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Sarah préfère la course

Courir sa vie jusqu’à se saboter

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
13.06.2013
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  • Sophie Desmarais joue la talentueuse coureuse de demi-fond Sarah. (Les Films Séville)

Un des grands éloges sur la scène internationale a été décerné au film Sarah préfère la course, premier long métrage réalisé par Chloé Robichaud. Il s’agit rien de moins qu’une sélection officielle dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes le 21 mai dernier où la foule a adressé une ovation de plusieurs minutes lors de la représentation du film québécois. Pourtant, le long métrage incite plutôt à s’enfoncer dans son siège ou simplement à le quitter avant la fin.

Originaire de Québec, Sarah (Sophie Desmarais) n’a que la course dans la vie. Alors qu’elle a l’occasion d’en faire un peu plus dans une équipe de l’Université McGill à Montréal, elle décide de partir avec un collègue de travail qu’elle connaît peu, bien que sa mère inquiète s’y oppose. Elle décide de se marier pour avoir des prêts et bourses afin de se concentrer davantage sur son sport. Un souci de santé l’attend au détour en plus des conséquences des choix précipités qu’elle a faits.

Antoine, le personnage de Jean-Sébastien Courchesne (Jo pour Jonathan), est sans doute celui qui surprend le plus dans sa douceur et sa simplicité qui se dévoilent au fur et à mesure de la progression du film. La mère de Sarah, interprétée par Hélène Florent (Lucidité passagère, Café de Flore), a une belle et courte occasion de jouer un personnage anxieux et brisé. Beaucoup de vibrations de la part de Geneviève Boivin-Roussy (2 nuits, O') qui en quelques répliques, et avec une chanson bien connue, arrive à émouvoir.

Si on doit faire la critique du réalisme du scénario, des images, du jeu de Sophie Desmarais ou encore celui de Micheline Lanctôt par exemple, on peut dire que cet aspect est presque pur à 100 %. Comme un alcool pur, cela ne veut pas dire qu’on peut le consommer sans risque. Dans le cas de Sarah préfère la course, on peut dire qu’on a misé beaucoup sur le réalisme, aux dépens du reste. Ce risque qu’a pris la réalisatrice du sensationnalisme hyperréaliste lui a procuré des entrées et quelques honneurs à Cannes. Toutefois, au fond, est-ce qu’il reste quelque chose au bout du visionnement? Est-ce qu’il nous reste quelque chose au bout de la moitié du visionnement? Non…

Une bonne idée et une mauvaise ponctuent le film. La bonne est celle des messages de biscuits chinois sur le mur qui donnent un avant-goût très vague de «l’action» à venir. Elle s’avère un peu brouillonne et inachevée. La mauvaise est celle de l’entrevue d’un étudiant anglophone faite en compagnie de Sarah. Elle nous révèle trop peu du personnage ou, du moins, le peu de substance qu’il possède.

Sarah préfère la course est un drame de peu de mots, de peu de revirements subits et de peu de couleurs démontrant une forme d’exclusion. Il comprend une histoire qui coule jusqu’à ce que la fin en queue de poisson survienne, laissant au spectateur la tâche de s’imaginer comment Sarah continue de couler après le générique. L’intrigue repose sur le fait de savoir si Sarah aura le courage de s’affirmer et de croquer véritablement dans la vie.

On devient de plus en plus amorphe à force de côtoyer Sarah qui n’en finit plus de sortir de son cocon. Il est difficile de connecter avec ce personnage qui semble se vider au fil des minutes. Quant à son impact sur les jeunes, il est au niveau zéro : ni inspirant ni sain. Un contre-exemple pour stimuler la jeunesse peut-être…     

 

 

 

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