Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Le paradoxe économique français

HEC, 1er au classement mondial dans la formation des dirigeants d’entreprise

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
28.05.2013
| A-/A+
  • Le président François Hollande et Pierre Moscovici, ministre des Finances et du Commerce extérieur lors d’une réunion le 29 avril 2013 à l’Elysée avec des entrepreneurs français. (POOL AFP PHOTO/Michel Euler)

La formation continue des dirigeants et des managers de l’école des Hautes études commerciales (HEC Paris) vient tout récemment d’être classée numéro un mondial des écoles de commerce. Ce classement général des écoles de commerce est établi par le Financial Times chaque année, depuis plus d’une décennie. Parmi les 10 premières écoles, on retrouve également l’Insead (Institut Européen d’Administration des Affaires) à la  dixième position. Créé en 1888, le Financial Times, filiale du premier éditeur mondial Pearson PLC, est la référence du monde de la finance, des actualités économiques et du libre marché.

Paradoxalement, la France qui excelle dans la formation des dirigeants et managers d’entreprises, est pourtant entrée en récession depuis quelques semaines. La distance entre le savoir enseigner dans ses instituts et la pratique réelle dans la vie économique du pays est-elle un fossé infranchissable ou un obstacle qui, une fois traversé, peut dynamiser l’économie française, actuellement au cinquième rang mondial? Ce schisme pourrait néanmoins devenir dangereux sur le long terme. Il relève également d’un décalage entre le discours politique, la réalité économique et la difficile balance entre la liberté d’entreprendre et la crainte des inégalités.

HEC au service de l’excellence

«Apprendre à oser» est la devise de l’école HEC dont la vocation est de former les décideurs de demain. Elle a été créée en 1881 par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris au moment où celle-ci faisait preuve d’une certaine méfiance vis-à-vis du commerce. C’est dans les années 1950 que HEC se positionne sur le plan international et affirme sa vocation à former les dirigeants de demain. En 2007, l’école lance la première université du droit d’entreprendre, un séminaire de soutien pour les jeunes créateurs d’entreprise. Elle applique une sélection rigoureuse des étudiants, professeurs et des enseignements d’après les critères d’exigence internationale.

Plusieurs autres écoles de commerce se retrouvent dans le top 50 du Financial Times, ce qui traduit une haute qualité générale de cette section académique. Néanmoins, la situation économique française n’est pas à l’image de ces succès montrant l’excellence du système éducatif français en matière de formation des dirigeants d’entreprises.

Une économie française en récession

D’après l’annonce officielle de l’Insee, l’économie française est entrée en récession en mai 2013. La récession signifie que le PIB a diminué pendant deux trimestres consécutifs. En effet, le PIB a diminué de 0,2%, en parallèle d’un pouvoir d’achat des ménages en baisse de 0,9% (chiffre record), et d’un recul des investissements de 0,9% également.

L’Insee prévoit une croissance nulle pour cette année, mais le gouvernement demeure sur sa prévision de 0,1% de croissance. Cinquième économie mondiale, la France baigne pourtant dans un chômage endémique et voit son économie stagner, alors que les quatre premières économies situées devant elle reprennent peu à peu leur souffle après la crise.

Le paradoxe économique français

Parallèlement à un système d’éducation très performant, l’offre des possibilités de réalisation d’idées innovantes en France n’a pas grande réputation à travers le monde. Les compétences des cadres issus des écoles françaises sont pourtant bien connues dans les grandes entreprises multinationales. «On rencontre de plus en plus de Français expatriés», exprime Sylvain Dhenin, vice-président chez CTPartners, un cabinet de conseil en recrutement.

De nombreux dirigeants des multinationales sont français, c’est le cas chez Ferrari avec Jean Todt ou bien Hubert Joly, PDG de Carlson, spécialisé dans la gestion de voyage d’affaires. Certains choisissent de s’expatrier pour trouver un terrain favorable à l’éclosion et au développement de leurs idées. «J’avais un certain nombre d’idées qui n’ont intéressé personne en France», raconte Philippe Bourguignon, vice-président de Revolution Resorts.

D’après le site internet français Senat.fr, la quasi-totalité des entrepreneurs implantés à l’étranger depuis plus de cinq ans n’envisagent pas de revenir en France. De plus, ils pensent qu’ils ne peuvent pas transposer les méthodes apprises à l’étranger en France. Autre obstacle de taille, l’impôt sur la fortune et sur le patrimoine ou la taxation des plus-values sur les stock-options obtenues à l’étranger. Le rapport des chambres de commerce et d’industrie de la région Rhône-Alpes est explicite à ce sujet: «L’ordre de grandeur interpelle quand on constate qu’un tiers des jeunes diplômés expatriés, partis très rapidement après l’obtention du diplôme, ne comptent pas rentrer en France. L’investissement perdu se révèle conséquent». D’autant plus que le coût de formation d’un ingénieur français est estimé à plus de 300.000 euros pour toute sa formation.

Vers une meilleure éducation économique

L’expatriation des personnes et des capitaux risque cependant d’avoir un effet «macro-économique» à long terme. Déjà, l’annonce d’une récession nationale sonne les prémices d’un mal-être plus profond. Le rêve des étudiants est le plus souvent d’intégrer une grande entreprise, au mieux une entreprise multinationale à l’étranger, ou bien d’intégrer la fonction publique. D’après le Groupe de Travail de la Commission des Affaires économiques, le pourcentage des diplômés qui sortent des écoles de commerce et qui créent des entreprises est seulement de 3%, ce qui aura à moyen terme des conséquences très sérieuses.

L’augmentation récente du rachat de patrimoine français n’est pas sans rappeler une situation globale en France toujours favorable à la croissance. En effet, les tendances de rachats de grands hôtels par les investisseurs qataris ou l’acquisition des domaines viticoles par des richissimes hommes d’affaires chinois révèlent un manque d’audace des entrepreneurs français à investir dans leur propre pays. 

La mission que s’est donnée HEC lors de sa création ainsi que d’autres écoles de commerce, est d’apprendre aux jeunes étudiants les possibilités économiques qu’offre le marché libre, à condition d’avoir une idée de développement économique, de saisir les opportunités pour créer de la richesse et des emplois. Reste encore, pour ces futurs entrepreneurs, à apprendre le respect des conditions de commerce équitable, sans lequel aucun mouvement ne pourra être possible en France. Néanmoins, une adaptation de la politique fiscale et sociale actuelle s’avèrerait sans doute nécessaire pour pouvoir mettre à profit cette liberté d’entreprendre sur le territoire national.

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.