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Le dissident chinois aveugle perd son domicile à l’université de New York

Les raisons du départ de Chen Guangcheng après une année de soutien sont incertaines

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
23.06.2013
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  • (Don Emmert/AFP/Getty Images et Benjamin Chasteen/Epoch Times)

Chen Guangcheng, l’avocat chinois aveugle, dont l’évasion spectaculaire de sa masure strictement surveillée dans la campagne du Shandong l’a conduit à s’exiler de Chine et à prendre en mai 2012 un poste de professeur associé à l’université de New York, devra quitter cette université dans moins d’un mois.

Les nouvelles selon lesquelles l’université de New York mettait fin à son soutien en faveur de Chen ont d’abord été rapportées tôt dans la matinée du 13 juin par le New York Post Son titre en majuscules disait: Chinois à emporter. EXCLUSIF:l’université de New York met à la porte le dissident aveugle. Le New York Post ne s’est pas entretenu avec Chen avant de publier cet article.

Selon un communiqué de l’université, les paroles d’un professeur qui travaille avec Chen et ceux d’un proche qui n’a pas souhaité être identifié, Chen Guangcheng et son épouse savaient qu’ils devaient quitter à un moment donné l’université de New York et n’avaient pas été trop surpris lorsqu’on leur a demandé de partir pour la période de fin juin.

Epoch Times a contacté à plusieurs reprises Chen et son épouse, Yuan Weijing, sur deux téléphones portables via SMS et appels vocaux. Cependant, après avoir accepté un appel, Yuan a refusé de donner la date à laquelle on leur avait demandé de quitter l’université de New York, ou toute autre information; elle a précisé qu’il était «gênant» de parler et qu’elle mettait fin à la conversation.

Bien qu’on leur ait demandé de quitter leur appartement fin juin, il est peu probable qu’ils soient en mesure de le quitter à la date arrêtée, car le 23 juin ils partiront à Taiwan pour deux semaines, dans le cadre d’un voyage organisé d’avance, en compagnie de Jérôme A. Cohen, un professeur de droit chinois de l’université de New York, qui avait organisé leur séjour.

L’université a déclaré dans un communiqué que Chen ne subissait aucune pression concernant ses déclarations publiques, mais une personne qui lui est proche a précisé qu’il avait le sentiment que l’université de New York ne souhaitait pas que Chen s’exprime autant par rapport aux droits de l’homme en Chine, et que par ailleurs, Chen percevait d’une certaine façon la pression exercée par l’université. Chen a également perçu qu’il était tiraillé entre les intérêts politiques des conservateurs et libéraux des Etats-Unis, chacun souhaitant qu’il soit associé exclusivement à sa cause par rapport aux droits de l’homme en Chine.

D’après la personne proche de Chen, sa famille ne souhaite pas faire de commentaire sur les reportages avant d’avoir decidé de la conduite à tenir par la suite. Ils ont actuellement au moins deux offres au choix: un poste de trois ans à l’institut Witherspoon, un groupe d’experts basé au New Jersey, et un poste de professeur associé à la faculté de droit de l’université de Fordham à New York.

Le rapport initial sur le départ de Chen de l’université de New York se concentrait principalement sur la prétendue pression qu’il avait subi de la part de l’université, et présumait qu’il avait été contraint de quitter l’université qui élargissait ses activités en Chine en déployant un grand campus à Shanghai.

Le Post a cité une personne anonyme, «un professeur basé à New York et connaissant bien la situation de Chen» qui avait déclaré: «Le problème majeur est que l’université de New York est très compromise par le fait de travailler très étroitement avec les Chinois pour créer une université… Sinon, ils se verraient beaucoup moins contraints sur des questions telles que la liberté d’expression».

Dans les déclarations faites par le professeur Jérôme Cohen et John H. Beckman, porte-parole de l’université de New York, cette idée a été explicitement écartée. Comme l’a écrit Beckmann «Si c’était vrai, pourquoi l’université de New York aurait-elle accepté Chen au moment où l’attention publique sur cette affaire était au maximum et pourquoi les autorités chinoises nous auraient-elles donné l’autorisation de créér notre campus de Shanghai après son arrivée ici?» Cohen a également dit qu’il n’avait rien entendu à ce sujet.

Selon un interview que Chen a donné à la revue des anciens étudiants de l’université de New York, cette dernière a accordé à Chen, son épouse Yuan Weijing et à leurs deux enfants un appartement près de Washington Square Village à Manhattan, où ils pouvaient facilement apprécier la ville et «tous les plats exotiques que la ville peut offrir». Chen avait un programme «sur mesure» comprenant le droit constitutionnel et la déclaration d’indépendance comme guides dans son étude de l’anglais.

Alors qu’il poursuivait ses études, Chen a commencé à parler de plus en plus ouvertement des violations des droits de l’homme en Chine, une tournure des événements qui n’était peut être pas prévue au début de son séjour à l’université de New York.

Un article de l’Associated Press disait à l’époque: «Certains défenseurs des droits de l’homme trouvaient que Chen pourrait être plus efficace aux Etats-Unis, où il peut s’exprimer librement. Mais Cohen a dit que Chen, qui a reçu une bourse pour étudier à l’université, se concentrera probablement pendant une année sur ses études et peut-être ne consacrera pas trop de temps à son activisme politique».

L’article cite alors le professeur Cohen qui a précisé: «Peut-être va-t-il rapidement retourner en Chine à la fin de l’année, si tout se déroule au mieux. Au début, il se concentrera sur une année d’études sérieuses et verra par la suite ce qu’il devra envisager».

L’article d’AP a annoncé que Chen souhaitait retourner en Chine à un «moment donné».

Toutefois, cette possibilité s’est nettement estompée au cours de l’année qui a suivi.

Chen a continué à faire des déclarations intransigeantes sur les droits de l’homme en Chine et les autorités ont continué à harceler et à punir les membres de sa famille en Chine. On ne peut pas savoir dans quelle mesure les relations de plus en plus tendues entre le régime chinois, Chen Guangchen et sa famille ont accéléré le départ de Chen de l’université de New York.

Son neveu Chen Kegui a été condamné en novembre 2012 à trois ans de prison, pour une soi-disant «blessure volontaire», alors qu’il se défendait avec un couteau de cuisine contre une agresion menée par des voyous, associés au gouvernement local, qui avaient fait irruption à son domicile, armés de massues. «Ils m’ont entouré et un homme m’a frappé à la tête à plusieurs reprises avec une massue en boi», a expliqué Chen lors d’une interview émouvante après cet évènement. «Je n’avais pas d’autre choix que de me défendre en donnant des coups de couteau». Selon des reportages, Chen Kegui a été également privé de soins médicaux pour une appendicite aiguë, tandis que d’autres membres de la famille auraient reçu des menaces de mort.

La mère âgée de Chen a vu ses versements de sécurité sociale et sa ligne téléphonique interrompus au mois de mai.

Cependant Chen a continué à parler publiquement des violations des droits de l’homme en Chine. Il a rejoint une coalition de 30 groupes qui ont demandé au Président Obama de soulever cette question lors de sa rencontre au début du mois de juin en Californie avec le chef du Parti Xi Jinping. Par ailleurs, il a déclaré lors d’une récente interview que «le communisme a toujours été une escroquerie».

Plus récemment, Chen a signé une lettre avec Monseigneur Desmond Tutu, Prix Nobel de la paix, qui énumérait toute une litanie de violations des droits en Chine. Cette lettre du 4 juin disait: «Un nombre incalculable de prisonniers, vraisemblablement des dizaines de milliers, ont été exécutés et leurs organes prélevés pour la vente – une pratique tellement ignoble qu’elle est presqu’au-delà de notre imagination.»

Version en anglais: Blind Chinese Dissident Loses Home at New York University

 

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