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Les militants chinois opposés à la corruption sont incarcérés

Écrit par Carol Wickenkamp, Epoch Times
17.06.2013
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  • Le chef du Parti communiste chinois Xi Jinping s’est exprimé face aux journalistes le 7 Juin, après une rencontre avec le président Barack Obama. Xi a lancé une campagne de grande envergure contre la corruption en Chine, mais les récentes arrestations de militants anticorruption a provoqué, pour beaucoup, une remise en question quant à sa sincérité. (Jewel Samad/AFP/Getty Images)

Xi Jinping a entamé son mandat en tant que chef du Parti communiste chinois (PCC) en dirigeant une campagne de propagande dénonçant la corruption au sein du Parti, promettant de sévir contre les fonctionnaires qui se moquent des lois. Mais ceux qui l’auront pris au mot en organisant, par exemple des événements pour encourager la divulgation des actifs chez les fonctionnaires, se retrouvent maintenant eux-mêmes en état d’arrestation, les groupes de défense des droits de l’homme font appel pour leur libération.

Selon Sophie Richardson, la directrice en  Chine de Human Rights Watch, dans un communiqué de presse le 9 juin: «Quand le président Xi Jinping a appelé à réagir fermement face à la corruption, cela a été salué comme une politique innovante, mais quand les gens ordinaires défendent la même idée en public, son gouvernement considère cela  comme de la subversion».

«La lutte contre la corruption et pour la primauté du droit repose en partie sur le respect des libertés d’expression et de réunion, et non sur la suppression de ces droits.»

Selon Human Rights Watch, depuis fin mars une dizaine de militants anticorruption et en faveur de règles stipulant que les fonctionnaires doivent déclarer leurs biens, ont été arrêtés, et dix ont été formellement inculpés et seront probablement poursuivis et condamnés.

Les efforts anticorruption du président Xi Jinping s’avèrent globalement être superficiels, décourageant l’extravagance et permettant la purge de quelques fonctionnaires haut placés, mais les citoyens chinois souhaitent un changement plus concret.

Les militants veulent que le PCC adopte une loi exigeant la divulgation des avoirs des responsables du Parti. L’ancien Premier ministre Wen Jiabao a exhorté les responsables à publier leurs actifs après que l’immense fortune de sa famille ait été rendue publique par ses ennemis politiques l’année dernière, mais son exhortation n’a reçu en écho qu’un silence de la part des autres membres de l’élite chinoise. Récemment, Liu Zhijun, l’ancien ministre des Chemins de fer, possédait 374 maisons accumulées au cours d’une longue carrière de biens confisqués pour détournement de fonds.

Forcer les fonctionnaires à divulguer leurs avoirs frapperait le cœur de la corruption au sein du Parti, du fait que les cadres agissent de manière individuelle en utilisant leur position pour se bâtir des empires personnels – amassant biens immobiliers, montres, voitures et lingots d’or, tout en envoyant des fortunes à l’étranger, en cas d’une invasion de problèmes au domicile.

Selon Human Rights Watch, en décembre 2012, un groupe d’intellectuels a rédigé une lettre ouverte appelant les membres du Comité central du PCC à divulguer leurs avoirs. La lettre aura été signée par plus de 7.000 personnes.

Dans une lettre soumise au comité central du Parti à la mi-février trois cadres du PCC retraités ont conseillé de même. Du fait que les dirigeants du Parti n’ont pas répondu, les trois ont décidé de faire une lettre ouverte, le 17 mai, en la publiant en ligne.

Selon le communiqué de Human Rights Watch, à Pékin, des militants ont été arrêtés pour avoir brandi des banderoles avec des slogans tels que «exigeons des fonctionnaires la divulgation publique de leurs actifs» et «tant que nous ne mettrons pas un terme à la corruption des fonctionnaires, le ‘China Dream’ ne sera qu’un rêve».  Le «China Dream» est un concept récent avancé par Xi Jinping. Les individus ont été arrêtés pour attroupement illégal, tandis que les partisans dans la province du Jiangxi ont eux aussi été placés en détention.

Bien que la constitution chinoise garantisse aux citoyens le droit de se rassembler, les conditions sont tellement restrictives que dans la pratique, les citoyens ne peuvent exercer ce droit. L’approbation par la police est nécessaire pour protester, mais elle est rarement accordée, surtout si la manifestation est critique pour le Parti communiste chinois et ses mesures politiques. Le seul fait de demander pour avoir le droit de se rassembler est risqué, certains demandeurs se retrouvant harcelés, voire arrêtés pour avoir requis l’autorisation.

Le groupe des avocats des droits de l’homme en Chine, le comité de support des avocats chinois, les défenseurs des droits humains, et le centre indépendant chinois PEN s’allient à Human Rights Watch en appelant à la libération des militants.

Version en anglais: Chinese Activists Opposing Corruption Are Detained

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Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.