t-il.

Souvent les projets tournent autour de l’agriculture, de l’élevage, ou d’autres petites entreprises. Sans pouvoir accéder aux crédits de services financiers classiques, la seule autre alternative possible pour les habitants de nombreuses villes ou des communautés rurales, consiste à recourir aux prêteurs locaux qui pratiquent des taux d’intérêt extrêmement élevés. Les emprunteurs sont pris au piège des intérêts et continuent à payer le restant de leur vie. Ils finissent par payer plusieurs fois le montant initial du prêt.

La microfinance joue un rôle majeur dans le développement économique de pays comme l’Inde, où la majorité de la population est pauvre ou appartient à la classe moyenne. Le secteur est en évolution constante et les besoins de chaque personne sont uniques. Pour les satisfaire, de nouveaux modèles doivent continuer à être créés. Des entreprises comme Kiva.org se développent en ligne pour fournir à toutes les personnes du monde, de petits prêts débutant à 20 euros.

Beaucoup de facteurs influencent encore l’industrie en balbutiement de la microfinance. Avec 1,2 milliard de personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde, selon les estimations de la Banque Mondiale, la demande en microfinancement est indéniablement bien présente.

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