Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La surveillance des droits de l’homme alerte sur le déplacement forcé de millions de Tibétains

Écrit par Shannon Liao, Epoch Times
01.07.2013
| A-/A+
  • Capture d’écran d'une vue aérienne de Google Earth du Tibet en 2012. La plupart des maisons ont été démolies et reconstruites soigneusement en grille. (Google Earth via Human Rights Watch)

Le 27 juin une association des droits de l’homme a publié un rapport condamnant un programme officiel chinois d’expulsions forcées et de réinstallation de millions de Tibétains, affirmant que ce programme perturbait la culture tibétaine et menaçait leurs moyens de subsistance.

C’est depuis 2006 que le Parti communiste chinois (PCC) a rénové les maisons et en a construit de nouvelles à grande échelle, nommant cette politique le «logement confortable». En 2012, deux millions de personnes, soit plus de 60% de la population du Tibet, ont été affectées dans ces maisons, selon les registres officiels cités par Human Rights Watch (HRW) dans un nouveau rapport. Le Parti a même forcé les bergers tibétains dans la province du Qinghai à déménager et à quitter leur mode de vie nomade.

Les déclarations du Parti affirment que tous les efforts de relogement étaient volontaires et respectueux du «vouloir des fermiers tibétains et des bergers». Il a déclaré que les maisons avaient été conçues avec des «caractéristiques ethniques», un style qui est censé représenter la sensibilité du régime pour la culture.

HRW affirme que, bien que l’on n’ait pas la preuve que les autorités chinoises aient physiquement et par la force déplacé les Tibétains de leurs foyers, la définition des «expulsions forcées» en vertu du droit international peut tout simplement signifier que le régime n'a pas offert d'autres choix aux Tibétains.

Les habitants de maisons marquées pour la reconstruction et les éleveurs qui doivent être réinstallés sont soudoyés pour partir, par ce qui s’avère être par la suite de fausses promesses de compensation. Ils se sentent aussi contraints de ne pas pouvoir s'opposer à ce que le régime a décrit comme une décision politique majeure, dit HRW. «Sans un système judiciaire indépendant, en pratique, la loi est un peu différente de ce qu’en affirment les responsables», HRW cite des Tibétains expliquant donc que les personnes expulsées de cette manière se retrouvent avec peu de moyens pour se défendre.

Le régime prétend que la réforme du logement permettra d'améliorer le niveau de vie des Tibétains et accroîtra l'activité économique en évitant le surpâturage et amènera la modernisation des provinces de l'Ouest, qui sont plus pauvres que le reste de la Chine.

  • Capture d’écran d’une vue aérienne du Tibet en 2009 de Google Earth. (Google Earth via Human Rights Watch)

Toutefois, les Tibétains ont déclaré lors d’un entretien pour HRW que les maisons où ils avaient été relogés étaient souvent de moins bonne qualité ou augmentaient leurs frais de subsistance, et que leur déplacement avait été pour eux une source des difficultés financières, étant donné que cela s’accompagnait souvent de la perte de troupeaux importants et de terres.

Certains des problèmes ont «soulevé des inquiétudes quant à la viabilité de la délocalisation massive chinoise et des politiques de relogement», a écrit HRW dans le rapport, «d’autant plus quand la marée des subventions et des investissements initiaux» du régime diminue. Surtout, les Tibétains craignent que le bouleversement de l'habitation «efface leur culture et leur mode de vie distinct».

Les recherches d’Human Rights Watch ont été corroborées par certains contrôles propres au régime. Une équipe d’inspection d’une commission du Conseil d’État, par exemple, a déclaré que de nouvelles colonies ont été construites sur des zones potentiellement dangereuses, que certains Tibétains avaient été séparés de leurs troupeaux, et que de nombreuses maisons avaient été conçues avec un «manque de conception rationnelle» et sans tenir compte des besoins des bergers. En outre, de nombreux ménages tibétains ont dû couvrir jusqu’à 75% les frais de la rénovation ou la reconstruction de leurs maisons, selon des documents officiels des travaux cités par HRW, un fait qui a été peu rapporté par les médias officiels chinois.

Les personnes interrogées ont caractérisé les politiques de logement comme une tentative par le Parti communiste d'accroître son contrôle sur les Tibétains, les forçant à négocier «des modes de subsistance pauvre mais stable, pour les incertitudes d’une économie monétaire dans laquelle ils sont souvent les acteurs les plus faibles».

Certaines des politiques tibétaines de longue date du régime ont quelque peu changé sous la direction de Xi Jinping: les Tibétains du Qinghai et du Sichuan, par exemple, sont désormais autorisés à vénérer ouvertement le Dalaï-lama, le chef spirituel tibétain qui était traditionnellement la cible de nombreuses dénonciations et calomnies politiques du Parti communiste. Alors que les Tibétains sont autorisés à lui rendre hommage dans un sens religieux, il ne peut cependant absolument pas être considéré comme un leader politique.

Version en anglais: Forced Relocation of Millions of Tibetans Brings Human Rights Scrutiny

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.