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Le président chinois en offensive de charme dans la cour arrière des États-Unis

Écrit par Stephen Gregory, Epoch Times
10.06.2013
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  • Le président chinois, Xi Jinping, et son homologue mexicain, Enrique Peña Nieto. Xi était en visite au Mexique le 4 juin 2013. (Alfredo Estrella/AFP/Getty Images)

C'est avec un portefeuille bien garni et de bonnes manières que le président chinois, Xi Jinping, tente d'accroître l'influence de la Chine et les occasions d'affaires dans la cour arrière des États-Unis.

Son voyage au continent l'a amené dans les Caraïbes, à Trinidad-et-Tobago plus précisément, au Costa Rica en Amérique centrale, puis au Mexique. Les 7 et 8 juin, il a rencontré le président américain, Barack Obama, dans le sud de la Californie.

Au cours de cette visite de Xi, les pays visités sont aussi importants que ceux qui ne sont pas visités, comme le Cuba communiste, le Venezuela socialiste et leur alliée, la Bolivie. C'est la première fois qu'un dirigeant chinois visitant l'hémisphère Ouest ne fait pas un arrêt à Cuba.

L'analyste politique Carlos Rajo a indiqué à la station de radio mexicaine, Radiofórmula, que l'évitement de Cuba démontre que la Chine «veut être ami avec le reste des Amériques, particulièrement avec les meilleurs amis des États-Unis, le Mexique et le Costa Rica». En d'autres mots, Xi envoie le message à Washington que l'influence de Pékin va s'accroître en bordure du territoire américain.

La visite à Trinidad-et-Tobago s'explique en partie par la compétition que se livrent la Chine et Taïwan. Des 23 pays qui reconnaissent Taïwan plutôt que Pékin, 11 sont dans les Caraïbes et en Amérique centrale.

«Le peuple chinois n'oubliera jamais que Trinidad-et-Tobago a voté en faveur de retourner le siège légitime de la République populaire de Chine aux Nations Unies en 1971», a déclaré Xi Jinping dans l'organe du Parti communiste chinois, le Quotidien du peuple.

Pendant qu'il était à Trinidad-et-Tobago, Xi a tenu des rencontres bilatérales avec les dirigeants d'Antigua-et-Barbuda, de la Barbade, des Bahamas, de la Dominique, de la Grenade, de Guyana, du Suriname et de la Jamaïque, soit des «pays des Caraïbes qui ont des liens diplomatiques avec la Chine», a fait remarquer le Quotidien du peuple.

Les petits pays ont été récompensés, alors que Xi leur a promis 3 milliards de dollars US en aide devant être livrée sous forme de prêts à très faible taux, a indiqué à ABC le premier ministre de Trinidad.

L'ambassadeur chinois à Trinidad-et-Tobago a déclaré que les prêts «allaient augmenter à l'avenir», selon ABC.

Les bonnes manières de Xi ont charmé les dirigeants caribéens. Le premier ministre de la Dominique s'est dit content d'avoir été «pris au sérieux» et celui des Bahamas a dit avoir senti que Xi l'avait traité de la même manière que Xi aurait traité Barack Obama, selon Channel NewsAsia.

Bien entendu, Xi ne s'est pas rendu à Trinidad-et-Tobago seulement pour donner des cadeaux et se faire des amis. La Chine a besoin de gaz naturel et le pays caribéen en possède de larges réserves.

Avec l'augmentation substantielle de la production de gaz naturel aux États-Unis, le marché principal d'exportation de Trinidad-et-Tobago se ferme peu à peu. Avec l'élargissement du canal de Panama en 2014, il deviendra plus facile d'exporter du gaz naturel liquéfié vers la Chine.

Au Costa Rica, le seul pays d'Amérique centrale à reconnaître la Chine, la visite de Xi était du pareil au même. Une promesse de près de 2 milliards de dollars US en projets d'infrastructure devrait être réalisée, dont la rénovation d'une raffinerie de pétrole (1,5 milliard de dollars US).

Au Mexique, Xi Jinping a tenté de réparer une relation qui a traversé une période difficile.

Les exportations de la Chine vers le Mexique (57 milliards de dollars US) sont dix fois plus importantes que ses importations (5,75 milliards de dollars US). Les Mexicains ont été insultés lorsque la Chine a mis 70 touristes mexicains en quarantaine lors de l'épidémie de grippe porcine en 2009, même si aucun d'entre eux ne démontrait des symptômes.

Après la décision du président mexicain, Felipe Calderón, de rencontrer le dalaï-lama en 2011, la Chine a interdit l'importation du porc mexicain. Un sondage de la BBC en 2011 a indiqué que seulement 23 % des Mexicains avaient une opinion positive de la Chine.

L'interdiction sur l'importation du porc a été levée durant la visite et une entente commerciale a été conclue qui promet 1 milliard de dollars US en commerce du Mexique vers la Chine.

Il est cependant peu probable que ces mesures apaisent les détracteurs des pratiques commerciales de la Chine.

Julio Faesler, l'ex-directeur de l'Institute of Foreign Trade au Mexique, a mentionné à la BBC que les exportations chinoises entrent directement en compétition avec les industries manufacturières mexicaines, et ce, de manière non équitable.

M. Faesler a dit espérer que le président mexicain, Enrique Peña Nieto, soit «très ferme pour exprimer une insatisfaction générale en ce qui a trait à la vente de produits chinois à des prix plus bas que les coûts de production, ce qui affecte sévèrement plusieurs industries mexicaines». Le Mexique a déposé quatre plaintes devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), accusant la Chine de dumping.

Un éditorial écrit par le diocèse de Mexico dénonçant le dossier des droits de l'homme de la Chine a reçu beaucoup d'attention dans la presse mexicaine. L'éditorial fait état du travail de la Chine contre la liberté d'expression et de religion à l'étranger, alors que Pékin «utilise sa puissance économique et militaire pour faire pression sur les autres pays».

Un article dans le journal La Razón a mentionné que les questions des droits de la personne et de libre-échange sont reliées : «Il est impossible de croire que le gouvernement chinois, qui continue à violer ses propres lois contre sa population, va réellement respecter un cadre légal. Le libre-échange avec les régimes tyranniques est toujours dangereux.»

Version originale : Xi Jinping Courts Nations in America’s Backyard

 

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