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Les défis de la Russie

Écrit par Dr. César Chelala
12.06.2013
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  • Le 1er juin dernier, un jeune homme fume sa cigarette sur la Place Manezhnaya aux abords du Kremlin à Moscou. L’ambitieux projet russe d’interdiction de fumer, qui vise à réduire de moitié le nombre de fumeurs, afin d’améliorer la santé publique, est entré en vigueur. Des doutes planent sur son application réelle. (Andrey Smirnov/AFP/Getty Images)

Même si elle appartient pratiquement au groupe des pays les plus riches au monde, la Russie reste confrontée à plusieurs défis qui entravent son développement, comme l’émigration de masse de ses jeunes, les problèmes de démographie et de santé publique.

L’absence d’opportunités et les difficultés économiques croissantes poussent de nombreux jeunes à émigrer, principalement vers l’Europe et les États-Unis. Les émigrants ambitionnent d’élargir leurs horizons et d’accéder à de meilleures possibilités, mais ils constatent que le climat actuel de la corruption du pays limite énormément leurs chances.

Environ 1.250 000 Russes ont ainsi quitté le pays entre 2008 et 2011, soit plus d’émigrés que lors des départs après l’effondrement de l’Union soviétique. En 2010, une enquête révélait que 21% des Russes voulaient émigrer, contre 5% en 1991, l’année de l’effondrement de l’Union soviétique.

Au cours des vingt dernières années, le vieillissement de la population et son impact sur la société russe a été largement débattu. Tant que la Russie n’aura pas résolu ces défis, son statut de puissance mondiale sera sérieusement compromis. Le pays a récemment rencontré un problème identique à celui d’autres pays développés, le vieillissement rapide de sa population et une baisse constante du taux de natalité. Si l’espérance de vie des citoyens de la plupart de ces pays industrialisés a augmenté, ce n’est pas le cas en Russie, à cause de l’état relativement faible de la santé publique.

Ces facteurs, en plus d’une politique d’immigration restrictive et d’un taux de fécondité bas, ont provoqué en Russie, un processus constant de dépopulation. Entre 1993 et 2010, la population russe est passée d’environ 149 millions de personnes à 142 millions. Si les tendances actuelles se poursuivent, en 2050, la population de la Russie sera comprise entre 100 et 107 millions, soit un désastre démographique pour un si grand pays.

Les taux élevés de tabagisme, d’alcoolisme et le grand nombre de séropositifs ou de personnes atteintes du SIDA, créent de graves problèmes de santé au sein de la population russe. Aujourd’hui, plus de deux millions d’hommes seraient séropositifs dans le pays et l’épidémie progresse sans cesse. 80% des personnes infectées par le VIH ont moins de 30 ans, l’épidémie est étroitement liée à une consommation accrue de drogues par intraveineuse.

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), chaque année, les maladies cardiaques, aggravées par l’alcool et le tabac, tuent 1,2 million de personnes. À l’échelle nationale, des recherches montrent que l’augmentation de la consommation d’alcool depuis 1987 a provoqué plus de trois millions de morts. Un décès sur huit serait ainsi attribuable à des maladies liées à l’alcool.

En Russie, les mots et les symboles ont plus de poids que les faits. À plusieurs reprises, comme président et comme Premier ministre, Vladimir Poutine a tenté d’utiliser des symboles pour rallier les soutiens à sa politique. L’un de ces symboles a été de présenter la Russie comme une forteresse isolée, entourée par de puissants ennemis, notamment les États-Unis. Malgré l'utilisation de ces symboles, l'opposition anti-Poutine – en particulier des jeunes et des intellectuels de tous âges –, est exacerbée. Pour beaucoup de Russes, si la corruption a toujours existé dans le pays, elle n’a jamais atteint le seuil actuel. Cette situation est aggravée par les manœuvres de Poutine, qui tente de se maintenir indéfiniment au pouvoir. Une question qui inquiète nombre de citoyens.

Depuis son retour aux plus hautes fonctions du pouvoir, Poutine a accentué les aspects négatifs de son régime: la consolidation de son pouvoir, un contrôle strict des médias et de l'économie, la manipulation électorale, la censure, la propagande dans les médias contrôlés par l'État, la persécution des opposants politiques, des industriels et des commerçants qui s'opposent à son régime.

La population semble cependant moins encline à endurer d’avantage les abus du gouvernement.  Les protestations contre le régime actuel sont constantes, malgré les énormes amendes infligées par le gouvernement pour toute manifestation populaire. Et Poutine devra faire face à des critiques croissantes sur ses politiques menées de main de fer. Compte tenu de ces circonstances, il est impossible de prédire avec certitude la direction que les événements vont prendre. Toutefois, les dirigeants russes sont confrontés à une série de problèmes vastes et complexes. La manière dont ils vont répondre à ces défis déterminera l’avenir de la Russie, en tant que pays.

Le Dr. César Chelala est chroniqueur des questions de politique étrangère et des droits de l’homme. Il est co-lauréat d’un prix Overseas Press Club of America.

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