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Après Safran et EADS, l’État français cède des actions de Aéroports de Paris

Écrit par Caroline Chauvet, Epoch Times
31.05.2013
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  • La cessation d'actions de l'État dans les aéroports français, comme ici à Roissy, s'inscrit dans un plan de relance économique (PIERRE VERDY / AFP)

Safran et EADS y sont passés. C'est au tour de la société Aéroports de Paris (ADP) de voir les parts de l’État français diminuer au sein de son capital. Le ministre de l'Économie Pierre Moscovisci a annoncé hier, la cessation d'environ 10 millions d'actions d'ADP, sur un total de 98,9 millions. L’État français conservera cependant la majorité du capital de la société, soit 54,5%. D'après le cours de clôture à la Bourse mercredi, cette opération représente un gain d'approximativement 690 millions d'euros.

Dégager des ressources en fonds propres

Dans un communiqué, M. Moscovisci déclarait hier que la cessation d'actions chez ADP visait à « préserver les intérêts patrimoniaux et stratégiques de l'État tout en dégageant des ressources en fonds propres pour de nouveaux secteurs porteurs de développement économique ». Il a ainsi « demandé à l'Agence des participations de l'État de préparer la cession de la participation de l'État excédant le seuil de la majorité du capital de la société Aéroports de Paris à plusieurs investisseurs de long terme, dans le cadre d'une procédure hors marché, ouverte et transparente et de proposer au Fonds stratégique d'investissement de s'y associer ». Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI), créé par l’État français en 2008, détient désormais 5,6% du capital d'ADP.

Une stratégie de relance de l’État

La cessation d'actions de la part du gouvernement s'inscrit plus largement dans une stratégie économique affichée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Au cours des deux derniers mois, le gouvernement a déjà cédé des parts chez Safran et chez EADS. Celles-ci lui ont rapporté au total 1,19 milliard d'euros.

Présent sur le plateau de TF1 le 5 mai dernier, le premier ministre expliquait l'objectif de cette démarche, consistant à « financer de l'investissement, pas pour boucher les trous du budget ». La stratégie toucherait certaines entreprises publiques « où le taux de participation de l'État est très important ». La vente de Safran a ainsi permis de doter la nouvelle Banque publique d'investissement (BPI) de fonds propres supplémentaires.

Le cas d'EADS s'inscrit également dans le respect d'un accord de réorganisation des participations ratifié entre la France et l'Allemagne en décembre 2012. Paris s'était engagé à ramener sa part de 15 % à 12 %, se mettant ainsi au niveau de Berlin.

Le gouvernement assure qu'il ne s'agit pas du retour des privatisations, « mais c'est une gestion fine du capital de l'État, en conservant son rôle d'État stratège », comme l'indiquait M. Moscovisci le 6 mai. Selon Bercy, des profits substantiels pourront être réalisés, sans remettre en cause l'influence de l’État dans les entreprises concernées, au sein des conseils d'administration comme en termes

 de droits de vote lors des assemblées d'actionnaires.

Des spéculations quant aux prochaines opérations

Les participations de l'État français étant estimées à près de 63 milliards d'euros, il serait plus que probable que ce portefeuille se réduise encore d'ici les prochains mois. Majoritaire dans Électricité de France (EDF) (84,4%), ou au sein l'entreprise du nucléaire Areva, l’État l'est moins chez France Télecom (13,4%), Air France-KLM, Gaz de France Suez (36, 71%) ou encore le constructeur automobile Renault (15,1%).

Cependant, céder des participations dans certaines sociétés s'avérerait plus délicat. Ainsi, le nucléaire représente un actif stratégique. Chez EDF, le niveau de participation de l’État est fixé par la loi. De même, il sera délicat de traiter avec Thalès, où il existe un pacte d'actionnaires avec Dassault. L'industrie de la défense reste elle aussi symbole de souveraineté nationale.

Le prochain projet de loi de finances (PLF) en septembre, devrait lever le flou sur la gestion par l'État de son portefeuille de participations.

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