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La Chine tient les marchés américains en otage

Écrit par Frank Yu, Epoch Times
30.06.2013
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  • New York, des traders effectuent des transactions à la Bourse de New York avant la cloche de clôture le 24 juin 2013. Le Dow Jones a reculé de près de 140 points pour clôturer à 14,659.56 suite aux inquiétudes concernant la Chine et la Reserve Fédérale. (Mario Tama/Getty Images)

Les spéculations annonçant un changement de politique monétaire mises de coté, le marché boursier américain s’est montré inquiet du fait d’une crise bancaire en cours en Chine, parallèlement à de faibles données financières en ce qui concerne la deuxième économie mondiale en général.

Lundi, Stephen Pope, directeur associé de Spotlight Ideas, a déclaré dans un rapport sur le site MarketWatch: «Je dirais que presque toute la tendance à la baisse des marchés à terme américains... est due à l’inquiétude suscitée par l’état de l’économie chinoise et les implications qui en découlent pour le reste du monde. Je suis convaincu que nous avons exagéré la baisse du fait de cette histoire (de la Réserve fédérale), mais maintenant nous avons une autre excuse pour ne commercer que timidement avec la Chine».

Le lendemain, les déclarations de la banque centrale chinoise sur la gestion des taux interbancaires ont aidé les actions chinoises à récupérer suite à la session de lundi. De ce fait, les actions américaines ont également ouvert en hausse mardi.

Une corrélation entre l’étranger et les marchés américains n’est pas surprenante. Cependant la manière précise dont l’économie chinoise se déplace sur les marchés étrangers peut sembler moins évidente. Examinons quelques-unes des relations les plus notables.

Une aubaine pour les industriels

La principale raison est que peut-être ces dernières années, les États-Unis  ainsi que d’autres entreprises en occident se sont appuyées sur la demande chinoise, tel un moteur de croissance pour contrebalancer les économies les plus faibles au niveau de leurs marchés domestiques.

La Chine constitue la plus grande base de fabrication et d’industrialisation du monde, et consomme une grande quantité de ressources nécessaires pour soutenir la production et l’expansion des infrastructures. L’Institut des ressources mondiales (World Resources Institute, WRI) a estimé en mai que la Chine consomme presque autant de charbon que tout le reste du monde dans son ensemble.

Mis à part les impacts sur l’environnement et la qualité de l’air, l’appétit vorace de la Chine pour le charbon est dû à son secteur de fabrication hyperactif, dont une partie est subventionnée par le gouvernement afin de maintenir l’emploi pour son importante population.

Selon l’Association mondiale du charbon (World Coal Association, WCA), en 2011, la Chine a été le plus grand producteur d’acier au monde, elle aura aussi représenté 45,5% de la consommation mondiale d’acier.

Depuis 2012, selon le producteur  russe RUSAL, un des plus grands producteurs d’aluminium au monde, la Chine représente plus de 40% de la production mondiale d’aluminium primaire et 42% de la consommation mondiale.

La demande venant du secteur de la fabrication du pays a entraîné une croissance récente chez les fournisseurs internationaux de biens d’équipement, tels que 3M, Caterpillar et General Electric, qui sont tous des composants du Dow Jones. La croissance dans le secteur de la fabrication chinoise a également été une aubaine pour les géants miniers tels Alcoa (une autre entreprise de premier ordre) et Rio Tinto en Australie, ainsi que pour l’entreprise de logistique américaine United Parcel Service et le géant maritime danois Maersk.

En raison de sa vocation industrielle, au cours de ces dernières années le Dow Jones Industrial Average est devenu sensible aux nouvelles économiques chinoises. Par exemple, les actions du composant du Dow Jones Caterpillar ont dégringolé fin avril après que la société ait mis à jour ses perspectives financières 2013, avec une baisse des ventes en Chine, qui fut l’un de ses relais de croissance.

La consommation

La deuxième économie mondiale est aussi le pays le plus peuplé du monde, et sa grande population stimule la demande de biens de consommation, de nourriture et de produits de soins.

Pour les multinationales des biens de consommation, la Chine est devenue un moteur de croissance tandis que les ventes aux États-Unis et en Europe sont au point mort. Pour PepsiCo et Coca-Cola, la croissance dans les marchés émergents tels que la Chine a compensé le ralentissement des ventes en Amérique du Nord. Le fast-food détaillant américain Yum! Brands génère environ la moitié de ses revenus mondiaux en Chine, où sa franchise KFC est la chaîne de restauration rapide n°1.

Selon son rapport annuel 2012, Procter & Gamble, à Cincinnati, a connu une croissance moyenne annuelle des ventes de 17% en Chine au cours de la dernière décennie, loin au-dessus des 3% de croissance globale des ventes de l’entreprise.

Les consommateurs chinois stimulent également les ventes des produits de luxe dans le monde. La maison de mode milanaise Prada a rapporté le mois dernier dans son communiqué sur les résultats trimestriels, un progrès des ventes de 25% dans la région Asie-Pacifique, principalement dus aux ventes en Chine (précise-t-elle).

Les nouvelles concernant le ralentissement de la croissance du PIB officiel chinois en mai ont eu un impact sur les marchés étrangers en partie en raison des préoccupations liées à la demande des consommateurs chinois et leurs effets sur les entreprises focalisées sur les produits grand public.

Ennuis bancaires

On aura rapporté la semaine dernière que le secteur bancaire chinois a connu une crise du crédit. Les taux des prêts interbancaires ont été dopés au cours du dernier mois et restent à des niveaux élevés, ce qui indique la réticence des banques à se prêter les unes aux autres.

Un tel phénomène, couplé avec le comportement soudain belliciste de la banque centrale chinoise, pourrait conduire à des défaillances imprévues, avec des banques incapables de renouveler leur financement à court terme, de satisfaire aux marges obligatoires, d’atteindre les ratios minima de fonds propres.

Un système bancaire chinois paralysé (par extension, un gouvernement dans l’incapacité de soutenir l’économie), peut avoir des répercussions massives juste au-dessus des «Big Four», les quatre banques chinoises les plus importantes du pays.

Tout système bancaire est connu pour former la pierre angulaire d’une économie. Le secteur chinois de la fabrication pourrait ne pas avoir suffisamment d’argent pour financer le fonds de roulement pour la production. Faute de liquidités, les consommateurs chinois, acheteurs voraces de produits étrangers, en particulier les produits de luxe, peuvent voir évoluer leurs dépenses. Sans  prêts bancaires, les projets à forte croissance des constructions et des infrastructures chinoises pourraient diminuer leur demande étrangère en métaux, matières premières et biens d’équipement... Et la liste est longue.

La réalité est que bon nombre des plus grandes entreprises américaines dépendent de la demande chinoise, et le cours des actions prend en compte les gains à venir sur la base des prévisions de la croissance actuelles de la Chine. Les mêmes entreprises représentent une grande partie des fonds de pension américain, des plans de retraite, et des actionnaires individuels.

Et si l’économie chinoise faiblit, ou les gains récents se révèlent être un mirage, la douleur sera réelle pour ces entreprises et leurs investisseurs et, par extension, le marché boursier américain.

Version en anglais: China Holding US Markets Hostage

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