Un peu plus d'un siècle après son naufrage, quelques trésors du Titanic sont revenus à la surface. Pièces mécaniques, morceaux de mobiliers, effets personnels (brosses, miroirs, sacs à main...), ustensiles de cuisine, billets de banque, et même vêtements : 280 des 5.500 objets récupérés depuis 1986 sur l’épave du navire naufragé sont présentés au public. Remontés après une plongée jusqu'à 3.820 mètres au fond de l'Atlantique Nord par la société RMS Titanic Inc, ils sont exhibés jusqu'au 15 septembre Porte de Versailles. La société, seule à posséder l'autorisation d'exploiter la lucrative épave du Titanic, expose également dans six villes américaines en ce moment.

Le visiteur pourra s'étonner de la relative bonne conservation de certains objets. Ceux-ci en effet « n'ont pas seulement souffert de leur environnement hostile avec peu d'oxygène et pas de lumière mais aussi des pressions supérieurs à 6.000 livres (soit environ 2721 kilogrammes) par centimètre carré », détaille une pancarte explicative. La RMS Titanic Inc. se désole de ne pas pouvoir sauver l'épave en entier. Celle-ci, selon certains spécialistes, pourrait disparaître dans une quarantaine d'année.

Embarquement immédiat

Mais l'exposition ne se contente pas d'aligner des objets. Elle propose au visiteur une véritable plongée dans l'univers du célèbre navire de la White Star Line, qui devait relier l'Europe au Nouveau Monde. Alliant explications didactiques et histoires personnelles de quelques passagers, la visite opte pour une approche chronologique du récit du Titanic.

Grâce à des reconstitutions grandeur nature, on s'y croirait presque. Le 10 avril 1912, sur le quai de Southampton, plus de 2.200 personnes prennent place à bord d'un navire réputé insubmersible. Vous-même faîtes partie de la foule. Avant le départ pour la traversée du musée, chaque visiteur se voit offrir une carte d'embarquement en plus d'un audioguide. Sur le « boarding pass » est inscrit le nom d'un passager ayant véritablement voyagé sur le paquebot. Exemple : le Colonel Gracie, 54 ans voyageant seul en première classe, cabine C-51, qui est à compter parmi les rescapés.

Après avoir reçu quelques informations sur la construction du titanesque Titanic, le visiteur-passager poursuit son chemin dans les cabines. Première, seconde et troisième classe étaient nettement séparées, selon la tradition édouardienne de l'époque. On se rappelle alors de Léonardo DiCaprio alias « Jack » dans le film de James Cameron, logé en troisième classe, mais qui, bravant les codes sociaux, s'amourache de « Rose » (Kate Winslet) passagère de première classe à l'esprit indépendant.

La visite se poursuit dans la véranda café et décrit le fumoir. Le grand escalier du navire n’a malheureusement pas pu être reconstitué Porte de Versailles, faute à un plafond trop bas. Une large photographie l'évoque cependant.

Arrive le moment dramatique du naufrage. Le 15 avril 1912 : l'iceberg, la coque transpercée, fermeture des portes étanches, cinq compartiments inondés, alors que la flottaison du navire n'est encore possible qu'avec quatre compartiments remplis d'eau... Le navire ne possède pas assez de canots de sauvetages, et les premiers ne sont pas remplis. Il n'a fallu que trois heures pour que le géant sombre au fond de l'océan. Au total, plus de 1.500 personnes perdirent la vie. Comme dans le film de Cameron, le registre des disparus atteste de plus de pertes en troisième classe qu'en première.

Une dernière fois, le visiteur se met à la place des malheureux passagers, condamnés à plonger dans une eau à la température en-dessous de zéro degré (l'eau salé gèle à une température inférieure à zéro), en touchant un morceau de glace représentant l'iceberg. La plupart des naufragés du Titanic sont décédés rapidement d'hypothermie.

A dimension humaine

L'exposition, dédiée à Millvina Dean, dernière survivante du Titanic, décédée en 2009 à l’âge de 97 ans, honore la mémoire de tous les sinistrés. Les récits personnels, mis en discours par des voix en français ainsi que les objets leur ayant appartenu leur redonne vie.

«C’est important, car les objets ramènent une histoire», développe Paul-Henri Nargeolet, directeur de recherches sous-marines et commissaire de l’exposition, dans une interview à Paris Match. «Le Titanic est une histoire humaine. Ce bateau, et son naufrage, rassemblent tout: c’était le plus grand, le plus moderne, c’était son premier voyage. Il y avait à bord des milliardaires, des gens très pauvres, des immigrants en troisième classe qui rêvaient de partir en Amérique du Nord pour une vie meilleure. Tout le monde peut y trouver des ingrédients pour rêver.»

Informations pratiques :

PARIS EXPO – PORTE DE VERSAILLES - PAVILLON 8
Hall d’exposition climatisé
Métro: ligne 12 / Tramway: ligne T3, T2 / Bus : lignes : 39 – 80 / Parking sur place

Ouvert tous les jours jusqu'au 15 septembre 2013.
En juin de 10h00 à 18h00.

Du 1er juillet au 15 septembre de 10h00 à 19h00
Fermetures exceptionnelles : les mardi 18 et 25 juin