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Affaire Tapie: Christine Lagarde échappe à une mise en examen

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
27.05.2013
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  • Christine Lagarde, directrice générale du FMI et ex-ministre de l’Économie, à la conférence de presse le 24 mai 2013 à Paris après son audition à la Cour de justice de la République. (Jacques Demarthon/AFP/Getty Images)

L’arbitrage controversé rendu en 2007 par le ministère des Finances pour clore le litige entre le Crédit lyonnais et l’homme d’affaires Bernard Tapie a suscité de nombreuses interrogations, au point que le Parti Socialiste a saisi la Cour de Justice de la République (CJR) en avril 2011.

C’est dans le cadre de cette procédure judiciaire que Christine Lagarde, la ministre de l’Economie de l’époque et l’actuelle directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), a été mise en cause pour «complicité de détournement de biens publics et complicité de faux» et convoquée ces jeudi et vendredi derniers «en vue d’une mise en examen» par la CJR.

Il n’est pas inutile de rappeler les éléments principaux de cette affaire qui dure depuis plus de vingt ans. Bernard Tapie, qui était propriétaire d’Adidas depuis 1991, met en vente son entreprise en 1993 avec l’aide du crédit Lyonnais.

Celui-ci revend l’affaire à Robert Louis Dreyfus avec d’importantes plus-values, mais il n’en informe pas Bernard Tapie. Ce dernier découvre cependant la supercherie et attaque le Crédit Lyonnais en justice, mais la banque est entretemps devenu insolvable et a appelé l’État au secours afin d’éviter la faillite. Le procès traîne alors pendant neuf ans et se termine à la Cour de cassation, laquelle casse le jugement qui condamnait l’État à payer 135 millions d’euros.

Bernard Tapie propose alors fin 2006, de recourir à un tribunal arbitral, autrement dit une procédure privée, pour régler le litige. Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie, a toujours démenti avoir agi sur les ordres du président Nicolas Sarkozy et justifié sa décision d’accepter la procédure d’arbitrage afin de mettre fin à une affaire qui durait depuis trop longtemps. Cependant, le jugement rendu par le tribunal arbitral, qui a accordé au total près de 460 millions d’euros à Bernard Tapie, dont 45 millions d’euros de préjudice moral, semble avoir été tranché en sa faveur. Par ailleurs, l’État n’a pas fait appel de la décision et plusieurs des personnes composant ce tribunal arbitral semblent avoir eu des liens avec les protagonistes de l’affaire. D’où la saisine du CJR.

Au terme d’une audition marathon qui a duré près de vingt heures étalées sur deux jours, Christine Lagarde, visiblement soulagée, en ressort libre et adresse la déclaration suivante à la presse: «Je viens d’être entendue par les magistrats. Mes explications ont permis d’apporter des réponses aux doutes soulevés sur les décisions que j’avais prises à l’époque. Mon statut de témoin assisté n’est pas une surprise pour moi car j’ai toujours agi dans l’intérêt de l’État et conformément à la loi».

Elle a ensuite annoncé qu’elle rentrait immédiatement à Washington pour rendre compte au conseil d’administration du FMI, qui lui avait déjà apporté sa confiance avant l’audition. Le statut de «témoin assisté» est un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mise en examen, mais l’enquête de la CJR n’est pas terminée, et si des faits nouveaux apparaissent au cours de l’audition des autres personnes mises en cause dans cette affaire, la CJR pourrait alors convoquer à nouveau Christine Lagarde et éventuellement procéder à une mise en examen.

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