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Abeilles contemporaines

Écrit par Géraldine Fornès, Epoch Times
02.06.2013
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  • Des pelotes de pollen sur les pattes arrière, une butineuse pollinise un arbre fruitier. (Patrick Pleul/DPA/AFP)

Qui de nos jours réussit sans trébucher et sans faillir à s’adapter à nos vies modernes dites contemporaines? Carrière professionnelle, période de chômage, stress, pressions sociales, transports, horaires, tic tac tic tac… faire ses courses, récupérer les enfants à la sortie de l’école, gérer les activités, faire tant de choix en si peu de temps. Ponts, viaducs, routes et autoroutes, champs à perte de vue, déforestation, pollutions de toutes sortes, industrie et agriculture industrielle ne contribuent-elle pas à nous faire perdre la tête? C’est dire que nos amies les abeilles se frayent un chemin chaotique et de fait incertain dans cette société qui va à toute allure. Les abeilles contemporaines sont confrontées à des maux modernes contre lesquels elles ont bien de la peine à lutter.

Enjeux de notre temps

Les abeilles interviennent, discrètes et travailleuses, à plusieurs stades de notre propre chaîne alimentaire. Elles pollinisent les deux tiers de nos aliments, tenant donc un rôle essentiel. Ces quinze dernières années, 25% des ruches ont disparu, soit 350.000 à 500.000 ruches, selon l’audit de la filière apicole d’Agrimer 2012. Les essaims sont confrontés aux maladies comme le varroa qui dissémine les colonies sans arme pour lutter. Les abeilles disparaissent subitement, déroutées ou détournées, elles ne retrouvent pas le chemin de la ruche et ne reviennent jamais. La ruche finit par être désertée sans plus aucune trace d’abeilles. La CRIIREM (Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques) rappelle que des études scientifiques ont montré des perturbations importantes du comportement des abeilles lorsqu’elles sont exposées aux fréquences de la téléphonie mobile. Elles perdent leur chemin et finissent par mourir. D’autres études en Allemagne et en Inde ont démontré le même phénomène.

Métier ou passion, l’apiculteur est au centre du débat : quel est son devenir sans son rucher? Ces quinze dernières années, 50% des apiculteurs ont stoppé leur activité, soit 40.000 personnes. Méconnaissance ou obligation de résultat contraignent l’apiculteur à exposer ses colonies à des surfaces polluées. C’est une autre cause de disparition des ruchers.

Le moratoire de deux ans interdisant des néonicotinoïdes adopté

Chaque jour, plus de 1.000 colonies d’abeilles sont décimées en France. Parmi les multiples facteurs qui peuvent jouer un rôle dans cette hécatombe, il y en a un – majeur, décisif – qui est aujourd’hui clairement identifié et dénoncé par plus d’une quarantaine d’études scientifiques menées à travers le monde depuis plus de dix ans. Il s’agit des néonicotinoïdes largement propagés sur les cultures telles que celles du maïs, du coton, du tournesol et du colza. Ces pesticides systémiques sont déposés sur la graine de la plante. Lorsque celle-ci poussera, elle suintera des composants chimiques à forte dose qui ne laisseront aucune chance aux insectes quels qu’ils soient, agissant sur leur système neurologique.

Sous la pression des grands groupes agrochimiques tels que Bayer, Syngenta, Dow Chemical ou Monsanto, les néonicotinoïdes continuent à être autorisés, commercialisés et utilisés massivement dans nos campagnes. À force de dénoncer cette situation dramatique, les associations de défense de l’environnement et de la biodiversité comme Pollinis ont réussi à mobiliser des centaines de milliers de citoyens sur ce sujet crucial pour notre avenir à tous. La bataille fait rage, en France et au niveau européen, pour faire interdire ces pesticides. En France, la députée Laurence Abeille a déposé une proposition de loi pour immédiatement interdire en France les pesticides néonicotinoïdes dangereux pour les abeilles. Et pour l’homme ? Bataille tenue depuis le début par Avaaz, qui réunit plus de 2 millions de signatures de citoyens de toute l’Europe. Ce 29 avril 2013, le moratoire est adopté pour deux ans. Il entrera en vigueur le 1er décembre 2013. Victoire pour les abeilles, deux ans de répit. Est-ce suffisant? Le combat continue.

Pourquoi protéger et sauver les abeilles

L’association Terre d’Abeilles met en œuvre tous les moyens dont elle dispose au service des abeilles et des apiculteurs. Or, la survie de plus de 80% des espèces végétales répertoriées sur la planète dépend des abeilles, qui fournissent plus de la moitié de nos ressources alimentaires mondiales! Maillon essentiel de la biodiversité au cœur de la chaîne alimentaire, l’abeille est un insecte pollinisateur majeur irremplaçable. Lors d’interviews, les membres de l’association ont expliqué quelques mesures urgentes à prendre pour sauver les abeilles en péril. Ils sont consultés par le ministère de l’Agriculture pour trouver des solutions. Le message est sans appel pour les défenseurs de nos abeilles, il est inévitable de réduire les pesticides sur les zones agricoles et de fait mellifères, de supprimer les OGM et d’améliorer les homologations de produits qui protègent les cultures, le mieux selon eux, étant de tendre vers une agriculture biologique, qui, si elle n’élimine pas tous les intrants, les réduit considérablement.

Seuls 300 apiculteurs sont certifiés bio en France. Dans ce cas, le miel répond à un cahier des charges bien précis. Tout au long du processus de production, différents éléments extérieurs peuvent altérer la qualité du miel récolté, à savoir la présence de pesticides sur les fleurs, les traitements chimiques dans la ruche et les méthodes de récolte et d’extraction du miel. Dans le cas d’un miel bio, ces différents éléments sont contrôlés par un organisme certificateur. Les différences entre un miel bio et un miel conventionnel concernent principalement la zone où les abeilles butinent et les méthodes d’entretien des ruches.

En Europe, le cahier des charges du miel bio est contraignant, les apiculteurs doivent se conformer à différents critères pour pouvoir prétendre au label AB. Les ruches doivent être entourées de cultures biologiques ou sauvages sur un rayon de 3 km. Les zones de butinage doivent être éloignées d’au moins 3 km des sources de pollution (villes, autoroutes, zones industrielles, décharges, …). Les ruches doivent être construites avec des matériaux non traités, sans peinture ni vernis synthétiques. Les cadres situés à l’intérieur des ruches doivent être en cire biologique. Les abeilles doivent être essentiellement nourries de leur miel : le recours à l’alimentation artificielle doit rester très exceptionnel. Les abeilles doivent être soignées par des méthodes naturelles (de type homéopathie ou phytothérapie). Lors de la récolte, l’usage de répulsifs chimiques est interdit. L’extraction doit être effectuée à froid, sans chauffage.

Par ailleurs, les mélanges de miels sont interdits en apiculture biologique. Le label vous garantit que l’apiculteur n’a pas mélangé sa propre production avec du miel importé, comme c’est souvent le cas pour les miels vendus en supermarché.

L’apithérapie ou trésors de la ruche

L’apithérapie est une pratique millénaire qui permet de se soigner soi-même grâce aux produits de la ruche. Le miel, le pollen, la propolis, la gelée royale et le venin d’abeille sont produits ou rapportés par l’abeille et utilisés pour soigner quelques douleurs du quotidien.

Le miel est recommandé comme aliment, mais aussi en application sur les plaies. Des recherches récentes menées à l’université de Waikato en Nouvelle-Zélande auraient mis en évidence les propriétés antibiotiques du miel. D’autres recherches en pharmacologie sur les propriétés de la propolis, du miel, du pollen, de la gelée royale, de la cire, ou du venin d’abeilles ont démontré les vertus thérapeutiques des produits de la ruche.

La gelée royale est utilisée pour le système cardio-vasculaire, digestif, immunitaire, endocrinien et nerveux. Le pollen, frais, ou sec et dilué, constitue un complément alimentaire inégalé. Il sert à traiter les allergies et améliore la mémoire des personnes âgées. La propolis est conseillée pour les plaies de la muqueuse buccale comme les aphtes et les gingivites. Elle protège des infections virales et bactériennes et renforce les voies respiratoires. Au Japon, certains extraits spécifiques servent à lutter contre des pathologies plus lourdes.

Le venin est utilisé pour soigner les affections rhumatismales, les arthrites chroniques, certaines maladies inflammatoires et la sclérose en plaques. On trouve également du venin d’abeille sous diverses présentations : crèmes, lotions, comprimés, gouttes utilisés dans le traitement de l’arthrite, des inflammations des tendons et des articulations et des affections cutanées. L’apipuncture est une combinaison du traitement au venin d’abeille et de l’acupuncture. Elle est employée dans le traitement de l’épilepsie, de l’incontinence et des troubles arthritiques. Le venin peut être administré soit par dépôt sur le point d’acupuncture soit par immersion de l’aiguille dans une solution avant stimulation.

Les cosmétiques faits maison

La gratifiante activité de créer soi-même ses cosmétiques permet d’allier l’utile à l’agréable. La cire d’abeille (comme la cire de carnauba ou la cire candelilla) sert à durcir le baume. Ses nombreuses propriétés sont intéressantes: elle est adoucissante, cicatrisante, anti-inflammatoire, elle protège et empêche le dessèchement de la peau et donne aussi une douceur et une onctuosité aux baumes. Les huiles végétales sont à utiliser selon les propriétés qu’on attend de chacune. Le beurre de karité n’est pas indispensable mais il est agréable et si bénéfique pour la peau. Les huiles essentielles ne sont pas indispensables non plus, et à utiliser selon leur parfum et/ou leurs propriétés. Il est possible aussi d’utiliser le miel, l’aloe vera, l’extrait de pépins de pamplemousse.

Recette du baume fondant pour le corps

- 30 gr de cire d’abeille

- 25 gr de beurre de karité ou de cacao

- 15 gr de macérât de vanille (gousse de vanille macérée dans de l’huile végétale)

- 30 gr d’huile végétale de coco

- 2 gouttes d’huile essentielle d’ylang ylang

- 2 gouttes d’huile essentielle de vanille

Faites fondre tous les ingrédients au bain-marie et laissez refroidir un peu avant d’ajouter les huiles essentielles. Verser dans un récipient et profitez du chaud parfum de vanille. Votre baume douceur est prêt!

Pour en savoir plus:

www.sauvonslesabeilles.com

www.mielleriealphonse.com

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