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La cohabitation séduit les Italiens en pleine crise de l’immobilier

Écrit par Marco Tistarelli, Epoch Times
06.05.2013
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  • Façade de Numéro Zéro, projet pilote de cohabitation à Turin, en Italie. Ses portes se sont ouvertes le 4 mars 2013, après plus de cinq ans de travail. (Matteo Nobili/cohousingnumerozero.org)

Le marché immobilier italien étant en chute libre, une tranche de la population se retrouve prise entre deux feux, trop riche pour réclamer des logements sociaux et trop pauvre pour acheter une maison traditionnelle. Certains se sont tournés vers une autre solution: la cohabitation.

«Le concept de cohabitation est originaire d’Europe du Nord et date des années 60», explique Nadia Simionato, porte-parole du site italien Cohousing.it. «Puis il s’est étendu à d’autres pays et a atteint l’Italie en 2006.»

L’idée est de combiner dans une copropriété l’autonomie d’une maison privée avec les avantages venant du partage de l’espace et des ressources comme un gymnase, une buanderie, des jardins et une garderie pour les enfants. L’ensemble du projet est conçu collectivement et choisi par les futurs habitants.

«Il y a une "zone grise" de la population italienne qui ne peut pas s’offrir de maison traditionnelle mais qui est trop riche pour accéder aux logement sociaux», explique Nadia Simionato. «Grâce à la cohabitation, ce point critique peut être résolu».

Mais Nadia Simionato se plaint du fait que l’État est en retard. «L’administration publique semble se battre pour comprendre que la cohabitation est un modèle de réussite. Dans le monde, il y a plus de mille exemples de cohabitations, de quelques membres d’une famille à des dizaines. En Italie, nous avons mis au point trois projets, déjà en place, et nous travaillons sur deux autres, reliant les investisseurs et les créateurs potentiels.»


«Je ne vois pas l’intérêt pour moi de vivre dans un immense appartement alors que je peux vivre dans une maison plus petite, ce qui signifie moins de coûts et moins de nettoyage», déclare M. Brown, un résident du Numéro Zéro, projet pilote de cohabitation à Turin, sur leur site web.

Le marché immobilier italien patauge. En 2012, les ventes ont chuté de 25,8% par rapport à l’année précédente, ce qui correspond à une perte de plus de 26 milliards d’euros. Les institutions financières ont consenti environ 19,6 milliards d’euros de prêts au logement, 42,8% de moins qu’en 2011.

«En fait, le marché est à l’arrêt», analyse Corrado Sforza Fogliani, président de Confedilizia (Confédération italienne des propriétés immobilières). «Il est encore difficile de déterminer la valeur des propriétés, car il n’y a pas de vente. Notre principale proposition pour le nouveau gouvernement est d’agir sur la fiscalité de l’immobilier, qui est trop élevée, et conduit à ne pas créer de rentabilité». 

Mais la nature de la crise est complexe, le nombre de propriétés vacantes est en hausse, et il y a une augmentation paradoxale du nombre de demandes de logement.

L’Association nationale des entrepreneurs en construction a mis en avant la construction de plus de 300.000 bâtiments l’an dernier, bien que le nombre de bâtiments vacants ait augmenté de 700.000.

Le ministère italien de l’Intérieur a révélé qu’en 2011, 56.000 personnes avaient été expulsées pour non-paiement de loyer.

Le premier exemple en Italie d’un groupe de cohabitation spontané a été le Coabitare ecologic (cohabitation écologique). Il y a quelques semaines, ils ont inauguré le bâtiment Numéro Zéro dans le centre historique de Turin, après avoir travaillé sur ce projet pendant plus de cinq ans.

«Il est encore trop tôt pour faire une évaluation», explique Paolo Sanna, un membre de Numéro Zéro. «Ce qui est certain, c’est que nous sommes maintenant une grande famille. Il y a des hauts et des bas, comme dans toutes les familles, mais nous ne pouvons pas nous ignorer les uns les autres.»

Il y a maintenant sept blocs avec des espaces partagés, tels qu’un jardin, un cellier, deux salles communes destinée à entretenir des relations sociales, partager du temps ensemble et mieux se connaître.

«Toutes les décisions que nous avons prises ont été exécutées avec la méthode du consentement» déclare Sanna. «Cela veut dire qu’il faut de la patience et la volonté de parler des choses, surtout avec les concepteurs. Habituellement, les concepteurs ne connaissent pas les acheteurs, mais il y a ici un groupe de personnes qui ont des idées précises, ce qui implique des contraintes structurelles et juridiques.»

Version en anglais: Cohousing Tempts Italians During Real Estate Crisis

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