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Comment le plus jeune milliardaire africain a atteint les sommets

Écrit par Jasper Fakker, Epoch Times
05.06.2013
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  • Ashish Thakkar, souvent appelé u00able plus jeune milliardaire africain», à San Francisco, États-Unis, le 18 mai 2013. C’est une vision singulière des affaires qui a valu à M. Thakkar le succès. (Jasper Fakkert / Epoch Times)

SAN FRANCISCO - À 31 ans, Ashish Thakkar est passé du statut de réfugié de guerre civile désargenté à celui de directeur d'un conglomérat panafricain multimillionnaire. Il est suffisamment riche pour être reconnu comme le plus jeune milliardaire africain. Cependant, quand il s'agit de richesse et d’affaires, M. Thakkar a sa propre conception.

Les parents Thakkar, originaires de l'Inde, ont été contraints de quitter l'Ouganda en 1972, lors de l'expulsion des Asiatiques par l'ex-président Idi Amin. Ils ont fui vers le Royaume-Uni, et c'est là que le jeune Thakkar est né. Alors qu’il avait 12 ans, ses parents ont décidé de vendre leur entreprise pour s’installer au Rwanda, mais leur vie paisible n'a pas duré longtemps. Lorsque le génocide rwandais a éclaté en 1994, M. Thakkar et sa famille ont dû fuir en Ouganda comme dans le célèbre film Hôtel Rwanda.

«Bien sûr, c'était horrible... Aujourd'hui, je suis sans doute reconnaissant d'avoir pu voir cela parce que c'était une expérience qui a remodelé ma pensée et ma façon de voir la vie», a déclaré le milliardaire dans une interview à Epoch Times à San Francisco.

En Ouganda, la famille Thakkar a commencé à gagner à nouveau sa vie. Désireux de lancer sa propre affaire dès 15 ans, le jeune Thakkar a convaincu ses parents de l’autoriser à quitter l'école afin de créer sa propre affaire. Ses parents y ont consenti. Thakkar a réussi à emprunter 6000 dollars US (4.600 euros) et a loué un petit magasin dans un centre commercial à proximité où il a débuté en vendant des ordinateurs. Il a entrepris de fréquents allers-retours entre l'Ouganda et Dubaï afin de se procurer les fournitures informatiques, revendues ensuite en Ouganda.

Finalement, M. Thakkar s’est installé à Dubaï où il a fondé le Groupe Mar et s'est avéré être exceptionnellement compétent en affaires. Il a agrandi son groupe implanté aujourd'hui dans 26 pays, dont 19 en Afrique, et emploie plus de 7000 personnes. Les dix filiales exercent leurs activités dans les secteurs des technologies de la communication, de l’immobilier, de l'hôtellerie et de la manufacture.

Cependant, bien qu’il dirige un conglomérat de plusieurs millions de dollars et envisage de devenir une force majeure dans le renforcement de la puissance économique africaine, M. Thakkar n'est pas un entrepreneur ordinaire.

Avoir des bonnes intentions dans les affaires

Au cœur de sa conception personnelle et professionnelle, il y a ce qu’il décrit comme les valeurs fondamentales : «la vérité, l’amour et la compassion».

«Les gens ne devraient jamais sous-estimer ces valeurs. C'est tellement important; ces valeurs étaient appliquées il y a une centaine d’années et elles le sont encore aujourd'hui», a-t-il ajouté.

«Quand vous faites les choses avec une intention pure et un cœur pur, cela marche toujours. Je crois fortement à cela.»

Selon lui, ce sont des valeurs provenant de sa croyance spirituelle ainsi que de ce qu'il a compris quand il était adolescent. Cela l’aide aujourd’hui à gérer les problèmes rencontrés dans les affaires.

«Certaines choses ne fonctionnent pas et elles ne sont pas censées fonctionner. Les choses qui fonctionnent sont censées arriver. Je pense qu’être honnête, transparent, sincère constitue réellement une clé», précise-t-il.

Tandis que les premières années de sa carrière étaient consacrées à progresser vers les sommets, actuellement, M. Thakkar dit que cette démarche s’est transformée en l'idée de se différencier et de trouver le moyen de «véritablement déplacer l'aiguille» en faveur de l'Afrique, à l’échelle mondiale.

Et c'est cette aiguille que M. Thakkar tente désormais sans relâche de déplacer dans l'espoir de donner aux jeunes entrepreneurs africains les mêmes opportunités que celles qu’il a reçues.

«Si vous disposez des outils nécessaires pour aider les autres, alors vous ne devez pas attendre pour les aider», s’est-il exprimé.

Soutenir la jeunesse africaine

Un rapport publié le mois dernier par l'Organisation Internationale du Travail des Nations Unies (OIT) établit qu’en moyenne 12 % des jeunes en Afrique sont au chômage, un nombre qui dépasse plus de 50 % dans certains pays africains. C'est un nombre que l'OIT ne s’attend pas à voir évoluer prochainement.

M. Thakkar croit que l’avenir de l'Afrique réside dans ses petites et moyennes entreprises. Bien que les entreprises privées disposent du potentiel pour fournir un grand nombre d'emplois, beaucoup échouent. M. Thakkar souhaite améliorer le taux de réussite de ces entreprises en les guidant et en les préparant au succès.

En 2009, M. Thakkar a créé la Fondation Mara afin d’aider les jeunes entrepreneurs avec les connaissances dont ils ont besoin pour réussir en Afrique; aussi bien pour leur donner l’inspiration que les responsabiliser. Une partie du programme de la Fondation consiste à réunir des entrepreneurs seniors talentueux en position de mentors vis-à-vis de nouveaux entrepreneurs.

«Je suis un produit «made in Africa.» Donc, je ne suis pas quelqu'un qui s’est fait à la Silicon Valley, qui a rapidement amassé une impressionnante somme d’argent en créant la bonne application. Ce fut une rude formation en Afrique», a-t-il dit.

Cependant, la dernière chose que M. Thakkar ait envie de voir est que la richesse devienne un but en soi pour ces jeunes entrepreneurs.

«Avoir pour critère la richesse est la pire des choses. Avoir juste la richesse comme force motrice, je ne le conçois pas. Cela ne me motive pas», a déclaré M. Thakkar.

Selon M. Thakkar, l’impact positif, et non la richesse, devrait être le facteur déterminant qui inspire les jeunes entrepreneurs. «Je tiens à rendre hommage aux personnes qui ont généré le plus d’impact», a déclaré M. Thakkar.

M. Thakkar est maintenant fréquemment appelé «le plus jeune milliardaire de l'Afrique», un titre qu'il qualifie lui-même de malheureux. «Il y a certaines choses que vous pouvez contrôler, d’autres que vous ne pouvez pas», a déclaré M. Thakkar à propos des listes publiées sur Internet qui le qualifient de milliardaire. Lorsqu'on lui a demandé si la déclaration est vraie, Ashish Thakkar refuse de la commenter.

«Nous sommes sur la liste des plus grands philanthropes d’Afrique, cela est ce qui est le plus intéressant pour moi. Cela peut inspirer les autres, vous savez que je veux être sur cette liste.»

Ashish Thakkar croit que le fait que la richesse ne constitue pas un facteur motivant pour lui provient de ce que lui et sa famille ont vécu.

«Peu importe combien d'argent j’aurais pu avoir, j’aurais toujours été un réfugié. Je n'aurais pas été capable d'arrêter cela avec ma richesse. J’aurais encore pu être tué par un tir croisé», a dit M. Thakkar, en concluant : «L'argent ne peut pas tout acheter.»

Version originale: How ‘Africa’s Youngest Billionaire’ Got to the Top

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