Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Une puissante motivation électrique

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
30.05.2013
| A-/A+
  • Robert Laplante est le directeur de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) à Montréal.(Gracieuseté de l’IRÉC)

Selon Jacques Fortin, directeur du développement durable au HEC de Montréal, le transport serait le domaine le moins touché si une catastrophe coupait les Montréalais de l’extérieur, à condition que ce secteur s’adapte rapidement au virage écologique qui ferait que l’électricité détrônerait les énergies fossiles.

«L’électrification des transports n’est pas une nouveauté. C’est à la fois un thème et une technologie qui, depuis 10-12 ans, font leur chemin dans les sociétés de transport et dans les mentalités», explique Robert Laplante, directeur de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). Il y a déjà plusieurs projets d’électrification qui sont soit à l’étude ou à l’état pilote, menés dans différentes sociétés métropolitaines de transport, STL [Société de transport de Laval, la STM [Société de transport de Montréal] ou le RTL [Réseau de transport de Longueuil]», explique le docteur en sociologie.

L’IRÉC est un organisme à but non lucratif qui favorise la recherche dans les champs de l’économie générale, de l’économie sociale ou de l’économie politique et tout en la faisant rayonner dans le concret.

 

«Nous ne faisons pas les choses à la bonne échelle et au bon rythme. Ce sont les contraintes administratives et budgétaires qui freinent l’électrification des transports de Montréal. Ce ne sont pas les conditions technologiques. On pourrait très bien électrifier tout le réseau de train de banlieue de Montréal. On pourrait aussi en faire plus à propos des sociétés de transport, on pourrait aller plus vite. L’intérêt est réel. Une part importante de notre offre de transport public pourrait être électrifiée dans un court laps de temps», affirme M. Laplante qui rêve aussi d’un monorail.

«Quand on parle d’équipement électrifié, on parle autant de la question des ateliers d’entretien, que la question des véhicules eux-mêmes. On ne peut pas songer de faire uniquement de l’acquisition de matériel reposant sur une nouvelle technologie, il faut avoir toute l’infrastructure, à commencer par le personnel compétent. Il faut voir l’électrification dans l’ensemble de ses composantes», précise le directeur de l’IRÉC.

Accepter notre richesse

«Nous sommes une des sociétés les mieux placées au monde pour le faire [électrification de masse] puisque 50 % de la consommation d’énergie au Québec est d’origine renouvelable, qu’il s’agisse d’hydroélectricité ou de biomasse [matières organiques d'origine végétale, animale ou fongique pouvant se transformer en source d'énergie sous l’effet de la combustion]. Sur le plan théorique, nous pourrions nous affranchir complètement des énergies fossiles», croit foncièrement M. Laplante.

«Le transport occupe la part la plus importante de notre consommation, ce qui exige 70 % de notre consommation d’énergie fossile. Pour en réduire la dépendance, il faudrait miser sur le transport collectif électrique et, bien sûr aussi, si nous avions l’infrastructure de distribution, offrir cette technologie aux véhicules individuels tout ce qu’il faut pour s’autonomiser», entrevoit Robert Laplante. «Le parc automobile est encore bien loin d’être électrifié, tout comme le parc de transport. Si tous les véhicules étaient hybrides, nous aurions les volumes d’électricité requis pour qu’ils puissent fonctionner sans pétrole», ajoute-t-il.

«Le pétrole nous appauvrit tellement que notre économie est menacée par l’évolution d’un marché sur lequel nous n’avons aucun contrôle. C’est 12 à 15 milliards de dollars que le Québec fait sortir de son économie pour importer des carburants fossiles. Nous sommes pris dans un paradoxe. Nous sortons des flux monétaires incroyables pour importer du pétrole, alors que nous avons des surplus d’électricité que, dans bien des cas, nous vendons à perte ou à peu près. Nous avons là une très puissante motivation de changer les choses au plus vite. Cela permettrait d’enrichir notre balance commerciale, de réduire notre déficit commercial et, de ce fait, nous pourrions faire circuler dans l’économie du Québec des flux monétaires qui sinon s’en vont en Afrique du Nord, en Amérique centrale ou ailleurs», amène le directeur de l’IRÉC.

Biomasse

«La biomasse est une question d’intelligence et de sécurité. Il y a un dicton populaire qui dit que ce n’est jamais bon de mettre ses œufs dans le même panier. Et il serait très imprudent, la crise du verglas nous l’a démontré, de ne dépendre que d’une seule source d’alimentation, d’un seul type de ressource énergétique. L’idée d’utiliser l’énergie générée par la biomasse est une façon de se mettre à l’abri, de faire une gestion prudente de l’énergie en cas de pénurie et de faire un usage responsable d’une ressource dont nous possédons en abondance qui est la forêt. On peut redéployer notre industrie forestière qui peine à se reconvertir, alors que la crise forestière ne finit plus de s’étirer. Si nous prenons le virage biocarburant, nous pourrions très bien envisager de nouvelles avenues pour le développement de notre industrie forestière, ce qui se traduirait par beaucoup d’emplois et par une restructuration des économies régionales», est persuadé Robert Laplante.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.