Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Le Parti communiste chinois se débat avec le désintérêt de ses membres

Écrit par Cassie Ryan, Epoch Times
16.06.2013
| A-/A+
  • Les participants après la séance d’ouverture du Congrès quinquennal du Parti communiste chinois, au Grand Palais du Peuple à Beijing, le 8 novembre 2012. Selon un professeur chinois d’université le régime doit réduire drastiquement le nombre pléthorique de ses membres pour éviter une perte du pouvoir de l’image, tout comme cela l’a été pour le Parti communiste soviétique. (Ed Jones/AFP/Getty Images)

Si de nombreux cadres ont déjà ouvertement renoncé, ou s’éloignent doucement du Parti communiste chinois dans un cas ou dans l’autre, pourquoi ne pas arrêter une position officielle et permettre au régime de sauver un peu la face? Récemment un académicien affilié au Parti a proposé une idée face à cette réalité dans un journal idéologique, suggérant au Parti de réduire de moitié le nombre des adhésions, afin d’éviter une perte de contrôle, comme le Parti communiste de l’Union soviétique en 1991. Cependant selon les experts indépendants, aux vues de sa proposition, le système est déjà en train de s’effriter, cette mesure ne serait donc que peu efficace.

Écrivant dans le Quotidien du Peuple, journal d’État bihebdomadaire, le professeur Zhang Xien de l’Université du Shandong a attiré l’attention sur le fait que le nombre pléthorique de 83 millions de  membres du Parti communiste chinois devrait être réduit à 51 millions pour sa survie.

Dans l’article, Zhang a proposé un «mécanisme de sortie» selon lequel le Comité central pourrait classer les cadres en trois groupes – les membres honoraires, les membres à l’essai, et les membres formels – ce qui permettrait de faire de nombreux retranchements dans la catégorie honorifique, qui serait surtout composée de «membres âgés, malades et retraités qui sont incapables de suivre la ligne du Parti».

Cette dernière remarque fait référence au fait que de nombreux membres du Parti aujourd’hui ne prennent pas l’idéologie officielle de l’organisation très au sérieux, l’adhésion est souvent considérée comme un simple moyen d’avancement pour leur carrière. Les comptes en ligne des «sessions d’étude» du Parti au cours des dernières années témoignent souvent de cette expérience en termes désobligeants, avec un manque généralisé d’intérêt par ceux d’en bas concernant les derniers développements théoriques des dirigeants du Parti. Les doctrines impénétrables du précédent leader Jiang Zemin, la «Triple représentativité», ou le «Concept du développement scientifique» de Hu Jintao, sont régulièrement bafouées.

Shi Cangshan, un analyste indépendant des affaires du Parti à Washington, a déclaré à Epoch Times que cette suggestion de «purger le Parti» est le reflet d’un ensemble de problèmes auxquels fait face le PCC.

Il y a par exemple les organisateurs du Parti purs et durs qui souhaitent réorganiser sa structure byzantine, qui est devenue un casse-tête en termes de gestion interne pour les comités locaux. «Actuellement, le Parti dispose de 83 millions de membres et, du niveau central au niveau local, il dispose de 13 étages organisés horizontalement en niveaux de services du Parti, chacun avec ses propres dispositions organisationnelles verticales innombrables», a-t-il expliqué.

Un autre problème est le phénomène de la «politique politicienne gériatrique», où les ex-dirigeants continuent à s’immiscer dans les affaires du Parti et de l’État, même après qu’ils aient soi-disant arrêté où qu’ils soient à la retraite. Shi a déclaré que l’ancien dirigeant Hu Jintao a initié le «départ pour de bon» lors de la 18ème Congrès national en novembre dernier, ce qui rend plus difficile pour le précédent chef du Parti Jiang Zemin de poursuivre son influence sur les questions du Parti.

«Dans le passé, tous les hauts gradés, membres retraités du Parti n’avaient aucun problème pour manipuler les affaires du Parti, ou les activités à leur niveau, après leur départ. Surtout pour les générations de Deng Xiaoping et Jiang Zemin – ils ont pris leur retraite, mais n’ont pas diminué leur influence, ce qui a créé beaucoup de complications pour les nouveaux titulaires», a poursuivi Shi.

Il a ajouté, qu’en rendant l’adhésion des anciens combattants retraités «honoraire», selon l’article, ces personnes ne peuvent plus avoir une influence sur les décisions au sein du Parti.

Shi a noté que la fondation du PCC est «déjà extrêmement fragile», expliquant qu’il y a beaucoup de membres passifs et inactifs, appelés «droitiers» par les plus engagés idéologiquement, qui doutent des doctrines et du système du Parti.

Cette proposition avancée par un intellectuel du Parti reconnaît que près de 8 millions de membres, soit 10%, peuvent être retranchés par une mise à l’écart des cadres «passifs». «Cela a un rapport direct avec le phénomène Tuidang (lit. «Quitter le Parti ») en cours depuis des années», a déclaré Shi Cangshan, se référant au mouvement populaire dans lequel les membres et les anciens membres du Parti et des organisations, qui sont attachées au Parti comme la Ligue de la Jeunesse et les Jeunes Pionniers, sont encouragés à renoncer à leur adhésion. L’édition chinoise d’Epoch Times conserve le total cumulé du nombre de personnes ayant renonçé au Parti.

Dans une récente interview pour New Tang Dynasty Television, le commentateur politique Zhong Weiguang a déclaré qu’il était trop tard pour le Parti de se régénérer avec succès. «La réduction du nombre de membres du Parti ne peut que conduire à sa désintégration», a-t-il remarqué. «L’effondrement des communistes en Europe de l’Est en 1989 a déjà montré aux gens qu’il n’y a eu aucun cas de réussite pour qu’un Parti communiste puisse s’améliorer.»

Version en anglais: The Chinese Communist Party Struggles With an Uninterested Membership

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.