Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants

Vision à très long terme du général Dallaire

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
12.06.2013
| A-/A+
  • M. Dallaire en compagnie de ses collègues de La Force de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies (Casques bleus) (EyeSteelFilm/WhitePinePictures)

En nomination pour les derniers Oscars, le très prisé film Rebelle du réalisateur québécois Kim Nguyen raconte l’histoire d’une jeune fille ayant vécu la vie d’une enfant-soldat. Il s’agissait d’une fiction frôlant la réalité. On vit le phénomène inverse avec le dernier documentaire canadien de Patrick Reed, Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants : le réel semble toucher la puissance que peut parfois contenir la fiction. Rebelle pourrait être perçu comme une préparation pour le vrai monde que nous fait visiter Reed. Produit par Peter Raymont, J’ai serré la main du diable, ce documentaire nous propulse dans l’univers mutilé du lieutenant-général Roméo Dallaire, où il se lance pour le deuxième round de sa carrière et de sa vie. Son combat contre l’injustice va jusqu’à vouloir changer le cours du destin de plus de 300 000 enfants, garçons et filles, dans plus de 30 pays en guerre dans le monde.

L’ex-commandant de l’ONU, Roméo Dallaire, ne peut tourner la page du génocide rwandais, survenu en 1994, qu’il a vécu comme s’il était un des leurs. Il se voit obligé d’investir les années à venir afin d’éradiquer ni plus ni moins le recrutement des enfants-soldats dans les conflits sur la planète. Étant conscient de l’ampleur colossale du défi, il s’y lance coûte que coûte, ayant toujours à cœur de revoir ces trop jeunes machines à tuer redevenir des enfants.

Patrick Reed a réussi à capturer une palette d’émotions très variées du lieutenant-général. Dans son filet de documentariste, il a su attraper ses instants de doute, ses longues hésitations, son désespoir, sa détermination, ses approches bienveillantes, ses questionnements sans réponses, etc. La tension vécue par l’équipe de l’ex-commandant de l’ONU, entre autres à Kigali, se transmet avec fluidité aux spectateurs. M. Dallaire se livre de manière particulièrement intime. Le portrait de toute son humanité et de ses difficultés à vivre est bien amené. On reconnaît notamment toute la grande honnêteté et le franc-parler de ce grand homme.

Le film vient mettre en lumière ce mystère, percé à moitié, qui plane autour de l’utilisation des enfants-soldats, les tentatives d’y voir plus clair y sont présentées à plusieurs reprises. Il est fascinant que Reed ait réussi à réunir des figures clés, provenant de l’ONU, entre autres, pour nous donner espoir qu’il existe des gens vraiment compétents qui pourraient mettre fin à cette utilisation illégale et inhumaine d’enfants-soldats. Le réalisateur a aussi assuré l’équilibre de son long métrage en permettant aux spectateurs d’être témoins d’autant de conversations entre le lieutenant-général et des généraux de milices qu’avec d’anciens enfants-soldats.

Les animations relativement rudimentaires parsemant le documentaire et narrées par des voix de jeunes Rwandais illustrent quelques histoires d’enfants-soldats. Elles sont peu nombreuses, mais elles atteignent leur cible en activant l’imaginaire du spectateur sans le perdre avec un hyperréalisme qui pourrait en horrifier plusieurs. La trame sonore, plus présente lors des animations, rappelle la quête épique du général Dallaire. Quant à la sélection d’images qui assoit le film, elles sont audacieuses, justes et bouleversantes.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.